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Les présidents de Paris-2, Paris-4 et Paris-6 répondent à Larrouturou, S. Huet, Sciences 2, blog, Libération, 23 février 2010
mardi 23 février 2010, par
Hier, les présidents des Universités Paris-2 (Panthéon-Assas), Paris-4 (Sorbonne) et Paris-6 (Pierre et Marie Curie) ont répondu assez violemment au rapport remis par Bernard Larrouturou à Valérie Pécresse. Ce rapport analyse la situation des universités parisiennes et émet des recommandations très fortes.
Parmi les recommandations concernant le PRES - Pôle de recherche et d’enseignement supérieur - constitué par les trois universités sous le nom « Sorbonne universités » - s’attirent les foudres des trois présidents. Louis Vogel, Jean-Charles Pomerol et Georges Molinié (de gauche à droite sur la photo) qualifient en effet ce rapport « d’oukases, mal argumentés, mal documentés, établis sans concertation ni avec les universités ni avec les collectivités locales ». Bref, il serait « décalé et anachronique ».
Voici l’intégralité de ce communiqué virulent :
REPONSE DU PRES SORBONNE UNIVERSITES (2-4-6) AU RAPPORT LARROUTUROU
Les trois universités Panthéon-Assas (Paris 2), Paris-Sorbonne (Paris 4) et Pierre et Marie Curie UPMC (Paris 6), réunies dans le PRES Sorbonne Universités, expriment leur total désaccord avec les conclusions du rapport Larrouturou, rendues publiques le 19 février 2010.
UN RAPPORT QUI NIE L’AUTONOMIE DES UNIVERSITES
Ce rapport nie le principe même d’autonomie des universités. Décalé et anachronique, il ne répond pas à leurs attentes et ne correspond pas à leurs besoins. Il s’agit en réalité d’oukases, mal argumentés, mal documentés, établis sans concertation ni avec les universités ni avec les collectivités locales. Quelques exemples.
► M. Larrouturou critique le souhait du PRES Sorbonne Universités de se créer sous forme de Fondation de Coopération Scientifique (FCS), alors que c’est l’un des statuts expressément prévus par la loi pour constituer un PRES. M. Larrouturou serait-il au-dessus des lois et voudrait-il gouverner les universités à la place de leurs Présidents et de leurs Conseils démocratiquement élus ? Cette ingérence et cette négation du droit sont inacceptables.
► M. Larrouturou recommande à l’Etat de ne pas reconnaître notre PRES tant que des grandes écoles ne l’auront pas rejoint. Il veut donc aussi imposer la composition de notre groupement. Pour qu’un PRES puisse réussir, il doit se créer librement : les mariages forcés réussissent rarement. En outre, que sait-il des négociations actuellement en cours avec nos partenaires des grandes écoles ?
► Alors que le pré-rapport Aghion insiste sur la nécessité de donner l’autonomie immobilière aux universités, M. Larrouturou propose de créer un établissement public (EPAURIF) chargé du « pilotage » de la rénovation immobilière de toutes les universités franciliennes. Ce véritable retour en arrière, à un système qui a fait la preuve de son inefficacité, confisque encore une fois leur liberté de gestion aux universités.
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