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Selon l’AFP, "Toutes les universités françaises ont fait leur premier pas vers l’autonomie"...
9 février 2008
dimanche 10 février 2008, par
Dépêche et titre de l’AFP.
Les 85 universités françaises auront toutes franchi lundi la première étape du processus d’autonomie engagé par la loi Pécresse du 11 août 2007, avec la fixation de la taille et la composition de leurs conseils d’administration (CA) restreints.
"Il n’y a pas eu du tout d’hésitation à s’engager dans la voie de l’autonomie, les perturbations de novembre n’ont pas du tout ralenti le mouvement", a affirmé vendredi sur BFM la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse.
Appelées à définir la taille de leur conseil d’administration, la plupart des universités ont choisi le plafond de trente membres permis par la loi, mais les anciens CA en comptaient souvent le double, a précisé l’entourage de Mme Pécresse à l’AFP.
La loi, voulue par les présidents d’universités et redoutée par les étudiants et les personnels, prévoit des conseils d’administration de vingt à trente membres : huit à quatorze représentants des enseignants-chercheurs (dont la moitié de professeurs des universités), sept à huit personnalités extérieures, trois à cinq représentants des étudiants, deux à trois représentants des personnels techniques et administratifs.
Chaque université était tenue d’avoir au moins défini la composition de son CA avant le lundi 11 février, sous peine de se voir imposer pour ce dernier le chiffre plancher de vingt membres. Quelques unes ont dû procéder à plusieurs votes avant d’adopter la composition du nouveau CA.
Pour Mme Pécresse néanmoins, la discipline de toutes les universités, six mois après le vote de la loi, prouve qu’elles avaient "une grande envie d’autonomie".
Une appréciation que le président de Paris XIII-Villetaneuse, Alain Neumann, souhaite tempérer : c’est le couperet d’un CA à vingt membres, a-t-il affirmé à l’AFP, qui a fortement encouragé étudiants et enseignants-chercheurs à "voter la nouvelle composition".
En revanche, a-t-il ajouté, beaucoup de ses collègues comme lui-même n’ont pas pu élargir les changements, au-delà de la composition des CA, faute d’une adhésion suffisante des mêmes étudiants et enseignants-chercheurs.
Le président de l’Unef, Jean-Baptiste Prévost, partage ce constat. "La réforme des statuts s’est faite a minima : la taille des CA", a-t-il relevé, regrettant en outre "une diminution importante du pourcentage des étudiants", passé à 16% quand il représentait de 20 à 25%.
Il s’est dit "inquiet pour la démocratie universitaire", d’autant que, selon lui, "la mise en application de la loi a plutôt dégradé le climat dans les universités". "La composition des CA lèse les acteurs de la communauté universitaire au profit des personnels extérieurs", selon Jean-Baptiste Prévost.
Au ministère de l’Enseignement supérieur, au contraire, on met en avant les universités qui ont "pris de l’avance" sur le calendrier imparti.
Quatre d’entre elles - Paris V, Clermont-Ferrand I, Marne-la-Vallée et Bordeaux II - ont déjà procédé aux élections, alors que la date limite a été fixée au 11 août.
Toutes les autres ont en effet jusqu’à cette date pour organiser leurs élections - CA, conseil scientifique et conseil des études et de la vie universitaire -, qui produiront une photographie inédite des forces en présence dans les universités françaises, car toutes effectuées simultanément.
A l’issue de ces scrutins, les nouveaux CA éliront un nouveau président ou rééliront le président sortant, qui procèdera à la nomination des personnalités extérieures.