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Masterisation : Pecresse et Chatel choisissent le pire - S. Huet, Sciences2, Libéblogs, 16 novembre 2009
lundi 16 novembre 2009, par
Vendredi, le gouvernement a présenté aux syndicats ses décisions pour la mastérisation de la formation et du recrutement des enseignants. Les ministres Valérie Pécresse et Luc Chatel ont choisi, pour le calendrier des concours, ce qui était considéré même par la commission Filâtre (le président de l’Université Toulouse le Mirail) comme « la pire des solutions », avec un concours d’admissibilité en décembre de l’année de M2. Voir en doc joint le document remis aux syndicats par le gouvernement.
Voici ce qu’en disait la commission Filâtre : « Le calendrier des concours […] avec l’admissibilité à la fin du semestre 3 et l’admission à fin du semestre 4 est certainement la pire des solutions. Il conduit à des effectifs pléthoriques en M1 et en M2 (la plus grande partie des inscrits en M1 se retrouvent dans les semestres 3 et 4 du M2). Par ailleurs les étudiants s’engagent en S4 sans même savoir s’ils sont admissibles et ce dispositif n’offre aucune possibilité de réorientation en cours de cursus. »
Cette décision du gouvernment pourrait relancer la contestation dans les universités puisque ce sujet y était majeur l’an dernier lors du conflit. Elle est d’ores et déjà combattue par le Snesup et le SE-Unsa (communiqués en fin de note). Et cette contestation fera partie de la journée de mobilisation prévue le 24 novembre. Elle s’inscrit en totale contradiction avec les réflexions des acteurs de la formation des enseignants, synthétisés lors des Etats Généraux le 29 septembre. Voir en document joint le document de synthèse de ces Etats-Généraux.
A cette occasion, le président de la Conférence des Présidents d’Université, Lionel Collet, avait notamment déclaré :« Dans sa séance plénière du 17 septembre, la CPU a repris ces propositions en votant « ses orientations stratégiques sur la réforme de la formation des maîtres ». Sont ainsi notamment rappelées, la nécessité d’un cadrage national des concours, la nécessité de repenser les épreuves de concours pour mieux les articuler avec les masters, l’importance de l’initiation et de la participation à la recherche, véritable formation professionnelle, la nécessité de concevoir des architectures de master et de concours distinctes selon les types de métiers et selon les grands champs disciplinaires, la pleine intégration des stages dans le dispositif de formation, la prise en compte indispensable de la diversité sociale, la nécessité de tenir compte des flux étudiants et des possibilités de réorientation. La place des concours a enfin fait l’objet de nombreux échanges et de plusieurs propositions. C’est sur l’ensemble de ces points qu’il est important de dialoguer. La CPU restera vigilante sur la façon dont les propositions seront utilisées et les divers avis pris en considération. Elle veillera à ce que la réforme future ne soit pas une réponse ajustée à des besoins à court terme mais réponde aux objectifs affichés d’une réforme ambitieuse de l’École de la République. »
La CPU est désormais au pied du mur, va t-elle avaliser les décisions gouvernementales en avalant son chapeau ou les contester ?