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Universités : des dizaines de milliers de manifestants dans toute la France - "Le Monde", 19 février 2009
jeudi 19 février 2009, par
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté dans une vingtaine de villes, jeudi 19 février, à l’appel de la coordination nationale des universités pour protester contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs. A Paris, le rassemblement a attiré entre 15 000 personnes, selon la préfecture de police, et 25 000, selon le Snesup, syndicat majoritaire de l’enseignement supérieur. Plusieurs universités parisiennes et franciliennes étaient représentées, ainsi que l’Inserm, le CNRS ou la faculté de droit de Rennes.
Le syndicat affirme que près de 5 000 personnes ont défilé à Marseille et 4 000 à Strasbourg. Selon ces premiers chiffres, la mobilisation est légèrement moins forte que la semaine dernière, en raison des vacances scolaires. Mais pour Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup, elle reste "extrêmement importante".
LES SUPPRESSIONS DE POSTES ONT ÉTÉ LE "CATALYSEUR"
Plus tôt dans la journée, la conférence des présidents d’université (CPU) a posé ses conditions à une "sortie de crise" : le rétablissement des 450 emplois supprimés dans les universités au titre du budget 2009 et un engagement pour ne pas en supprimer jusqu’en 2012. Lors de sa réunion plénière à Paris, elle a aussi réclamé "des moyens humains supplémentaires, selon une programmation pluriannuelle" pour que les universités puissent faire face à leurs missions, y compris les nouvelles, a déclaré son président, Lionel Collet. Selon lui, les suppressions de postes ont été le "catalyseur" de la crise actuelle dans les universités.
La CPU a aussi réclamé "des réponses claires", avant sa réunion du 5 mars, sur cinq points de la réforme de la formation des enseignants, et demandé d’ici là de suspendre la transmission au pouvoir des projets de masters liés à cette réforme. Elle demande notamment "une première année de fonctionnaire stagiaire pour les reçus au concours reposant sur le principe de l’alternance" stages/théorie, alors que la réforme prévoit de les mettre à plein temps devant les classes, des "moyens humains nécessaires à l’encadrement" et une "commission nationale" pour donner un "cadre commun" à la formation.
M. Collet n’était pas capable d’estimer le nombre d’établissements en grève. Mais, parmi les présidents des 83 universités du pays présents jeudi à la séance plénière de la CPU, "personne" n’a dit que "ça se passe très bien", a expliqué M. Collet.