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"Cette réforme est un bond en arrière de trente ans" - interview de Gilles Baillat, président de la CDIUFM, Le Point, 18 novembre 2009
jeudi 19 novembre 2009, par
La réforme de la formation des enseignants, un des motifs centraux de la contestation universitaire du printemps, continue de susciter l’ire des syndicats. Présenté aux organisations syndicales le 13 novembre par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse et le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel, le projet "définitif" prévoit que la formation des enseignants incombe désormais aux universités par l’intermédiaire des masters, et non plus aux instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Gilles Baillat, président de la conférence des directeurs d’IUFM, répond aux questions du point.fr.
lepoint.fr : Que vous inspire le dernier projet de réforme de la formation des enseignants ?
Gilles Baillat : Je suis consterné par ces annonces. La réforme, telle qu’elle nous a été présentée l’an passé, avait suscité beaucoup de mécontentement, c’est pourquoi des groupes techniques de propositions avaient été mis en place au début du mois de septembre. Un travail important a été fait et beaucoup de propositions ont été avancées au terme de ces rencontres, comme la professionnalisation des masters ou des masters à spectre plus large qui pourraient offrir une formation à d’autres activités professionnelles, en ressources humaines en entreprise par exemple. En réalité, ce fut une concertation pour rien, puisque les décisions du gouvernement étaient prises d’avance.
Que reprochez-vous à ce projet ?
Le gouvernement souhaite des masters généralistes en privilégiant la dimension disciplinaire à la pédagogie proprement dite. Cela permettrait officiellement à ceux qui échouent aux concours de se réorienter vers un autre métier. Or, nous ne voyons pas en quoi un étudiant en grec ancien ou en lettres modernes n’ayant pas été reçu au concours pourra plus facilement s’insérer dans le marché du travail. Les ministres font aussi comme si les étudiants qui s’inscrivent dans un master et préparent un concours vont abandonner s’ils ne sont pas admissibles alors que la plupart des étudiants le repassent deux, voire trois fois. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils veulent devenir enseignants.
Qu’est-ce que cela va changer dans la formation des enseignants ?
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