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Budget 2010 : Valérie Pécresse sous la critique, S. Huet, Sciences2, 5 octobre 2009
lundi 5 octobre 2009
Y aurait-il un problème avec les chiffres en haut de la rue Descartes, là où logent le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et Valérie Pécresse ?
J’ai sous les yeux le document sur le budget 2010. que m’a remis le ministère, jeudi. Par chance, j’ai gardé le document qui m’avait été remis... l’an dernier, pour le budget 2009. Des documents dont, depuis que Valérie Pécresse est au ministère, les journalistes se plaignent régulièrement qu’ils ressemblent plus à des brochures de communication à la gloire de la politique ministérielle qu’à des documents informatifs, permettant aux journalistes de s’y retrouver dans le dédale des chiffres qui composent le budget de la mission interministérielle de l’enseignement supérieur et de la recherche dont Valérie Pécresse a la charge.
L’affaire est déjà compliquée, agravée par les changements incesssants de périmètres des organismes et des financements, mais la "manière" donne furieusement l’impression de vouloir tromper son monde. Un exemple : tout est donné en "augmentation", et rien en budget complet, il faut le demander expressement. Réponse de la ministre "ah, mais nous n’avons rien à cacher, nous allons vous les donner". C’est si compliqué de commencer par ça ? Ah... qu’il était simple, le temps où, Hubert Curien regnante, on pouvait avoir une très bonne approximation de l’effort de recherche public et de son évolution en regardant la ligne total du Budget civil de recherche développement (BCRD).
Prenons deux chiffres simples (en théorie).
D’abord, le budget du Cnrs. Dans le document remis l’an dernier, je lis que la subvention d’Etat au Cnrs augmente de 112 millions et de 4,6% (page 24) pour 2009 relativement à 2008. Bravo ! Belle envolée. Mais pourquoi diantre, dans le document de la semaine dernière, lis-je, (page 20) que le Cnrs a vu ses moyens augmenter en 2009 de 1,1%, soit 27,2 millions, ce qui permet de souligner la belle envolée de son budget en 2010, de 60,7 millions et 2,5% ?
Ensuite, la dépense publique par étudiant. N’oublions pas que Valérie Pécresse se présente comme "leur" ministre. Dans le document de l’an dernier, j’apprend que la dépense par étudiant était de 8 080 euros en 2008, de 8 530 en 2009 et (prévision) sera de 9 060 en 2010 (page 8). Pourquoi diantre lis-je dans le document remis la semaine dernière que la dépense par étudiant était de 8 437 en 2008, puis de 9 132 en 2009 et sera de 9 511 en 2010.
Si l’on prend le tableau des organismes de recherche, aucun des chiffres n’est comparable d’une année sur l’autre. Pour le budget 2009, les journalistes ont eut droit à des sommes de subventions d’Etat, mais en 2010 à des "augmentations lois de finance initiale 2008, 2009, 2010". C’est si compliqué de donner le chiffre de la subvention d’Etat ? Faut-il y voir le résultat des batailles de chiffres de cette année, qui ont permis de se rendre compte qu’une bonne part des augmentations des subventions ne correspondaient en fait qu’à un transfert lié aux cotisation retraites n’ayant aucun effet en terme de capacité de recherche supplémentaire ?
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