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Pas de trêve dans les facs - Laurent Mouloud, l’Humanité, 15 avril 2009
mercredi 15 avril 2009, par
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Malgré les vacances, de multiples initiatives locales fleurissent dans les établissements. En attendant la manifestation nationale du 28 avril.
Malgré les vacances de Pâques, la mobilisation dans les universités ne s’éteint toujours pas. Tandis que le gouvernement joue la montre, ici et là continuent de fleurir les initiatives locales. Exemple ? À l’université de Bourgogne, où le bâtiment droit-lettres est resté bloqué plusieurs semaines, les étudiants ont prévu d’organiser aujourd’hui un barbecue militant et une manifestation « silencieuse » ; à l’université de Toulouse, la grève est votée jusqu’à - au moins - la prochaine assemblée générale qui doit se tenir lundi prochain ; à l’université d’Orléans, l’AG de demain sera suivie d’une manifestation…
Autant de signaux démontrant la vigueur du mouvement qui pourrait bien repartir une fois les congés terminés. Vendredi dernier, une intersyndicale de l’enseignement supérieur - FSU, CGT, SGEN-CFDT, Solidaires, Sauvons l’université, Sauvons la recherche et l’UNEF - a appelé à « poursuivre la mobilisation » et à manifester les 28 avril et 1er mai. Le 6 avril, la Coordination nationale des universités avait lancé un appel identique. Le 28, l’intersyndicale appelle aussi à envoyer des délégations au contre-sommet de Louvain (Belgique) où se tiendra une conférence européenne sur l’enseignement supérieur et la recherche. « Après dix semaines de mobilisation, les personnels et les étudiants ne baissent pas les bras, ils continuent à se mobiliser », constate l’intersyndicale, accusant, encore une fois, le gouvernement de porter la responsabilité de la poursuite du mouvement.
À l’évidence, ce dernier n’a rien fait ces derniers jours pour calmer la situation. Et profite, au contraire, de l’angoisse des étudiants sur la question des examens pour attiser les tensions. « Le gouvernement dramatise la situation, lancent le SNESup-FSU et l’UNEF. L’expérience de mobilisations passées, notamment celle contre le CPE, et la souplesse du calendrier laissent des marges de manoeuvre que la ministre feint d’ignorer. » L’UNEF réclame « trois garanties », sur la nature des examens, le maintien de sessions de rattrapage et l’assurance du versement des bourses. Valérie Pécresse n’aura pas l’occasion de répondre immédiatement à ces requêtes. À compter de jeudi, elle s’envole pour les États-Unis où elle visitera les universités de Berkeley et Stanford. Sûrement en rêvant du « modèle » américain…
Laurent Mouloud