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Jean-Michel Blanquer, directeur de la Direction générale de l’enseignement scolaire : « Il faut libérer l’initiative », Portrait, VousNousIls, 30 avril 2010
dimanche 2 mai 2010, par
Où l’on découvre qu’il est aussi important de libérer l’initiative que "d’entendre les propositions des professeurs. Les solutions viendront d’un dialogue entre les institutions et le terrain." Ah bon ? Ce n’est pas ce qu’on avait cru comprendre....
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Agrégé de droit public, Jean-Michel Blanquer a quitté à la fin de l’année 2009 l’académie de Créteil pour prendre la tête de la Direction générale de l’enseignement scolaire. L’homme garde sa ligne de conduite basée sur le dialogue, l’innovation et l’expérimentation.
« La DGESCO a pour vocation de s’assurer de la qualité de l’enseignement scolaire », explique Jean-Michel Blanquer. En charge de la politique éducative et pédagogique, cette instance joue un rôle clé au sein de l’Éducation nationale. Elle élabore notamment les programmes, définit la politique liée à l’éducation prioritaire, et détermine le cadre des plans de formation continue.
Nommé le 23 décembre 2009, le nouveau directeur a conscience de l’ampleur de la tâche et fixe les priorités : « Notre action va porter plus particulièrement sur le primaire et le lycée. Il s’agit dans les deux cas de consolider de la mise en œuvre de la réforme. »
Jeune recteur
A 45 ans, Jean-Michel Blanquer connaît bien le monde de l’enseignement. Ancien professeur de droit public à l’université de Lille, il prend la tête de l’Institut des hautes études de l’Amérique latine en juin 1998. « J’ai toujours été passionné par ce continent. J’ai étudié ses institutions et constitutions. C’est une région fascinante, tant du point de vue humain qu’intellectuel, car il existe une grande diversité sociale et culturelle. »
En 2004, il a l’occasion de lier son intérêt pour les questions éducatives et son goût pour l’Amérique latine en devenant recteur de Guyane. Il est alors, à 39 ans, le plus jeune recteur de France. « Les défis à relever étaient importants. Un certain nombre d’enfants n’était pas scolarisé, la démographie augmentait et il fallait gérer la diversité culturelle de la population. » Mais les difficultés ne sont pas pour lui déplaire. Jean-Michel Blanquer est un homme d’action et apprécie sa mission : « La fonction est très concrète et permet d’agir sur beaucoup d’aspects que ce soit l’offre de formation, le soutien aux professeurs, ou le dialogue avec les parents. Grâce à un travail collectif, nous pouvons faire progresser les élèves. »
Innover et expérimenter
Après un passage au cabinet de Gilles de Robien, il retrouve la fonction de recteur en prenant la tête, en 2007, de l’académie de Créteil. Il développe les environnements numériques de travail et met en place un plan de maîtrise du français dans le premier degré. Il lance également une série d’innovations comme les internats d’excellence, les micros-lycées, et la fameuse « cagnotte » visant à combattre l’absentéisme. « Il y a eu une déformation médiatique sur ce projet. Il s’agissait simplement d’une stratégie pour lutter contre un problème majeur. »
La nouveauté n’est pas toujours bien vue, mais Jean-Michel Blanquer est prêt à assumer ce risque. Œuvrant aujourd’hui au plan national, il compte garder sa méthode de travail. « L’innovation n’est pas un but en soi, mais un moyen de développer le système éducatif. Nous avons de bonnes pratiques pédagogiques en France, il faut savoir les développer. C’est important de libérer l’initiative et d’entendre les propositions des professeurs. Les solutions viendront d’un dialogue entre les institutions et le terrain. »
Coralie Bach