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ΟἹ ΤῊΝ ΤΩ͂Ν ἙΛΛΉΝΩΝ ΓΛΩ͂ΤΤΑΝ... ODE À XAVIER DARCOS, Libération, Sciences2, 9 avril 2009
jeudi 9 avril 2009
Pour lire cet article sur le blog de S. Huet
Scientifiques à leur manière, les hellénistes de la Sorbonne (Paris-IV) tentent une démarche expérimentale. Xavier Darcos et Valérie Pécresse n’entendent pas leurs revendications exprimées en français ? Tentons le grec, se sont-ils dit.
(Il est vrai que cette hypothèse est doublée d’une autre, d’origine médicale, que certains manifestants résument ainsi : la mastérisation rend sourd). D’où ce texte que n’auraient pas renié Platon ou Démosthène :
Οἱ τὴν τῶν Ἑλλήνων γλῶτταν μανθάνοντες
τῷ ἐφιστάντι ἐπὶ τῇ τῶν πολιτῶν παιδείᾳ χαίρειν.
Τήνδε σοι ἐπιστέλλομεν τὴν ἐπιστολὴν ἵνα τελευτῶν ἐθέλῃς
ἀκοῦσαι ὧν λέγομεν. Τρίτον γὰρ ἤδη μῆνα τοῦτον ἐσπουδάκαμεν
ὅπως σε πείθωμεν ὡς κακῶς ἔχει τὰ περὶ τῆς πενταετοῦς διδασκαλίας
προβεβουλευμένα σοι. Ἀγανακτοῦμεν δ’ ὅτι ἡμεῖς μὲν λέγομεν, σὺ δ’
οὐκ ἀκούεις. Περὶ δὴ τοσούτου ποιεῖ τοὺς πολλοὺς τῶν διδασκάλων
καὶ τῶν μαθητῶν προτρέποντάς σε πρὸς σωφροσύνην ; Καὶ γὰρ
ἅπαντες ὁμολογοῦσιν ὅτι καινός τις νόμος χρήσιμός ἐστι καὶ
ἀναγκαῖος, σὺ δ’ ἀδίκως τὸν καιρὸν τοῦτον ἔλαβες ἵνα τοὺς
πιστεύοντάς σοι προδῷς καὶ τὰς τῶν νέων ἐλπίδας διαφθείρῃς. Καὶ
μὴν εἰς τοσοῦτον ὕβρεως ἥκεις ὑπὸ φιλοτιμίας ὥστε δοκεῖν τοῦ ὀρθοῦ
λόγου καταφρονεῖν καὶ τῆς δικαιοσύνης. Τὸ δὲ τοιοῦτον θράσος
αἰσχρόν ἐστι καὶ οὐδὲν ἀλλὸ ἢ ὀργὰς ἡμῖν ἐμποιεῖ. Διὸ ἀπαιτοῦμέν σε
τὰ βεβουλευμένα ἀφέντα καὶ πᾶσιν οἳ πολὺν ἤδη χρόνον καλοῦσί σε
εἰς λόγους ἐλθόντα μετὰ τούτων καινὸν νόμον ἐκθεῖναι, δι’ οὗ πᾶσι
τοῖς πολίταις τὰ μέλλοντα ἀσφαλέστερα ἔσται καὶ δικαιότερα.
Ἔρρωσο.
(la traduction est ci-dessous, car je suis inquiet pour Xavier Darcos auquel ces impertinents n’ont envoyé... que la version grecque de leur discours)
Les étudiants hellénistes au ministre de l’Éducation Nationale :
Monsieur le Ministre,
Nous vous adressons cette lettre pour que vous consentiez enfin à écouter
notre message. En effet, voilà maintenant deux mois que nous nous efforçons de vous convaincre que vos projets de réforme sur le master sont mauvais. Or
nous sommes indignés de voir que vous restez sourd à nos discours. Comptez-vous donc pour si peu la majorité des professeurs et des élèves qui vous incitent à la sagesse ? Certes, tout le monde s’accorde à dire qu’une nouvelle loi est utile et nécessaire ; mais vous avez injustement profité de cette occasion pour trahir ceux qui vous ont donné leur confiance et pour détruire les espoirs de la jeunesse. De fait, par ambition, vous en êtes arrivé à un tel point d’orgueil que vous semblez mépriser la droite raison et la justice ; or une telle audace est indigne et ne peut que susciter notre colère. Voilà pourquoi nous vous demandons de supprimer votre projet, de dialoguer avec tous ceux qui vous appellent depuis longtemps et de publier avec eux une nouvelle loi, grâce à laquelle l’avenir de tous les citoyens sera plus sûr et plus juste.
Sincères salutations