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Le Cneser vote non sur la mastérisation - S. Huet, Sciences2, Libéblogs, 17 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009, par
Réuni hier, le Cneser - Conseil national de l’enseignement supérieur - a repoussé à une large majorité les décisions de Valérie Pécresse et Luc Chatel sur la réforme de la formation et du recrutement des enseignants.
Le CNESER de ce 16 novembre a voté une motion (lire ci dessous) condamnant les propositions gouvernementales du 13 novembre en matière de formation des enseignants par 19 Pour, 4 Contre (MEDEF, QSF, CGPME).
Cette motion a été présentée par le SNESUP auquel se sont associés l’UNEF, l’UNSA, la CFDT, le SGEN-CFDT, SUD-Education, la CFTC, l’Autonome et la FCPE. Ce large front syndical montre que, malgré les très vives contestations de cette réforme, le gouvernement a décidé de passer en force. Cette opposition va t-elle se traduire par des mouvements de protestation ? Les universitaires qui ont refusé de transmettre les maquettes de formations correspondant aux visées gouvernementales vont-ils reconduire cette action ? Comment vont réagir les étudiants ? Alors que les réflexions s’aiguisent sur le mouvement de l’an dernier, ces questions sont en suspens. Lire ici le post de ma consoeur Véronique Soulé sur le sujet.
Voici le communiqué syndical :
« Vendredi 13 novembre, les cabinets des ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche ont communiqué aux organisations syndicales, exclues de toutes concertations, leurs décisions concernant la réforme dite de « mastérisation ». Portant sur la structure des concours, le calendrier des épreuves (PE, PLC, PLP, agrégation) et le cadrage des masters et des stages, ces annonces, ont fait l’objet de critiques extrêmement vives concernant la conception gouvernementale de l’admissibilité du concours, le calendrier échelonné des différents concours et la possibilité d’élaborer de vrais masters. Pour le gouvernement, enseigner n’est pas un métier qui s’apprend et ne constitue pas une priorité. Le CNESER dénonce une vision archaïque de la formation des enseignants.
Le CNESER estime ces décisions inacceptables et considère qu’elles constituent des entraves à la conception des formations des futurs enseignants portant l’ambition d’un net progrès dans la démocratisation de notre système éducatif. Elles rendent impossible la conception de formations universitaires de haut niveau qui permettent la réussite des étudiants.
A aucun moment de la présentation, pas plus que dans le document distribué en séance, n’est mentionné le terme « IUFM ». Conjugué à l’absence de réponse ministérielle quant au sort qui pouvait leur être réservé, la disparition des IUFM reste programmée.
Jamais, au cours de la présentation, les questions relatives aux aides financières –bourses, pré recrutements…- dont pourraient disposer les étudiants n’ont été abordées par les ministères.
Dans ce contexte, le CNESER demande de revenir en totalité sur ce qui a été engagé pour une tout autre réforme conduisant à une réelle élévation de la qualification de tous les enseignants
On trouvera ici le communiqué du Parti Socialiste sur cette décision du gouvernement.
Ajout à 15h Voici le communiqué d’Autonome Sup qui se singularise par son soutien au gouvernement sur la question du calendrier des épreuves, mais apporte d’autres critiques.
Masters et concours de recrutement : de grosses inquiétudes !
AutonomeSup a pris connaissance des intentions des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur sur la réforme des concours de recrutement des enseignants. Une analyse détaillée des textes a été mise sur notre site www.autonomesup.com
Nous approuvons le maintien des épreuves de concours en seconde année de master, la création de masters pluridisciplinaires et l’adjonction d’un parcours complémentaire orienté vers l’enseignement en première année de master.
En revanche nous demandons d’urgence des clarifications sur des points pour le moins ambigus et inacceptables en l’état.
Nous demandons le maintien de l’agrégation en sixième année, après un master de recherche, comme cela avait été acquis en juin dernier, et une articulation entre le master et le CAPES qui soit compatible avec l’existence de masters de recherche menacés dans l’organisation proposée.
Nous demandons aussi que, conformément aux engagements pris, le nombre d’épreuves disciplinaires d’admissibilité puisse être de trois dans certains cas. Les épreuves du concours doivent prendre en compte toutes les matières jugées utiles à la formation et présentes en master.
Nous demandons encore une troisième épreuve à l’écrit du concours des professeurs des écoles, à côté des épreuves de français et de mathématiques pour permettre une différenciation des recrutements et notamment inciter des titulaires d’une licence de langue vivante à préparer ce concours : si la limitation des épreuves écarte ces étudiants linguistes, comment sera assurée en primaire l’initiation aux langues vivantes, indispensable dans l’Europe et le monde du XXIème siècle ?
D’autres points doivent être clarifiés : la place de la recherche dans les masters conduisant à l’enseignement dans le secondaire, la nature des épreuves orales du CAPES, la nature et la fonction des stages, la formation professionnelle pendant l’année de professeur-stagiaire.
Les Ministères doivent répondre au plus vite aux inquiétudes que suscite le document rendu public le 13 novembre. Certains points doivent être clarifiés immédiatement et le cadrage des concours prévu pour la fin du mois pourrait lever ces craintes… à moins qu’il ne les renforce et provoque des réactions virulentes ! La balle est dans le camp des Ministères qui ont eu tort de ne pas respecter certains des engagements pris en juin et juillet dernier."