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Lettre de l’Intersyndicale à Valérie Pécresse contre la "Prime d’excellence scientifique" - 26 janvier 2010

vendredi 29 janvier 2010, par Elie

FSU (SNCS, SNESUP, SNASUB)

SGEN-CFDT Recherche EPST

SUD-Recherche-EPST

UNSA (SNPTES)

CGT (SNTRS, FERC-Sup, INRA)

SLU

Madame la ministre,

La prime d’excellence scientifique (PES) décrétée par le ministère
soulève une opposition massive des commissions et des conseils
scientifiques. Nombre d’entre eux ont adopté des motions ou
recommandations rejetant le principe même de la PES. Plusieurs
instances d‘évaluation ont décidé de refuser l’attribution de
médailles du CNRS récompensant la qualité du travail fourni, car
l’association d’une prime dénature complètement cette distinction.

Les organisations syndicales soussignées considèrent

- que cette prime, qui ne serait touchée que par une petite proportion
de collègues « triés sur le volet », ne répond absolument pas à la
nécessité reconnue d’accroître l’attractivité des métiers de la
recherche publique,
- qu’elle est porteuse de multiples effets pervers : mise en
concurrence des agents, stratégies d’adaptation individuelles au
détriment du travail d’équipe et de la qualité de la recherche,
- que, contrairement aux promotions, elle n’entre pas en ligne de
compte pour le calcul de la retraite et contrecarre une véritable
revalorisation des métiers,
- qu’elle menace, par ses liens explicites avec une obligation de
service d’enseignement, le métier de chercheur à temps plein et
qu’elle dégrade le système de recherche,
- qu’à l’opposé d’une nouvelle forme de la PEDR, elle marginalise en
réalité le critère d’encadrement doctoral.

Nos organisations vous demandent

- de revaloriser les salaires et les carrières de tous les personnels
de l’Enseignement supérieur et de la recherche, titulaires et non
titulaires,
- de retirer le décret sur la PES et d’abandonner l’individualisation
des revenus par l’instauration de nouvelles primes ou la modulation de
primes existantes (PPRS, PFR),
- d’étudier une refonte des grilles de salaires avec une réelle
reconnaissance des qualifications, une sérieuse amélioration des
débuts de carrières, l’intégration des primes,
- d’augmenter largement les possibilités de promotions. Ces demandes
convergent avec notre exigence de création massive de postes de
titulaires afin de résorber la précarité et rendre nos métiers plus
attractifs.

Nous vous demandons une entrevue pour ouvrir de véritables
négociations sur la requalification de nos métiers en lieu et place
d’une individualisation des revenus.

Nous vous adressons, Madame la ministre, notre considération distinguée.

Jean-Luc Mazet,

Membre du bureau national du SNCS-FSU