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Notre agenda Europe 2020. « Vers une Europe du savoir libre et gratuit » - Communiqué de Printemps 2010, 25 mars 2010
lundi 29 mars 2010, par
Communiqué du collectif Printemps 2010 émis à l’issue du sommet alternatif et participatif qui s’est tenu le 25 mars 2010 au Parlement européen (Bruxelles)
Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne marque, ces 25 et 26 mars 2010, le dixième anniversaire de la stratégie de Lisbonne qui encadre les politiques actuellement menées par les États membres afin de « moderniser » les systèmes nationaux de recherche et d’éducation à tous les niveaux (primaire, secondaire, supérieur et formation continue).
Dans la stratégie de Lisbonne, l’ambition affichée d’une « société de la connaissance » est réduite à un simple marché capitaliste du savoir dont l’influence nocive est visible partout. Le système de recherche publique est partout en cours de démantèlement et l’étau de sa marchandisation se resserre. Les frais d’inscription (aux études) augmentent. Les conditions d’étude et de travail deviennent chaque jour plus précaires. Les citoyens sont exclus des décisions techniques et scientifiques qui affectent pourtant leur existence. Loin d’être tenue, la promesse de 3 % du P.I.B. alloués à la recherche aboutit dans les faits à des réductions budgétaires drastiques.
À l’occasion de notre sommet alternatif tenu ce jour, près de 100 personnes (la plupart représentant diverses organisations européennes telles que syndicats de la recherche et de l’enseignement supérieur, organisations d’étudiants, O.N.G et partis politiques) provenant de 13 États membres de l’UE, se sont rassemblées afin de promouvoir un autre projet européen dans les secteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur, en rupture avec la politique européenne orientée vers le marché.
Nous croyons qu’une plus grande place doit être accordée au savoir, mais avec l’objectif de promouvoir l’Éducation et la Recherche comme biens publics assurant à toutes et tous l’accès au savoir, en permettant aux citoyens d’exprimer une analyse critique rationnelle des choix scientifiques et techniques qui leur sont proposés et façonnent notre vie quotidienne.
Gardant à l’esprit les défis environnementaux et sociétaux auxquels notre planète et ses habitants sont confrontés, l’éducation (y compris l’enseignement supérieur et la formation des adultes) doit renforcer la capacité des citoyens à analyser notre société et à participer activement à son développement.
Dans ce but, nous revendiquons notamment la gratuité de l’éducation pour toutes et tous ; de meilleures conditions d’études ; l’affranchissement de la recherche publique des intérêts marchands ; une meilleure prise en compte des besoins sociaux ; le respect de la diversité dans le champ scientifique, l’éducation et les modes d’organisation ; la mobilité des étudiants et des chercheurs comme droit et non comme une contrainte supplémentaire ; la gratuité du savoir en tant que bien public ; la stabilité professionnelle ainsi que la liberté académique et une direction véritablement démocratique des institutions régissant l’enseignement supérieur et la recherche.
Plus largement, et à l’opposé de ce que l’U.E. propose encore et toujours avec sa « nouvelle » vision de l’Europe en 2020, nous devons libérer notre société de l’emprise de la compétition globalisée et généralisée, ainsi que des marchés financiers, et promouvoir une nouvelle organisation des échanges internationaux dans les domaines économique, culturel, scientifiques, etc., fondée sur les valeurs de solidarité et de respect mutuel,
Collectif Printemps 2010
Contact@spring2010.eu
www.printemps2010.eu
Spring 2010 alternative and participative summit
March 25th, 2010, European Parliament
On March 25th-26th 2010, the Spring summit of the Heads of State and Governments of the European Union is marking the 10th year of the Lisbon strategy, which frames the policies currently conducted in the Member States so as to “modernise” national research and education systems (primary, secondary and higher education, adult learning).
In the Lisbon strategy, the declared ambition of a “knowledge based society” is reduced to the only capitalistic “knowledge market” whose harmful influence can be seen everywhere. The public research system is being dismantled and the grip of business tightened. Tuition fees are increased. Studying and working conditions are becoming increasingly precarious and citizens are pushed aside from the technical and scientific decisions that affect their lives. Instead of being met, the promise of a 3% of G.D.P investment in research ends up with dire budget cuts.
In our alternative summit today, almost 100 people (most of them representing various European organizations such as unions of higher education and research, students organisations, NGOs and political parties) coming from 13 different European member states have gathered in order to oppose the market-oriented European policy on higher education and research and to promote an alternative project.
We believe that knowledge should gain more importance with the objectives to promote education and research as public goods, when it ensures that knowledge is available to all, when it allows citizens to express a rational critical analysis of the scientific and technical choices which are proposed to them and which shape our daily life.
While keeping in mind the challenges our planet and its inhabitants are facing in the 21st century, education (including higher education and lifelong learning) should strengthen citizens’ ability to analyze our society and to participate actively in its further development.
For this purpose, we propose notably : free education for all, better studying conditions, no subordination of public research to business interests, to take more into account social needs, the respect of diversity in science, education and organisation, mobility of students and researchers as a right and not an additional pressure, free public knowledge, professional stability as well as academic freedom and democratic governance of higher education and research institutions.
In a larger context and in contrary to what the European Union proposes again with its “new” vision of Europe 2020, we should free our society from the globalised and generalised competition and financial market, and promote a new organisation of the international exchanges in economy, science, culture etc. based on the values of solidarity and mutual respect.