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Qui est responsable de la poursuite de la crise ? - Sylvestre Huet, Sciences 2, Libéblogs, 7 mai 2009
jeudi 7 mai 2009, par
Encore un jour de crise à l’université. Occupation temporaire d’un bâtiment du ministère de Valérie Pécresse. Décision d’occuper l’IUFM de Paris, y compris la nuit. Des centres universitaires soumis à des blocages... Au moins une dizaine d’universités où la tenue des examens n’est pas assurée : Aix-Marseille-I, Bordeaux-III, Lille-III, Orléans, Paris-III, IV, VIII et XII et Toulouse-II, sans compter les multiples départements et UFR dans la même situation. Les initiatives publiques se poursuivent, en voici une liste.
Qui est responsable ? Qui prend le risque de faire perdre un an à plus de 100 000 étudiants ? Valérie Pécresse et des députés UMP accusent des groupes minoritaires, spéculent sur l’extrême gauche et menacent de sanctions financières les enseignants qui participent à des actions collectives comme la rétention des notes. Cette posture signifie clairement que la ministre veut aller jusqu’au bout de sa démarche, imposer sa politique coûte que coûte.
Comme le soulignait Lionel Collet, le président de la CPU, hier sur France-Inter, le gouvernement aurait pu mettre fin à cette crise dès février en acceptant un compromis négocié avec les acteurs principaux. Le choix de ne pas répondre à l’appel au secours lancé dès début janvier par la CPU, puis le discours provocateur de Nicolas Sarkozy le 22 janvier, enfin les multiples manoeuvres de Valérie Pécresse qui ont systématiquement écarté les principaux syndicats de l’annonce des quelques reculs et reports de réforme (ce qui empêche ces derniers de jouer un éventuel rôle modérateur, en particulier devant les formes d’actions minoritaires qui se retournent contre les étudiants) peuvent désormais se lire comme une stratégie de combat. Ce qui pouvait apparaître comme des erreurs ou des maladresses, ressort plutôt de la volonté de mettre à genoux les opposants.
Le prix à payer pour cette stratégie à la Thatcher... revient aux étudiants. Il semble de plus en plus clair que les discours de l’UMP sur le trop grand nombre d’étudiants inscrits en lettres et sciences humaines et sociales n’a rien de fortuit : vider les amphis de Paris-3, Paris-8, Nanterre ou Toulouse le Mirail et Lille-3 peut se faire par différents moyens, dont la gestion de cette crise par Valérie Pécresse.
A cet égard, les enseignants et les étudiants qui veulent combattre la politique universitaire de ce gouvernement devraient se rendre à l’évidence : le meilleur moyen de donner un coup de main à Valérie Pécresse est de saborder la fin de l’année, les examens, les diplômes de ces universités. C’est l’opinion des enseignants chercheurs les plus engagés dans cette lutte, conscients qu’elle ne se finira pas avec l’année universitaire puisque la mise en oeuvre du nouveau statut comme la réforme de la formation des enseignants dépendront de leur capacité de résistance future.
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