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UMP en Ile-de-France : Raoult dénonce le « jeu de bonneteau » de Pécresse - Libération, 6 février 2010
samedi 6 février 2010, par
Cet article ne concerne pas directement la politique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. La teneur des propos tenus sur V. Pécresse n’en est pas moins intéressante [note de SLU]
Interview - Le député-maire (UMP) du Raincy en Seine-Saint-Denis, Eric Raoult, très remonté contre la composition de la liste Pécresse dans son département, regrette des parachutages et soupçonne la candidate d’avoir tenté de régler des comptes avec les soutiens de Karoutchi lors de la primaire UMP - Recueilli par Laure Equy
Vous n’avez pas caché votre réprobation contre la composition de la liste (UMP) en Seine-Saint-Denis. Selon vous, pourquoi n’avez-vous pas été choisi comme tête de liste ?
Etant député et maire (du Raincy en Seine-Saint-Denis, ndlr), de toute façon, je ne pouvais pas siéger. J’avais donc proposé de conduire la liste départementale, comme en 2004, quitte à me désister ensuite. Valérie Pécresse a considéré qu’on ne pouvait pas cumuler les mandats ni se présenter et quitter son mandat régional. Ce sera, toutefois, sans doute le cas d’Axel (Poniatowski, tête de liste du Val-d’Oise), d’Yves (Jégo, Seine-et-Marne) ou d’André (Santini, NC, Hauts-de-Seine). On était aussi convenus, avec Valérie, d’un profil type, pour la Seine-Saint-Denis, plutôt « Santini » que « jeune bouture » ! Elle a retenu un critère d’âge : j’ai 54 ans, ce qui n’est guère révérencieux pour le président de la République (Nicolas Sarkozy vient de fêter ses 55 ans, ndlr)…
De mon côté, j’ai cru qu’elle n’avait pas de rancune à mon égard. Il est vrai que j’avais soutenu la candidature de Roger Karoutchi lors des primaires (pour l’investiture du candidat UMP) et que la réunion du Raincy, (en février 2009, premier des grands débats programmés dans les huit départements, ndlr) ne s’était pas bien passée. Et ensuite, les choses ne se sont pas véritablement arrangées. Pourtant, j’ai essayé de calmer le jeu, je l’ai invitée dans le département, je lui ai dit qu’elle avait plus besoin de moi que moi d’elle. Puis, j’ai entendu des rumeurs de parachutages.
Le secrétaire général du syndicat de police Synergie, Bruno Beschizza, conduira finalement la liste à la place de Patrick Toulmet, président de la chambre des métiers, rétrogradé en 3e position. Qu’en pensez-vous ?
Déjà, quand Patrick Toulmet avait été désigné en première position, j’avais dit que c’était une mauvaise idée. Je préférais que les acteurs de la société civile puissent relayer nos propositions de l’extérieur plutôt que se poser en militants. Quant à Bruno Beschizza, j’ai plutôt de la sympathie pour lui. Sur les problèmes de sécurité, d’émeutes, on a même été compagnons de route. Mais pour moi, Valérie Pécresse fait là une photo, un casting, elle n’adopte pas la bonne méthode pour utiliser les talents. Et on a l’impression d’un jeu de bonneteau avec des têtes de listes qui changent.
Moi, je suis pris pour un bon soldat : du coup, on parachute des candidats chez moi. Je crains que Valérie Pécresse veuille régler des comptes avec ceux qui ont soutenu Karoutchi, qui est un ami : nous avions fait la campagne de Jacques Chirac ensemble en 1981, avec Nicolas Sarkozy.
Vous dites avoir été sanctionné, notamment pour votre soutien à Karoutchi, mais Madi Seydi, porte-parole des Jeunes populaires en Ile-de-France, vous reproche, sur Rue89, d’avoir fait pression pour placer sur la liste certains de vos proches…
Mais elle n’a pas déposé sa candidature. On n’a pas pu prendre celles et ceux qui se sont investis et on me fait porter le chapeau : c’est de bonne guerre ! Mais Valérie doit comprendre que l’on fait la campagne de 2010, on ne se compte pas pour 2012 ou 2017. Ça n’a pas tangué seulement chez moi mais dans quasiment tous les départements.
Allez-vous tout de même vous investir dans sa campagne ?
Pour lire la réponse d’E. Raoult, voir le site de Libération