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"Les obstinés s’obstinent", V. Soulé, C’est classe, Libération, 28 avril 2009
mardi 28 avril 2009
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28 avril 2009 : Les obstinés s’obstinent
Après les Motivés, voici venu le temps des Obstinés. A Toulouse, Rennes, Bordeaux, Strasbourg..., les universitaires tournent, nuit et jour à Paris, quelques heures par jour ailleurs. Les rondes se multiplient, n’en finissent pas de tourner. Et rien n’y fait, pas même les vacances. Un entêtement à l’image de cette crise : historique.
A Paris, la Ronde infinie des obstinés marche depuis plus d’un mois sur le parvis de l’Hôtel de Ville, l’ancienne place de Grève où la population venait voir les suppliciés sous l’Ancien régime. Les enseignants-chercheurs de Paris 8, qui ont lancé l’idée, espéraient tenir au moins une semaine, La ronde infinie des obstinés, Paris, 23 avril 09 015 peut-être même au delà. La Ronde va franchir le cap des 1000 heures dans la nuit du 3 au 4 mai.
Jeudi dernier, pour son premier mois (744 heures, photo ci-jointe), les universitaires ont marché en formant non pas un rond mais le signe de l’infini - un huit allongé. Certains avaient enfilé des cagoules, d’autres des passe-montagnes ou des masques pour marquer leur hostilité à la volonté de Sarkozy de poursuivre les manifestants encapuchonnés.
A Lyon, la ronde tourne depuis le 209 avril, de 8 heures à 20 heures, devant l’Hôtel de Ville. En moyenne 20 à 30 personnes y participent. "Une version diurne pour ne pas gaspiller trop d’énergie", expliquent les participants qui se préparent à une longue résistance.
Bordeaux est le théâtre d’’une Ronde de défense des services publics place Pey-Berland, devant l’entrée de l’Hôtel de Ville. Le collectif Sauvons l’éducation 33, qui regroupe aussi des enseignants et parents du primaire et du secondaire, en est à l’origine.
"En marchant en cercle, les obstinés tenteront d’illustrer le symbole d’une figure infinie, sans début ni fin, sans premier ni dernier...", écrit-il dans son appel, "au centre de ce cercle seront placées des caisses de livres où chacun sera libre de venir puiser ou déposer un livre, afin de rappeler que l’accès de toutes et de tous au savoir et à la culture doit demeurer l’un des idéaux de notre société".
Grenoble aussi a élargi le cercle : une Ronde des obstinés pour la défense du service public et de l’emploi se tient dans la journée place F. Poulat, et à partir de 19 heures place Saint André.
A Rennes, la Ronde des obstinés tourne de 18 à 19 heures place de la Mairie. A Toulouse, place du Capitole, de 16 heures à 19 heures. A Clermont-Ferrand, une grande Ronde des obstinés est prévue aujourd’hui, jour de mobilisation, de 12 heures à 14 heures place de Jaude.
A Strasbourg, c’est une Ronde des lecteurs obstinés. Depuis le 14 avril, la population est invitée à se rendre chaque jour, ou le plus souvent possible, place Kléber entre 11 heures 30 et 13 heures, un livre à la main. Toujours le symbole d’une éducation pour tous désormais menacée par la culture du résultat et de l’efficacité économique.
La Ronde dijonnaise a commencé, elle, le 7 avril. Elle a tourné tous les jours sauf le week-end de 16 heures à 19 heures place de la Libération face au Palais des Ducs (Hôtel de Ville). Suspendue pendant les vacances, elle reprend pour cette journée d’actons. Puis à la rentrée, le 5 mai.
"Chaque jour entre 25 à 50 personnes en moyenne sont venues tourner, raconte une enseignante de l’Université de Bourgogne. Un moment fort a été le 15 avril où Dijon était ville relais du "Tour de France de la Ronde des Obstinés" à l’initiative de la FSU.
"L’avenir de notre ronde ? c’est l’obstination jusqu’au retrait" des décrets contestés, répond un universitaire qui tourne en rond à Dijon.