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Réforme des enseignants-chercheurs : les rétentions des notes se multiplient, Libération, 22 janvier 2009

vendredi 23 janvier 2009, par Mathieu

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Environ un tiers des enseignants de l’université de Nancy 2 décident de bloquer les notes d’examens, comme dans plusieurs universités, pour protester contre la réforme de leur statut.

Environ un tiers des enseignants et enseignants-chercheurs de l’université Nancy 2 ont décidé de bloquer les notes d’examens pour dénoncer la réforme du statut d’enseignant-chercheur. Une décision qui reprend l’appel lancé début janvier par le Snesup-FSU, principal syndicat enseignant, à la mise en oeuvre « de la grève administrative » (dont la rétention des notes), pour protester notamment contre les orientations prises par le gouvernement dans l’enseignement supérieur.

Partout en France, de nombreuses universités sont concernées par cette décision, dont Paris 1, 3 et 7, Toulouse 3, Strasbourg ou encore l’université de Lille I, qui a mis en ligne sur son site Internet une carte de la mobilisation.

La Faculté des sciences économiques, sociales et juridiques de l’Université de Haute Alsace a elle annoncé mardi qu’elle ne réunirait pas les jurys du premier semestre.

Aujourd’hui, à Paris 1, se tient la première réunion de la coordination nationale des universités pour définir les modalités de la poursuite du mouvement.

« On est attaqué au coeur de notre métier »

A Nancy, « nous sommes 168 sur environ 700 à avoir pris cette décision, explique Nicolas Grégori, secrétaire local du Snesup. Comme on est attaqué au coeur de notre métier, il s’agit d’avoir une action visible, aux répercussions immédiates ».

Un décret du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche doit donner pouvoir aux universités de moduler le temps de service des personnels entre enseignement, recherche et tâches administratives.

« Il va y avoir des évaluations faites selon des critères inconnus. Les bons chercheurs seront ceux qui cherchent où on leur demande de chercher. Cela va à l’encontre de la liberté de pensée que nous garantissait jusqu’alors notre statut de fonctionnaire d’Etat », estime Nicolas Grégori. « L’enseignement devient une punition, le parent pauvre de la recherche, ce qu’on ne veut pas », poursuit-il.

Le mouvement, appelé par une intersyndicale Sgen-Snesup-Unsa-autonomes, vise également à protester contre la « mastérisation » de la formation des enseignants, synonyme selon les protestataires de baisse de qualité de cette même formation. Le syndicat UNEF de Nancy, a déclaré être solidaire du mouvement, appelant à une mobilisation le 29 janvier.

Libération.fr (avec source AFP)