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Communiqué du Snesup (13 mars 2009)

vendredi 13 mars 2009

Communication Darcos-Pécresse sur la formation des enseignants : LE GOUVERNEMENT DOIT REMETTRE A PLAT L’ENSEMBLE DU DISPOSITIF

L’intensité et l’ampleur de la mobilisation dans les universités, les laboratoires et les IUFM ont conduit le
gouvernement, le 12 mars, à faire de nouvelles annonces sur la formation des enseignants. En cette matière, la
communauté universitaire a trois exigences immédiates : que soit négocié un dispositif global améliorant la formation
des maîtres, qui articule les cursus universitaires, les concours, et l’année post-concours ; que les concours de
recrutement restent inchangés dans leurs épreuves et leurs modalités en 2010 ; qu’après l’obtention des concours,
les futurs enseignants aient une année complète en alternance rémunérée. Les annonces de X. Darcos et de V.
Pécresse n’y répondent pas ou font des réponses biaisées.

Les dispositions déclarées « provisoires » concernant les concours de 2010 semblent laisser en l’état le concours de
recrutement de professeur des écoles (CRPE) et l’agrégation et suppriment le projet ministériel d’une épreuve de
connaissance du système éducatif. Refusant de déclarer clairement le maintien du dispositif actuel pour 2010, elles
ajoutent à la confusion. Elles improvisent des solutions qui portent atteinte à la qualité des concours. Elles ouvrent
sur un développement potentiel de la précarité. Elles signifient que les ministres ne donnent pas le temps nécessaire
pour mettre en place une formation cohérente associant les IUFM et les UFR.

Même si le gouvernement recule par rapport à son objectif initial de mettre complètement en exercice dans les
classes les lauréats aux concours, les obligations de service et le statut des « enseignants stagiaires », sont
indéterminés. Le temps de formation dite « continue », à l’intérieur de ces obligations de service, n’est jamais
précisé.

Le dispositif social exposé au bénéfice des étudiants qui se destinent à devenir enseignants est insuffisant en ce qui
concerne notamment le montant des bourses. Réserver 5000 postes d’assistant d’éducation pour les étudiants en
M2 et 4000 postes en M1 n’est pas propre à aménager des conditions d’études qui permettent une démocratisation
de l’accès au métier d’enseignant.

Le gouvernement est obligé de reconnaître la nécessité de revaloriser substantiellement les rémunérations des
jeunes enseignants, mais il ne prend aucun engagement en ce sens.

Dans les mesures annoncées, le rôle et les missions des IUFM sont absents dans la formation des enseignants,
dans les stages en cours de master, et après le concours. L’évaluation de l’exercice en responsabilité, élément
essentiel de la qualification enseignante, n’est jamais envisagée.

Pour l’essentiel, le gouvernement n’a pas modifié son canevas qui reste focalisé sur l’objectif de réaliser, via la
suppression de l’année de stage, des économies budgétaires au plus vite et, à terme, de recruter les enseignants
uniquement sur la base de masters sans concours nationaux. Pas un seul universitaire ne défend le modèle de
formation et de concours conçu par les ministres. La précipitation et la confusion entre un objectif flou pour 2011 et
des dispositions transitoires pour 2010 qui déstabilisent étudiants, formateurs et cursus de formation ne sont pas de
nature à améliorer le dispositif et à rétablir la confiance.

Le SNESUP se saisira de toutes les tribunes pour consolider la solidarité d’analyses, de propositions et d’actions qui
rassemble aujourd’hui le monde de l’éducation « de la maternelle à l’université » afin que se dessinent et voient le
jour de réelles améliorations pour la formation des futurs enseignants. Il porte l’exigence maintenue d’un retrait du
dispositif.

Le SNESUP appelle partout à maintenir les modes d’actions à un haut niveau et la mobilisation des personnels ; en
particulier, dans la non transmission de maquettes de masters dédiés à la formation des enseignants.

Le SNESUP agit pour contribuer, dans la FSU et au-delà, à fédérer l’unité la plus large pour interpeller les deux
ministres et le gouvernement qui campent encore sur des orientations rejetées par le monde de l’éducation.

Paris, le 13 mars 2009
La Commission Administrative Nationale du SNESUP