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Devant la Sorbonne, mercredi 12 décembre
par le collectif des jeunes chercheurs
jeudi 13 décembre 2007, par
Aujourd’hui [12 décembre], Madame la Ministre Valérie Pécresse est venue assister à la remise des bourses et des prix de la Chancellerie des Universités de Paris, qui se tenait au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.
En tant que jeunes chercheurs, tout particulièrement tributaires des allocations qui nous sont allouées peu ou prou afin de mener nos recherches, nous avons tenu à écrire pour cette occasion une lettre ouverte à Madame la Ministre afin de lui rappeler la situation de précarité que connaissent actuellement les doctorants et jeunes docteurs, et la précarisation à venir que laisse craindre la loi « Liberté et Responsabilité des Universités ». Nous sommes venus attendre Madame la Ministre devant l’entrée du Grand Amphithéâtre, rue des Écoles, dans l’espoir illusoire de lui remettre la lettre que nous avions rédigée pour elle. Nous étions peu nombreux, peu musclés, et n’avions aucunement l’intention de troubler l’ordre public. Une compagnie de CRS est arrivée au pas de course pour nous repousser, nous disperser, et empoigner sous nos yeux un étudiant qui tenait seulement une banderole « Personnel universitaire en lutte contre la LRU », le plaquer au sol et le menotter près de son sac à dos dont une bretelle a été arrachée dans l’action, pour l’emmener enfin sous escorte jusqu’à un camion blindé. Il est ce soir placé en garde à vue, au commissariat du 11 e arrondissement.
Certains diront que c’était à attendre. Nous, nous ne nous y attendions pas.
Nous avons continué à attendre la venue puis la sortie de Madame la Ministre. Nous l’avons aperçue fugitivement, sortir puis s’engouffrer un peu plus tard dans une voiture aux vitres teintées, plusieurs mètres derrière les barricades et les CRS qui nous en éloignaient trop pour espérer encore pouvoir lui donner notre lettre.
Nous espérons encore que cette modeste lettre trouvera son destinataire, et que Madame la Ministre y répondra, autrement que par les forces de police déployées cet après-midi, autrement que par le silence dont ont été récompensées les délégations des syndicats et des collectifs « Sauvons La Recherche » et « Sauvons L’Université » reçues au Ministère par un secrétaire, le 6 décembre.
Lettre du collectif
Collectif des Jeunes Chercheurs