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Le président de Paris 4 "continue le mouvement" - Sylvestre Huet, Sciences2, Libéblogs, 7 avril 2009
mardi 7 avril 2009, par
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Le Conseil d’Administration de l’université Paris-4 Sorbonne vient de rendre public un texte adopté lors de sa réunion le 3 avril. Il y réaffirme sa demande d’un véritable report de la réforme de la formation des enseignants (lire ci dessous).
En parallèle, son président, Georges Molinié, dans une adresse courte mais vigoureuse, appelle à poursuivre le mouvement.
Voici le texte de Georges Molinié :
« Contrairement à la teneur du dernier communiqué de la CPU, il apparaît qu’il n’y aucune raison d’amoindrir le mouvement de résistance aux projets relatifs à la formation des enseignants du primaire et du secondaire. Subsistent en effet trois dispositions inacceptables pour l’organisation de l’année 2009/2010 : la suppression de l’année de formation en alternance avec le statut d’élève fonctionnaire-stagiaire après la réussite au concours ; l’existence de trois statuts d’inscription au concours du CAPES pour 2009/2010 ; le maintien d’un lien quelconque avec un master pour cette inscription. Et je n’évoque pas la question des stages ni des formations spécifiques. Il n’y a donc pas suspension d’un an du dispositif, mais mastérisation en douce sans discussion. Dans ces conditions, on a toutes raisons pour continuer le mouvement. »
Voici le texte du Conseil d’Administration de l’Université Paris-4 Sorbonne :
Depuis huit semaines, l’université française traverse une crise majeure. A Paris-Sorbonne, comme ailleurs en France, la grève des cours a été pour la communauté universitaire — enseignants, personnels administratifs, étudiants — la seule réponse possible face à un gouvernement cherchant à imposer, sans concertation digne de ce nom, une refonte complète et immédiate du statut d’enseignant-chercheur et des concours de recrutement aux métiers de l’enseignement.
Parce qu’elle a été massive, cette lutte a, d’ores et déjà, contraint le gouvernement à des concessions importantes : preuve, s’il en était besoin, que la concertation préalable n’avait pas été suffisante ! Mais, sur des points essentiels, comme la formation des futurs professeurs et chercheurs, le gouvernement refuse encore d’écouter la voix de la raison et du bon sens, prétendant toujours imposer ses diktats.
Le Conseil d’administration de Paris-Sorbonne, extrêmement préoccupé par l’absence de réponses claires et satisfaisantes de la part des autorités publiques, alerte solennellement les ministères concernés sur le risque désormais imminent d’une non-validation du semestre en cours. Dans ces circonstances graves et exceptionnelles, il rappelle que toute la communauté de Paris-Sorbonne, gréviste ou non gréviste, ne souhaite qu’une seule chose : pouvoir travailler et faire travailler les étudiants dans les conditions dignes d’une université qui a vocation à former les esprits et les préparer à la vie citoyenne.
Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne, réuni en formation plénière le 3 avril 2009, prend acte de la reconduction des concours pour l’année 2009-2010, qui constitue une mesure positive. Comme le Conseil d’école de l’IUFM de Paris réuni le 25 mars 2009, il s’associe aux conclusions exprimées par la CDIUFM le 23 mars 2009, qui restent d’actualité à la lecture du communiqué de presse diffusé par le Ministère de l’Education nationale le 31 mars 2009. Il faut en effet attirer l’attention sur :
► le degré de confusion et d’incohérence atteint par la réforme du recrutement et de la formation des enseignants à force d’ajouts et de rectifications successifs ;
► les mesures concernant le caractère transitoire de l’année 2009-2010, qui ne font que rajouter un peu plus de confusion et d’incohérence ;
► la juxtaposition de trois catégories d’étudiants qu’il faut désormais traiter de manière différente ;
► la nécessité de bricoler un dispositif à la hâte pour un nombre significatif d’étudiants, ceux qui préparent les concours de professeurs des écoles, des lycées professionnels, de conseiller principal d’éducation ;
► l’obligation pour la plupart d’entrer dans la logique de préparation des actuels concours et de s’inscrire simultanément dans des masters (quand ils existent) qui ont été construits dans une toute autre logique ;
► et, au bout du compte, la dévalorisation et la perte de crédibilité pour ces masters.
Il existe pourtant une solution simple, claire, cohérente, efficace et lisible : puisque l’on proroge officiellement les concours actuels, il suffit de proroger l’année qui les prépare et l’année de formation professionnelle en alternance qui les suit. Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne demande donc :
► que les conditions d’inscription aux concours soient réellement les mêmes pour la session 2010 qu’en 2009, y compris pour les étudiants sortant de L3 ;
► que les programmes de formation et de préparation aux concours, comme leurs lieux — en particulier les IUFM — soient également maintenus pour 2010/2011 ;
► que le succès des candidats aux concours 2010 donne accès aux mêmes droits qu’en 2009, et notamment à une année de formation en alternance rémunérée, sans l’obligation d’obtenir un M2 l’année suivante comme condition préalable à leur recrutement comme enseignants stagiaires.