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Débordements policiers et autres (au 6 mai 2009)
dimanche 5 avril 2009
Ce fichier a été préparé par Anne-Florence Gillard-Estrada (Rouen, SLU) et il est mis à jour. Un grand merci à elle ! Le principe est un résumé des faits, suivi de liens indiquant les sources vidéos, papiers ou autres, ainsi que les communiqués auxquels les faits ont parfois donné lieu.
Sources
sur le site de Fabula
sur le site Universités en lutte
sur le site de SLR : trois liens, le premier, le second, et un flicker
une chronologie des interventions
8 avril
Strasbourg :
La police a empêché des étudiants et des enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg de sortir du campus pour rejoindre la manifestation "de la maternelle à l’université" dans le centre ville.
Communiqué de presse des étudiants :
"Le mercredi 8 avril 2009, le cortège de la communauté universitaire de Strasbourg a été stoppé à plusieurs reprises à la sortie du campus, empêchant le départ de la manifestation. Le déploiement policier fut cette fois encore ahurissant : des chars anti-émeutes et un nombre disproportionné de CRS qui ont fait un usage répété de leurs matraques et boucliers, provocant ainsi une bousculade et un recul des manifestants. Il est également à déplorer que ces détenteurs de la violence légitime ne se sont pas privé d’injurier copieusement les étudiants, personnels et enseignants. Non content d’entraver la liberté de manifester sous un prétexte fallacieux ( le parcours aurait été déposé trop tard or ce genre de situation arrive régulièrement, sans pour autant être réprimé) les forces de l’ordre ont largement dépasser les limites en pénétrant sur le campus à coup de matraques. Les étudiants sont profondément choqué de tels agissements, qui les empêche de participer à une journée de manifestation nationale, faussant ainsi les chiffres, et condamnent l’agression violente de la police, blessant bon nombre de manifestants. On peut également signaler et dénoncer l’arrestation arbitraire d’un étudiant dans la soirée."
27-28 avril
Toulouse III
Dans la nuit de lundi 27 à mardi 28 avril à l’UPS [Toulouse III] …
Environ 40 vigiles payés aux frais de l’Université ainsi qu’une
dizaine de membres de la direction de l’Université ont sévi pour
s’opposer physiquement aux décisions de l’Assemblée Générale
étudiante de lundi 27 avril 2009 qui avait adopté le principe de
rebloquer tous les bâtiments d’enseignement de la fac.
Un "responsable" de l’Université (le vice-président du CA, M.
Reversa) a d’abord proféré des insultes
gratuites à plusieurs reprises : « fascistes et khmers rouges » (sic).
D’autres provocations du genre ont suivi de la part de
"responsables", avant qu’ils ne subtilisent des objets du blocage à
des fins d’intimidation physique.
Ces actes ont conduit à une confusion qui a débouché sur un blessé
dans le camp des grévistes : un étudiant de Rangueil qui s’est ouvert
le front en passant à travers une vitre (14 points de suture soignés
aux urgences après y avoir été amené par les pompiers).
7 avril
Paris : des étudiants venus dénoncer la réforme des CROUS préconisée par le rapport Lambert ont organisé une opération "repas gratuit" qui a conduit la direction du CROUS à fermer l’établissement. Les étudiants se sont rendus dans les étages du bâtiment et ont retenu le directeur et auteur du rapport, Denis Lambert, ainsi que le directeur-adjoint, à qui ils ont fait part de leurs revendications. Des policiers sont alors intervenus, parfois sans ménagement, et ont fait sortir du bâtiment les étudiants, qui ont été pour certains mis au sol et bousculés, au grand dam de certains employés du CROUS. La police a ensuite relâché les étudiants après avoir procédé à des contrôles d’identité.
Vidéo
Article dans Libération du 7 avril
1er avril
Amiens : une manifestation s’est tenue pendant la nuit du mercredi 1er avril au jeudi 2 avril, près de la cathédrale. La manifestation fut pacifique et caractérisée par du bruit et des jeux de lumière. Après la manifestation, des étudiants ont été placés en garde à vue pour avoir jeté des ballons de peinture à l’eau sur la préfecture. Les manifestants alors rendus à l’hôtel de police pour les soutenir en faisant du bruit. Les policiers, qui les attendaient, ont alors chargé en jetant des gaz et des bombes au poivre sur la foule (dont la presse). Certains étudiants ont été arrêtés, d’autres frappés ou plaqués au sol. La presse a filmé et des photos ont été prises.
Le reportage de France 3 :
Le communiqué de presse des organisations
Avignon : les étudiants composant le groupe de lutte active de l’Université d’Avignon souhaitaient rencontrer la maire UMP Marie-José Roig pour connaître son point de vue sur la situation actuelle de l’Université de sa ville. La porte de la mairie ayant été fermée par un groupe de policiers, ils sont entrés de force et se sont assis devant le bureau de l’édile. Des policiers ont alors attrapé certains d’entre eux pour les évacuer et en ont frappé d’autres avec des matraques. Certains étudiants ont été poussés dans les escaliers et d’autres ont reçu des coups de casques et des claques. Bilan : un professeur blessé et des étudiants avec des douleurs dorsales.
Sur le blog de l’UAPV
Sur Universités en lutte
et le collectif Bellaciao
31 mars
Tours : Après la cérémonie de remise des démissions des enseignants, les étudiants & enseignants grévistes ont décidé de faire une ronde et un sit-in Place Anatole France, pour bloquer pacifiquement la circulation. Un participant, qui n’était pas un étudiant mais une personne suivant les manifestations, a frappé sur le capot d’une voiture de police et deux policiers en sont sortis et l’ont violemment interpellé. Plusieurs manifestants ont tenté de s’interposer. Une enseignante a tenté de ramener tout le monde à la raison et a reçu un jet de gaz lacrymogène en plein visage ; un autre enseignant, qui voulait prendre des photos, a reçu un coup de poing dans le ventre et a été emmené aux urgences. Il a ensuite été emmené au commissariat, prétendument pour porter plainte, et s’est vu signifier une garde-à-vue. Les manifestants, rejoints par le président de l’université, ont attendu 3h devant le commissariat qu’il sorte. Le collègue a été remis en liberté, mais est poursuivi pour outrage à agent, rébellion et violences sur policier.
Article du 1er avril de La Nouvelle République
Pour lire le communiqué du 31 mars sur la répression policière, veuillez télécharger le document ci-dessous
27 mars
Orléans : 70 étudiants et 5 enseignants occupaient le rectorat et en ont été délogés par les CRS, malgré une résistance purement passive. Certains étudiants ont été blessés et l’un d’eux a été frappé pour avoir résisté aux CRS qui voulaient l’évacuer. Pour éviter qu’il ne sorte dans cet état face aux caméras, il a été embarqué au poste et convoqué au tribunal pour septembre au motif de rébellion. La coordination des personnels et étudiants de l’université d’Orléans et des organismes de recherche a rédigé un communiqué condamnant « vivement les brutalités policières survenues lors de l’occupation pacifique du rectorat de l’académie Orléans-Tours » et regrettant de voir là « la seule réponse que le gouvernement oppose à huit semaines de mobilisation légitime ».
Libé-Orléans
et puis
Communiqué de presse de la coordination des personnels et étudiants de l’université d’Orléans
Paris : le Directeur général du Muséum national d’histoire naturelle, Bertrand Pierre Galey, a interdit à Claude-Marie Vadrot, enseignant à Paris-8, de tenir un cours public dans le jardin du Muséum : « la biodiversité et l’origine de la protection des espèces et des espaces ». Le professeur s’est vu interdire l’entrée dans le jardin du Muséum par des vigiles avertis de sa visite qui avaient reçu l’ordre de ne pas le laisser passer.
Marseille : en marge de la visite à Marseille du Premier ministre François Fillon, une trentaine de manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue pendant quelques heures sans motifs apparents. Huit jours auparavant, un enseignant-chercheur avait été interpellé.
Rue89
PV du conseil d’UFR MIM (Mathématiques, Informatique, Mécanique) exceptionnel de l’Université d’Aix-Marseille I (27 mars 2009)
Paris : le CNRS est en état de siège après qu’une centaine de personnes ont décidé d’occuper les lieux en raison de la tenue à la sauvette du CA. Une collègue qui essayait d’entrer par une voie détournée au 43 rue d’Auteuil est arrêtée à la grille par deux hommes sans uniforme ni brassard qui l’empêchent de passer. Après avoir tenté de discuter, et appuyée par des collègues de l’autre côté de la grille, elle tente de passer mais les deux hommes la bloquent violemment et la frappent plusieurs fois à la poitrine, avant de sortir leurs brassards de police. Aux hurlements de leur victime, ils répondent "fiche le camp, si on te retrouve on te viole". Un appel à témoin a été lancé.
24 mars
Paris : un étudiant a été insulté et frappé par la Brigade anti-criminalité lors de la manifestation et a témoigné pour Mediapart.
23 mars
Amiens : une manifestation était organisée pour recevoir X. Darcos, en visite pour une inauguration. Les enseignants-chercheurs et étudiants étaient rassemblés dans le calme pour accueillir le ministre. Après avoir demandé aux manifestants de se replier sur un trottoir pour laisser passer les gens se rendant à leur travail, les CRS ont brutalement chargé sans sommation, matraquant plusieurs personnes. Bilan : plusieurs blessés et terrain dégagé pour recevoir le Ministre.
19 mars
Marseille : après la manifestation, quelques personnes s’attardent sur la place Castellane (arrivée officielle du cortège). Des policiers en civil infiltrent les groupes puis commencent avec l’appui des CRS à évacuer les derniers manifestants présents. Deux étudiants sont violemment pris à partie par les forces de l’ordre et sont interpellés. Ils ont comparu dès le lendemain au tribunal de grande instance de Marseille, qui les a laissés repartir en liberté jusqu’au procès, le 22 mai.
Toulouse : la manifestation nationale s’est terminée pour un groupe de 300 étudiants par une opération d’« autoréduction » dans un Monoprix : il s’agissait de bloquer les caisses pour permettre aux gens de sortir du magasin sans payer leurs achats. L’opération avait été négociée avec le gérant du magasin et se déroulait dans le calme lorsque la BAC a chargé sans sommation, frappant plusieurs manifestants, dont un a été grièvement blessé à l’œil par un tir de flash-ball. L’affrontement a duré une heure jusqu’à ce que la police parvienne à faire place nette. Deux personnes ont été interpellées et un rassemblement de soutien a été organisé le lendemain.
Vidéo Dailymotion
Communiqué du comité de mobilisation de Toulouse 3
13 Mars
Paris : des enseignants de Paris 1 venus faire un cours sous l’Arc de Triomphe sur "Le Paris de la Grande Guerre" ont été interrompus par les CRS, qui les ont poussés hors du plateau et dans le souterrain jusqu’aux Champs-Elysées. Les enseignants et les étudiants ont ensuite descendu les Champs-Elysées accompagnés par des policiers en civil, continuant leur cours. Deux fourgons sont venus renforcer les équipages des véhicules déjà présents et les ont encerclés, puis la police ne les autorisé à partir qu’en groupes de cinq en direction de la station de métro.
12 mars
Lille : les enseignants-chercheurs de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Lille 2, ont rédigé un communiqué pour dénoncer l’intrusion des forces de l’ordre dans la Faculté et s’élevant contre « les intimidations dont ont fait l’objet les étudiants et certains collègues mobilisés (menaces de procédure pénale, de traduction devant le conseil de discipline, agressions physiques de la part de certains membres du personnel), ainsi que les entraves à la liberté de la presse ».
Universités en lutte
Communiqué de presse des enseignants mobilisés de Lille 2 (12 mars 2009)
Toulouse : les trois facultés de Toulouse organisaient un sit-in au rez-de-chaussée de l’Ecole de Commerce. Ils ont été prévenus par un membre de la sécurité de l’établissement que la BAC arrivait, qui a l’instant d’après et sans sommation lancé des grenades lacrymogènes, créant un mouvement de panique dans la salle et poussant tout le monde à se ruer vers une unique fenêtre pour éviter les gaz.
Montpellier : la présidente de l’Université Paul Valéry-Montpellier III fait intervenir les forces de l’ordre pour évacuer les étudiants qui occupaient le site. Les policiers en uniforme aidés par la Brigade anti-criminalité ont fait usage de la force. Un étudiant frappé au flanc avec une matraque télescopique, a été tabassé par des policiers. Deux étudiantes qui voulaient calmer le jeu ont été à leur tour frappées à coups de matraques et interpellées, en plus de l’étudiant susnommé. Bilan de l’évacuation : plusieurs étudiants frappés violemment et trois interpellations. Certains d’entre eux sont poursuivis pour rébellion.
11 mars
Article du Canard Enchaîné : « des manifestations au pas » : la police parisienne aura désormais ordre de sévir contre les manifestation « sauvages » non déclarées. Le meneur devra être systématiquement identifié et sommé de disperser la foule. S’il refuse, il risquera de se retrouver devant le tribunal correctionnel.
Strasbourg : lors de la fin officielle de la manifestation de convergence « de la maternelle à l’université », qui arrivait Place Kléber, un millier d’étudiants décident de poursuivre jusqu’à la gare. Sans préavis, les forces de l’ordre ont chargé à coups de matraque et de gaz lacrymogène, selon un journaliste des « Dernières nouvelles d’Alsace » présent sur les lieux. Les manifestants (qui n’avaient donné aucun signe de violence) ainsi que les passants qui avaient la malencontreuse idée d’être présents ont dû lutter pour se dégager de la rue étroite et asphyxiée où la charge a eu lieu.
Vidéo Dailymotion
Communiqué de presse des organisations syndicales et collectifs des personnels et étudiants de l’université de Strasbourg (12 mars 2009)
Besançon : la manifestation « de la maternelle à l’université » se termine en sit-in devant le rectorat, une barricade de chaise étant établie dans la rue. La police a ensuite délogé les manifestants en employant les gaz.
9 mars
Lyon : lors de la venue de V. Pécresse au forum Biovision à l’université de Lyon 2, environ 200 étudiants manifestent contre les réformes en cours. La Brigade Anti-Criminalité et les CRS s’interposent, leur lançant notamment des gaz, et les manifestants s’agrippent les uns aux autres pour avancer vers les forces de l’ordre. Alors que les manifestants parviennent à se rapprocher du lieu du forum, les forces de l’ordre les encerclent et les plaquent contre la grille d’un parc : coups et flash-balls commencent à pleuvoir. Bilan : 4 ou 5 arrestations et des blessés dont un nécessitant l’intervention du SAMU.
5 mars
Paris : hall de la gare Montparnasse, 19h. Des CRS chargent des étudiants qui occupaient les voies après la manifestation pour la sauvegarde de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans le confusion, ils chargent un groupe de collégiens de Cenon attendant leur train de retour après une journée de visite à l’Assemblée Nationale : des collégiens et les deux enseignantes qui les accompagnent sont frappés, matraqués et plaqués au sol. Mme. Alliot-Marie a ensuite déclaré : « quand on a la charge d’un certain nombre de jeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et des mouvements de foule ».
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Paris : évacuation de la Sorbonne par les forces de l’ordre.
4 mars
Paris : actions autour de la Sorbonne et évacuation des occupants par les forces de l’ordre.
Vidéo dailymotion
Quartier latin
26 février
Rennes : après la manifestation, plusieurs centaines d’étudiants ont commencé à bloquer une rocade. Des policiers de la BAC et de la police nationale les attendaient et ont chargé sans sommation et ont matraqué des étudiants.
Besançon : à l’université de Franche-Comté, la manifestation des étudiants et des personnels de l’Université de Franche-Comté protestant contre la destruction du service public d’éducation et de recherche s’est achevée par un sit-in pacifique dans la cour du Rectorat. Un étudiant a reçu un violent coup de matraque sur les reins par les forces de l’ordre, attesté par un certificat délivré par l’hôpital. L’UFR des sciences du langage, de l’homme, et de la société a condamné ce recours à la violence.
5 février
Strasbourg : venue inaugurer la nouvelle université de Strasbourg, Valérie Pécresse a été accueillie par près de 1.600 à 2.000 manifestants du monde universitaire. Les forces de l’ordre ont répondu à grands coups de gaz lacrymogène. Alors que les manifestants qui étaient sur les marches du Palais universitaires essayaient de rentrer, les policiers en civil ont rapidement été débordés. Des échanges de coups se sont produits avant qu’un peloton de CRS n’intervienne et ne donne la charge. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de matraques pour disperser les manifestants. Le président de l’Université de Strasbourg a été alerté des incidents et s’est précipité à l’entrée du Palais universitaire pour essayer de calmer les esprits, puis est intervenu auprès des forces de police pour demander des explications.