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Communiqué, déclaration et motions de la 9e Coordination Nationale des Universités (29 avril 2009)
jeudi 30 avril 2009, par
2Communiqué de la 9e CNU2
Hier, mardi 28 avril 2009, trois mois après les premières manifestations, 20.000 personnes
ont encore exprimé dans la rue leur opposition aux réformes du gouvernement qui découlent
de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche. Face au mépris, aux déclarations mensongères,
aux manœuvres en trompe-l’œil et aux choix délibérés de passage en force, les délégués
représentant 64 établissements réunis en Coordination Nationale des Universités le 29 avril
2009 en Sorbonne ont voté la poursuite de la grève dans les universités et les laboratoires.
Le mouvement du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est ni
minoritaire, ni près de s’arrêter. A ce jour, 49 universités retiennent les notes du premier
semestre ; 51 universités sont en grève totale ou partielle ; 44 universités sont bloquées ; 14
universités ont appelé au boycott des jurys de baccalauréat.
La CNU se félicite de la convergence des luttes en cours pour la défense des services
publics notamment les services de santé.
La communauté universitaire continue avec force et détermination à s’opposer aux réformes
du gouvernement.
2Déclaration de la 9e CNU2
Les délégués de la communauté universitaire et de la recherche représentant 64
établissements, réunis le 29 avril 2009 à la Sorbonne pour la neuvième réunion de la
Coordination des Universités née le 22 janvier 2009 réaffirment leur solidarité et leur
opposition déterminée aux projets du gouvernement.
Persistant dans son refus de réelles négociations, le ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche a fait passer en force, pendant les vacances de printemps, les décrets sur
le statut des enseignants-chercheurs, le CNU et le contrat doctoral unique. Il a d’ores et déjà
annoncé qu’il ferait de même pour la réforme de la formation et du recrutement des
enseignants des premier et second degrés. Le ministère s’est même opposé à la demande
clairement formulée par la CPU concernant ce dernier point, au mépris des règles qu’il avait
lui-même fixées concernant l’évaluation des maquettes par l’AERES. Ce déni des principes
démocratiques nous renforce dans notre détermination.
Partout en Europe où ont été mises en place des réformes similaires dans le cadre du
processus de Bologne (Italie, Grèce, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Espagne...), ces
dernières ont eu pour conséquence, à très court terme, des hausses massives de frais
d’inscription, la précarisation des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, la
disparition d’emplois techniques et administratifs, ainsi qu’une concurrence délétère entre
les individus, les équipes et les établissements.
Nous réaffirmons que la crise actuelle que traversent l’université et la recherche tire son
origine du Pacte pour la Recherche, de la loi LRU et de la Révision Générale des Politiques
Publiques (RGPP). Pour cette raison, nous restons attachés à la plateforme de revendications
dont tous les points sont liés et que nous avons maintes fois rappelée :
Abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche.
Retrait du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants des
premier et second degrés, qui menace à très court terme le système public
d’éducation
Retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le CNU
Retrait du contrat doctoral unique
Rétablissement des postes supprimés en 2009, mise en place d’un plan pluriannuel de
création d’emplois statutaires concernant l’ensemble de la communauté universitaire
et résorption de la précarité.
Opposition aux principes de dotation budgétaires (système SYMPA), qui mettent dès
à présent en danger les filières technologiques universitaires (IUT, IUP, IUFM, etc...).
Arrêt du démantèlement des organismes publics de recherche et réaffirmation de leur
rôle d’opérateur de recherche
Opposition aux mesures qui conduisent à la précarisation des étudiants
(démantèlement du CROUS, augmentation prévisible des frais d’inscription, etc...)
Nous appelons à continuer la grève, à intensifier le mouvement et à :
ne faire remonter aucune maquette de master de formation des enseignants actant la
réforme actuelle et refuser de les appliquer si elles sont imposées par le ministère
appeler au refus du vote des compétences élargies par les conseils d’administration
des universités
faire voter par les conseils centraux des motions contre l’application de la modulation
de service et refuser, le cas échéant, les évaluations personnelles prévues dans ce
cadre.
refuser la mise en place des entretiens professionnels d’évaluation des personnels
BIATOSS.
mettre un terme aux processus d’externalisation et de précarisation des personnels,
notamment BIATOSS.
refuser les chaires d’excellence
En défendant les universités et les organismes de recherche, nous ne défendons pas
seulement les universitaires mais un idéal démocratique, républicain et laïc opposé à celui
du gouvernement (droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans
discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune
rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société, liberté de la
recherche et de l’enseignement). Nous refusons la logique de mise en concurrence des
universités et des membres de la communauté universitaire, scientifique et éducative,
implicite dans ces décrets, et nous réaffirmons les valeurs de coopération et de solidarité
dont la recherche et l’enseignement se nourrissent.
Face à la menace que ce gouvernement fait peser sur ces principes fondateurs, nous
appelons l’ensemble de la communauté universitaire, scientifique et éducative, ainsi que
tous les citoyens, à défendre ces valeurs sans concession et à les promouvoir.
L’université française doit continuer à être le cadre de la démocratisation du savoir pour la
formation de citoyens libres et responsables.
La CNU se félicite de l’unité réalisée dans la rue le 28 avec les collègues de la santé et des
convergences à venir le 1er mai avec l’ensemble des secteurs
L’université et la recherche sont en lutte depuis trois mois ; aujourd’hui elles sont plus que
jamais en résistance.
2Motion de la 9e CNU sur les examens2
[|Nous ne tiendrons pas les examens !|]
Face à la situation de blocage actuelle dont le gouvernement porte l’entière responsabilité, et qui a entraîné une suspension des cours depuis trois mois dans la plupart des universités :
1. Nous refusons d’évaluer les enseignements qui soit n’ont pas été dispensés (dans 30
universités en piquet de grève aucun cours ne s’est tenu au second semestre), ou bien
qui ont été dispensés dans des conditions de grève ne permettant pas un accès
équitable des étudiants à ces contenus.
2. Nous appelons les enseignants-chercheurs et le personnel BIATOSS à ne pas
organiser les examens et ce jusqu’à satisfaction de nos revendications.
2Motion de la 9e CNU contre les répressions2
La Coordination Nationale des Universités condamne toute répression à l’encontre de la
communauté universitaire et scientifique dans son ensemble.
Elle appelle à soutenir tous les membres de la communauté universitaire et scientifique qui
sont poursuivis dans le cadre du mouvement.
Elle rappelle que la grève est un droit constitutionnel et que les intimidations, les menaces,
les insultes et les provocations sont une atteinte grave à ce droit et à la liberté individuelle.
Elle condamne par ailleurs les initiatives des administrations universitaires visant à mettre
fin au mouvement : consultation électronique, référendum et vote sans débat.
2Motion : « Il n’y a qu’une Université, c’est l’Université Publique » 2
La Coordination Nationale des Universités réunie le 29 avril 2009 en Sorbonne s’insurge de
la publication au Journal officiel du 19 avril du décret n°2009-427 du 16 avril 2009
« portant publication de l’accord entre la République française et le Saint-Siège sur la
reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur »
Ce décret est une nouvelle attaque contre le principe de laïcité.
Il est écrit dans ce décret : « Pour les Universités catholiques, les Facultés ecclésiastiques et
les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint-Siège : aux grades
et diplômes qu’ils délivrent dans les disciplines énumérées dans le protocole additionnel.
Une liste des institutions ainsi que des grades et diplômes concernés sera élaborée par la
Congrégation pour l’Education catholique, régulièrement tenue à jour et communiquée aux
Autorités françaises ».
Cette phrase est purement scandaleuse pour deux raisons de fond :
Alors que la DGES, dans une note « informative » impose les noms de domaines et
de diplômes aux universités publiques, ce décret laisse les instituts catholiques dicter
leur loi au Ministère. Alors que le pilotage bureaucratique n’a jamais été aussi
explicite pour le service public, on laisse les mains totalement libres au secteur privé.
Depuis 1885, les instituts catholiques ne sont plus des universités. Il n’y a qu’une
Université en France et c’est l’Université publique.
2CALENDRIER2
Vendredi 1er mai : participation à la manifestation interprofessionnelle avec point de
rendez-vous pour le cortège unitaire « enseignement supérieur et recherche ».
Pour l’Ile-de-France : Pique-nique (avenue René Coty à partir de 12h30) pour fédérer les
universités avant la manifestation.
Dimanche 3 midi – lundi 4 midi mai : 1001e heure de la ronde des obstinés, Paris, Parvis
de l’Hôtel de Ville
Semaine du 4 mai : meeting unitaire des 8 confédérations syndicales pour qu’elles prennent
une position ferme sur la question de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, et
plus généralement sur le service public et la loi « mobilité des fonctionnaires ».
Jeudi 7 mai : manifestations locales
Mercredi 13 mai : 10ème Coordination Nationale des Universités à l’université de Marne-
la-Vallée (co-organisée avec l’université de Paris 12)
Mardi 12 mai ou vendredi 15 mai (mandat donné aux porte-parole pour déterminer
une date, avec une préférence pour le 12 mai) : journée nationale de manifestation à Paris
et dans 5/6 grandes villes en convergence avec les autres secteurs
Jeudi 14 mai - vendredi 15 mai : journées d’action : lutter contre la précarité ; aller à la
rencontre des écoles, des collèges et des actions ; soutenir les « laboratoires morts »
Jeudi 21- dimanche 24 mai : Marche obstinée de Chartres à Paris.
Commission d’organisation : Delphine Helle (helle_delphine@gmail.com), Jérôme
Chandesris (jerome.chandesris@etu.univ-rouen.fr), Théophile Gaudin
(theophile_gaudin@live.fr), Wahby Mtir (06 59 02 87 58)
Jeudi 4 juin : The Academic Pride