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Suite de l’épisode sur le mois de bourses supplémentaire des étudiants (4 mai 2010)
mardi 4 mai 2010, par
- 4 mai 2010 : dernières nouvelles sur le front du mois de bourse supplémentaire pour les étudiants : calculs mesquins et arrière-pensées.
Une partie des étudiants toucheront un dixième mois de bourse
Pour lire cet article du 4 mai 2010 sur le site de Libération.
Reprenant une promesse de Nicolas Sarkozy, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse a assuré mardi qu’un dixième mois de bourse serait versé dès la rentrée prochaine aux étudiants boursiers ayant plus de neuf mois de cours.
« Je ferai tout pour que dès la rentrée prochaine le dixième mois de bourse puisse être mis en oeuvre, dans [une] logique de droits et devoirs : dix mois de bourse, pour dix mois d’études », a déclaré la ministre Valérie Pécresse sur France Info ce matin.
Conséquence du plan « réussite en licence » (prévoyant stages de mise à niveau, tutorat, etc.), le calendrier universitaire a tendance à s’allonger. Les cours commencent désormais plus tôt, avec souvent une pré-rentrée courant septembre. « Le 10ème mois de bourse n’est ni un luxe, ni une faveur, c’est une contrepartie légitime suite à l’allongement de l’année universitaire pour faire face aux dépenses du mois de septembre, celui de l’installation et de toutes les galères ! », martelait hier encore l’Unef, première organisation étudiante.
Combien d’étudiants concernés ?
Aujourd’hui, les responsables de l’Unef ne se montre « qu’à moitié » satisfaits par l’annonce de la ministre Valérie Pécresse, regrettant que le 10e mois de bourse ne soit pas généralisé à tous les étudiants. « A tous les coups, ça va coûter plus cher de cibler les élèves qui pourront en bénéficier que de la généraliser à tout le monde », argue-t-on à l’Unef.
Le ministère de l’Enseignement supérieur se refusait ce matin à chiffrer le coût de la disposition, estimant « qu’il est encore trop tôt ». Et n’était pas non plus en mesure de dire combien d’étudiants boursiers sont concernés, sur les 500 000 recensés.
Seule précision concédée par le ministère : « Environ un million d’étudiants, soit entre 60 et 70% des effectifs, ont aujourd’hui plus de neuf mois de cours effectifs. » Critères retenus : la date de pré-rentrée (réunion ou atelier de remise à niveau) et la fin des examens de la première session, ou la fin du stage pour les élèves en master.
Faux, rétorque l’Unef qui estime que la totalité des étudiants sont astreints à des activités pédagogiques dès septembre (réunions de prérentrée, stages, soutenance de mémoires, rattrapages, réunions d’orientation...). « D’ailleurs, les CROUS ont intégré cet allongement du calendrier universitaire en organisant la perception des loyers des chambres universitaires sur 10 mois. »
- 14 avril 2010 : Les étudiants n’auront pas leur mois de bourse supplémentaire ? La faute aux universités, pardi !
"Diviser pour mieux régner", de qui est ce proverbe ?
Certains savent en tout cas comment s’y prendre, si l’on considère l’ultimatum de la Ministre (cf. ci-dessous l’article du Monde). Mais on voit aussi venir les raisons invoquées pour expliquer l’échec du Plan Licence (cf. plus loin sur Le NouvelObs.com)
Le MESR semble en effet préoccupé par cette question des formations à 10 mois. Voir sur le site du Ministère l’article : "61% d’étudiants inscrits dans des formations à 10 mois" (13 avril 2010).
Valérie Pécresse a rencontré les responsables des cinq organisations représentatives étudiantes afin de faire un tour d’horizon sur les sujets de vie étudiante. Elle a indiqué au cours de cette réunion que seuls 61% des étudiants sont inscrits dans des formations à 10 mois.
Cette rencontre entre la ministre et les responsables des cinq organisations représentatives étudiantes – l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), le Mouvement des étudiants (MET), Promotion et défense des étudiants (PDE) et la Confédération étudiante –, a été l’occasion de faire un tour d’horizon des sujets de vie étudiante.
La mise en place du 10e mois de bourse va de pair avec le renforcement de l’accompagnement pédagogique des étudiants. L’enquête réalisée par le ministère afin d’aider à la mise en place du 10e mois de bourse montre que la situation reste très contrastée selon les formations et les universités. Ainsi 61% des étudiants sont inscrits dans des formations à 10 mois et près de 70% sont dans des formations de 9,5 mois et plus. Du fait de fortes disparités, selon les niveaux (tous les étudiants de master sont dans des formations de 10 mois), ou selon les régions (c’est à Paris que l’année universitaire est la plus courte, entre 8,5 et 9 mois), la ministre a souligné la nécessité d’aller vers une généralisation des formations sur 10 mois.
À la demande de la ministre, l’Inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche va analyser les conditions de mise en œuvre du plan Réussir en licence et remettra un bilan d’étape exploitable en juin prochain.
- "Pas de dixième mois de bourse pour les étudiants dans l’immédiat"
Pour lire cet article sur le site du Monde daté du 13 avril 2010.
Quand les étudiants boursiers bénéficieront-ils du mois d’aide supplémentaire promis par le président de la République en septembre 2009 ? Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a posé lundi 12 avril de nouvelles conditions à la mise en œuvre de cette mesure, estimée à 155 millions d’euros par l’UNEF : mise en œuvre du plan licence et passage à 10 mois de la formation dans toutes les filières.
"Nous ne ferons pas le dixième mois de bourse s’il n’y a pas d’engagement fort des universités sur la mise en place du plan licence", a déclaré la ministre à l’issue d’une rencontre avec les cinq organisations étudiantes. Présenté en 2007, le plan "réussir en licence" vise à "diviser par deux le taux d’échec". Il prévoit notamment un meilleur accompagnement des étudiants. "C’est une manière de rejeter la faute sur les universités", estime Claire Guichet, présidente de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), deuxième organisation étudiante.
"BRAS DE FER"
Nicolas Sarkozy avait annoncé, le 29 septembre, l’instauration d’un mois supplémentaire de bourses pour compenser l’augmentation de la durée de l’année universitaire. "Il y a un vrai allongement de la scolarité", a reconnu Valérie Pécresse, présentant les résultats d’un bilan établi par son ministère selon lequel 61 % des étudiants sont inscrits dans des formations sur 10 mois, et 60 à 70 % dans des formations de plus de neuf mois. Pour autant "nous avons encore à travailler sur la généralisation du dixième mois. Il faut maintenant arriver à 100 % des filières sur 10 mois ", a indiqué la ministre, invoquant l’équité entre les boursiers des différentes filières.
Des chiffres contestés par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), principale organisation étudiante, qui estime que "plus de 90 % des étudiants ont des astreintes pédagogiques sur 10 mois", en tenant compte des stages et de la rédaction de mémoires.
"La ministre a botté en touche", juge Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF, qui regrette l’absence de "garantie d’un versement du 10e mois de bourse à la rentrée prochaine". "Je crains que ce bras de fer ne fasse que commencer. Toutes les conditions d’une rentrée difficile sont réunies" a-t-il ajouté.
"Il ne s’agissait que d’un bilan d’étape, la mesure n’est en rien enterrée", maintient-on dans l’entourage de la ministre. Prochaine échéance : juin prochain. Mandatée par Mme Pécresse, l’inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche devra rendre un rapport sur la mise en œuvre du plan "réussir en licence".
Romain Parlier
- "Facs : le plan qui fait flop ?"
Pour lire cet article sur le blog de l’éducation du Nouvel Obs.com daté du 11 mars 2010.
« Pour une fois que l’UNEF fait son boulot !... » a commenté un proche de Valérie Pécresse. Et qu’a fait le premier syndicat étudiant pour mériter cette manière de compliment ? Il a dressé fin février le bilan pas très rose de l’état d’avancement du Plan « réussite en licence », sur lequel rien n’avait jusque là filtré.
Quand la ministre de l’enseignement supérieur avait lancé le projet en décembre 2007, on en avait des étoiles dans les yeux : les étudiants seraient mieux encadrés par leurs professeurs, ils travailleraient en petits groupes, ils auraient des tuteurs pour les aider dans l’organisation de leur travail, des heures de langues pour les préparer à partir à l’assaut du marché européen, des cours d’informatique...A l’en croire, ils n’auraient (quasiment) plus rien à envier aux élèves de classes préparatoires. Fini, ce 40% de taux d’échec qui plombe la première année universitaire...et le budget du ministère. Il y avait beaucoup d’argent au pot : 730 millions d’euros entre 2008 et 2012. Soit une augmentation de 43% du budget jusqu’à présent alloué à la licence.
Où en est-on au bout de deux ans ? Pas très loin. Pour se faire une idée, l’UNEF a compilé les mesures mises en place par les universités. Alors ? Deux tiers d’entre elles ont à peine bougé. Pas de contrat pédagogique, cet engagement que l’étudiant est censé prendre vis-à-vis de son enseignant référent, sorte de professeur principal ; pas de préférence accordées aux TD plutôt qu’aux cours magistraux ; pas de nouvelle maquette pour la première année, afin de la rendre plus généraliste et permettre aux étudiants de changer de voie ; aucun dispositif supplémentaire pris pour les étudiants salariés.
Les mesures plus largement adoptées sont celles qui ne coûtent pas cher ou qui sont les plus faciles à mettre en place : le tutorat, l’enseignant référent - qui voit sa trentaine de protégés trois fois dans l’année, et quelques cours de langue et d’informatique. Bref, à part ça, le visage de l’université n’a guère changé. Sauf pour les sciences, et les voies sélectives, c’est toujours le traitement de masse.
Le ministère relativise. Il parle de « bilan d’étape », de « montée en charge progressive », de « mesures qui demandent du temps ». Il rappelle les mobilisations universitaires du printemps 2009 qui ont freiné les mises en oeuvre. Pour conclure qu’il fait globalement « confiance aux établissements ».
Qu’est-ce qui freine, au juste ? Toutes sortes de choses. Mais d’abord, une certaine mauvaise volonté des universitaires. Il faut les comprendre. « Les enseignants chercheurs sont désormais promus sur leurs travaux de recherche. Ils ne sont pas motivés à faire davantage d’enseignement, ni réfléchir à des changements d’organisation », explique un professeur d’économie de l’université d’Evry (Essonne). Le manque d’argent, ensuite. Chaque année, les universités peinent encore à financer leurs dépenses habituelles. Certaines sont tentées d’utiliser la manne du Plan licence à plus urgent. L’augmentation du budget est réelle, mais elle ne suffit pas. La mise à niveau des étudiants de licence est un tonneau des Danaïdes.
Caroline Brizard