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Enseignants-chercheurs : Pécresse lâche (un peu) du lest - Libération, 25 mars 2009
mercredi 25 mars 2009, par
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Le projet controversé de réforme du statut des enseignants-chercheurs a été à nouveau amendé après une nuit de négociations. Mais le principal syndicat, le Snesup, n’est pas satisfait et appelle à intensifier le mouvement.
Le projet controversé de réforme du statut des enseignants-chercheurs a été à nouveau amendé après une nuit de discussions avec les syndicats. La ministre Pécresse est parvenu à arracher l’accord d’AutonomeSup mais pas du principal syndicat, le Snesup-FSU, qui reste contre.
Alors que le Premier ministre François Fillon avait demandé la réécriture complète du projet, cette dernière version devrait être celle transmise au Conseil d’Etat, selon le ministère de l’Enseignement supérieur.
Après treize heures de discussions au ministère, qui se sont terminées cette nuit, les deux décrets à la base de ce projet, celui sur le statut proprement dit et celui sur le Conseil national des universités (CNU), ont été précisés.
Des précisions sur les heures sup et les promotions
Selon le ministère, le nouveau projet « rappelle la double mission des enseignants-chercheurs » et « précise que le paiement des heures complémentaires se fera au-delà du service de référence ». En outre, « l’équilibre des promotions à 50/50 entre niveaux local (les universités) et national (par le CNU) est inscrit dans le décret ». Et il est aussi écrit que « tout enseignant-chercheur peut rejoindre une équipe de recherche autre que celle de son établissement ».
Avec ces précisions, notamment sur les promotions et les heures supplémentaires, la ministre a emporté l’adhésion d’AutonomeSup, un syndicat indépendant mais généralement classé à droite des autres organisations, mais pas du Snesup, le principal syndicat du supérieur. En signe de désaccord, le Snesup-FSU et FO ont quitté avant la fin les discussions. AutonomeSup a voté pour, le Sgen-CFDT et Sup’Recherche-Unsa se sont abstenus.
Sur le décret du CNU, examiné plus tôt dans la soirée, AutonomeSup, Sgen-CFDT et Unsa ont voté pour, Snesup et FO contre. Le CNU aura désormais la lourde tâche d’évaluer tous les universitaires, tous les quatre ans.
Ces votes, intervenus dans le cadre d’un comité consultatif composé à parité de l’administration et des syndicats, ne sont pas contraignants pour le gouvernement, mais donnent une idée des rapports de force.
A titre de comparaison, lors du précédent conseil en novembre, Sgen-CFDT et Unsa s’étaient abstenus sur la première version du statut, AutonomeSup, FO et Snesup ayant voté contre.
Appel à intensifier la mobilisation
Le Snesup affirme avoir quitté la séance en raison du refus de la ministre de bouger sur la modulation des services des universitaires (cours, recherche et autres tâches), qui, selon le syndicat, « revient à alourdir les services des enseignants-chercheurs ».
En conséquence, il appelle « à intensifier les mobilisations de la communauté universitaire pour l’abandon du décret ».
La réforme du statut est un des principaux motifs de mécontentement à l’origine de cette mobilisation, en cours depuis bientôt deux mois, que le gouvernement espère voir s’essouffler en multipliant les aménagements.
Concernant l’autre réforme controversée, celle de la formation des enseignants, Mme Pécresse participera vendredi à des rencontres avec les syndicats. Elle a annulé pour cela sa venue à Brest prévue le même jour pour le colloque annuel de la Conférence des présidents d’université (CPU).
Les syndicats espèrent le maintien pour 2010 de l’ensemble du dispositif de formation, y compris du rôle des IUFM (Instituts de formation des maîtres).
(Source AFP)