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Un nouveau pas dans l’encadrement des stages - Marie Piquemal, Libération, 21 septembre 2009
mardi 22 septembre 2009, par
Un amendement au projet de loi sur la formation professionnelle vise à interdire les stages hors cursus alors que de plus en plus de jeunes diplômés multiplient les stages peu ou pas payés à défaut de trouver du boulot.
« Il faudra bien que les gens comprennent que les stages sont un outil pédagogique et pas un instrument de ressources humaines », souffle Guillaume, l’un des porte-parole du collectif Génération précaire. Ce lundi, il semble plutôt satisfait, « les quatre ans de mobilisation commencent à porter leurs fruits ».
Reprenant une proposition du Livre vert sur la jeunesse de Martin Hirsch (Lire le doc joint, pg 54), François Fillon a en effet annoncé vendredi dernier l’interdiction des stages hors cursus scolaire. « Exemple type : le diplômé Bac+5 en marketing qui ne trouve pas de boulot et qui se réinscrit en 1ere année de croate uniquement pour avoir "le droit de faire un stage" mal payé au lieu d’être embauché normalement », décrit Génération précaire, qui milite de longue date pour l’interdiction pour de ces stages post-études.
Un amendement interdisant ces faux cursus a été déposé la semaine dernière par le sénateur UMP Christian Demuyinck. Il doit être examiné aujourd’hui dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle.
Des diplômes fabriqués pour les stages
Dans un marché du travail ultra tendu, les jeunes diplômés acceptent de plus en plus de faire des stages à rallonge peu ou pas payés, à défaut de trouver un emploi à la sortie de leur formation. Le garde-fou prévu par la loi -une convention signée entre entreprise, stagiaire et université/école- ne suffit pas. « Trop d’universités signent complaisamment des inscriptions, sachant pertinemment que les étudiants ne vont pas suivre les cours mais passer leur année en stage », assure le porte-parole de Génération précaire.
Pire. Selon lui, certaines universités fabriquent même des diplômes spécialement conçus pour permettre des stages, avec très peu d’enseignements théoriques et de longues périodes de stage. C’est aussi le cas typique des années de césure prévue par les écoles de commerce et d’ingénieur notamment. « C’est de la main d’œuvre offerte aux entreprises ! Il ne faut pas croire que la solution à l’emploi des jeunes passe par "plus de stages". Au contraire. A chaque nouveau stage accepté, c’est une opportunité de moins pour un jeune de trouver un emploi. »
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