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Pour Gaby Cohn-Bendit, l’école c’est de la merde ! - par Régis Soubrouillard, Marianne 2, 10 janvier 2010
mardi 12 janvier 2010, par
Vincent Peillon organisait hier un débat sur l’éducation à l’initiative de l’association Zy’Va. Autour de lui, Malek Boutih, Marielle de Sarnez et Gaby Cohn-Bendit. Ce dernier a joué les provocateurs en clamant sa détestation de la France et des profs en exigeant qu’ils commencent pas faire des colonies de vacances
« Elle est où Ségolène ?! » crie l’insolent posté juste derrière Vincent Peillon. Les caméras tournent. Peillon esquisse un sourire et poursuit son chemin. Les premières rencontres du rassemblement « social, écologique et démocrate », organisées par l’eurodéputé PS, en novembre dernier à Dijon, avaient vu le débarquement inopiné de l’ancienne candidate à la présidentielle.
Pris de court, très en colère de voir Ségolène lui voler la vedette et ce qui devait être un débat sur l’école virer à la farce politique, Peillon qualifia l’intrusion de « coup médiatique », entre autres amabilités.
Ce samedi à Nanterre – Etait-ce le froid, la neige, Nanterre ?- Pas de Ségolène à l’horizon. La visite peut commencer. Quelques centaines de mètres dans le Petit-Nanterre avec Marielle de Sarnez, Malek Boutih et Gaby Cohn-Bendit. On regarde les immeubles, on salue les habitants. L’escorte médiatique suit : « ça va encore être un débat entre amis » lâche une habitante de la cité, visiblement habituée mais lasse de voir les pros de la politique débarquer dans son quartier, et s’en servir comme d’un décor, une scène, un vulgaire outil de promotion. Quelques gamines qui flairent déjà l’entourloupette se renseignent : « c’est des ministres ? ».
Une dernière photo devant les locaux de l’association Zy’Va, « Gaby, on attend Gaby ! ». C’est dans la boîte. Direction le centre socio-culturel pour le débat. Inutile d’attendre Ségolène, elle ne fera pas le coup une seconde fois. Cette fois-ci l’école, rien que l’école. Ou presque…Même le président de l’association Zy’Va est surpris par le nombre de chaînes de télés : « je pensais pas qu’il y aurait autant de caméras, je voulais faire un truc entre nous », explique-t-il, résigné. Les caméras tournent. La salle est bondée, le débat peut commencer.
Combattre une approche consumériste et utilitariste de l’école
Comme à l’école, tout le monde se présente et chacun y va de sa petite touche personnelle. Peillon : « j’ai été prof, agrégé de Philo et j’ai enseigné à Nanterre » au lycée Joliot-Curie » précise-t-il. Marielle de Sarnez fait son petit effet aussi : « Moi, pardon Vincent, je n’ai que le bac ». Applaudissements dans la salle.
Gaby Cohn-Bendit, la boussole idéologique de son député européen de frère, qui a visiblement un compte sérieux à régler avec l’éducation nationale se lance dans une diatribe fourre-tout : « je ne suis pas de ceux qui disent que les enseignants sont des gens formidables. Je n’aime pas mon pays ! Cette école qui crée les nationalismes ! Je n’aime pas l’école parce qu’elle n’est pas aimable ! Les enseignants, ils ont des primes pour venir enseigner en ZEP. Qu’est-ce que ça veut dire ! Il y a peut-être 15% de profs qui se donnent à leurs élèves… ».
« ça c’est le marketing Cohn-Bendit » résumera d’une pichenette Malek Boutih, avant de développer son propos : « Moi j’’aime l’école, c’est par ça qu’on réussit, grâce à des enseignants. Mais aujourd’hui, les citoyens ont une approche consumériste, utilitariste de leur école. Il n’y a pas que des pauvres petits parents tout seuls. Mais pour moi, la priorité, c’est qu’Il y a de graves inégalités géographiques. C’est une politique inégalitaire qu’il faut mettre en place pour retrouver l’égalité ». La salle, réduite pour le moment, à faire –ou non- la claque, acquiesce.
Cohn Bendit pour des profs-animateurs de colonies
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