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A la fac de Metz, on recrute local, tant pis pour la loi Pécresse - Rue 89, 6 février 2010
samedi 6 février 2010, par
L’université de Metz a préféré faire monter en grade une professeur issue de la maison, plutôt que recruter un agrégé parisien. Preuve que la réforme Pécresse n’a pas éradiqué le recrutement par copinage.
A l’origine de la polémique un événement rare dans le monde universitaire : le conseil d’administration d’une université, celle de Metz, n’a pas suivi l’avis du comité de sélection qu’il avait nommé pour le recrutement d’un maître de conférence.
Alors que le comité soutenait, à l’unanimité, la candidature d’un agrégé parisien, normalien, auteur d’une thèse « considérable », le conseil d’administration a titularisé une « simple » thésarde issue de l’université.
Titulaire d’un Capes en lettres modernes, la nouvelle maître de conférence était jusqu’ici, une professeur certifiée affectée dans l’enseignement supérieur (PRCE), c’est-à-dire une enseignante de collège-lycée en service dans le supérieur.
Argument officieux du conseil d’administration ? L’enseignante « s’investit localement ». Comprendre : elle a dix ans de maison.
La réforme Pécresse voulait combattre le « localisme » des recrutements en fac
Pourtant, la loi Liberté et responsabilité des universités (LRU) du 10 août 2007 devait éradiquer le « localisme, qui tue le recrutement universitaire actuel », selon Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui donna son nom à la loi.
La réforme Pécresse créa donc les comités de sélection, sorte de collège d’experts dans la discipline du poste à pourvoir. Les comités de sélection, composés à part égale de membres internes et externes de l’université, étudient les candidatures, effectuent une pré-sélection et enfin auditionnent le peloton de tête.
A Metz, six candidats sur 42 ont été auditionnés pour le poste de « maître de conf’ ». Et les membres du comité de sélection n’appartenant pas à l’université n’avaient même pas pré-électionné l’enseignante aujourd’hui titularisée. Eléonore Reverzy, professeur à l’université de Strasbourg et membre du comité de sélection, raconte :
« Les membres issus de l’université de Metz ont fait valoir qu’elle correspondait au profil du poste. Mais nous leur avons opposé que le poste avait été préalablement profilé pour correspondre à la candidate locale !
Le dossier du candidat parisien ne contenait pas de failles qui permettent de le déboulonner. Il a été reçu et c’est le pompiste qui prend sa place ! C’est quand même un concours de la fonction publique… »
Dépités, des membres du comité de sélection signent une lettre ouverte
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