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CNRS : Valérie Pécresse est contente - S. Huet, Sciences2, 28 juin 2010
lundi 28 juin 2010, par
Lire aussi le discours de V. Pecresse à l’occasion du lancement du nouvel institut national des mathématiques du CNRS, ou INSMI. [Note de SLU]
Ce midi, Valérie Pécresse avait convié les journalistes - très peu nombreux - à une conférence de presse sur le bilan des transformations du Cnrs. Elle avait à ses côté Alain Fuchs, le PDG du CNRS, Axel Kahn (président de Paris-5 Descartes) responsable recherche de la CPU et le Directeur de la recherche et de l’innovation, Ronan Stephan, qui n’a rien dit.
Manifestement, la ministre est tout à fait satisfaite de la mise en place des réformes de structure qui ont remodelé l’enseignement supérieur et la recherche. Elle estime que « le Cnrs est devenu un acteur-clef de cette réforme. » Mieux, elle pense pouvoir affirmer que les « peurs qui ont pu s’exprimer sur les moyens, la création des Instituts et les délégations de gestion ont été dissipées par la réalité. »
Valérie Pécresse s’est réjouie de la mise en place de la nouvelle gouvernance au Cnrs, avec un PDG, un DG science et un DG "ressources", puis les directeurs d’Instituts au service d’une direction « plus collégiale » qui, selon la ministre, répond à la critique d’un éclatement du Cnrs.
Cette réorganisation dit elle « sera d’autant plus efficace que le Cnrs a choisi de se recentrer sur ses missions stratégiques de prospective, d’arbitrages entre les projets et d’animation des instituts pour devenir davantage une agence de moyens . »
Alain Fuchs a fait une présentation de la réorganisation en cours. Pour la simplification des gestions et la délégation de gestion des laboratoires mixte à un seul des partenaires (en général l’hébergeur, donc l’université) il a parlé de 25 expérimentations. D’après lui, il s’agit de vérifier sur le terrain si et comment la réforme peut se traduire en améliorations avant de l’étendre à l’ensemble du système. Idem pour la "plate-forme" de services communs avec l’Université de Strasbourg.
Axel Kahn a exposé un plaidoyer très vif en faveur de la réforme en cours, parlant de « refondation » des « relations de connivence et de complicité entre les universités et le Cnrs » (ou l’inserm) autour de « trois principes (ambition partagée, reconnaissance des complémentarités laissant aux organismes la stratégie nationale, et coopération), deux moyens (les Unités mixtes de recherches et le copilotage des autres niveaux - PRES et Alliances). »
Cette vision des réformes s’oppose bien entendu à l’analyse diamétralement opposée qu’en font les syndicats. En témoigne cette déclaration des élus syndicaux (Sncs FSU, Sgen CFDT et SNTRS CGT) au Conseil d’Administration qui s’est tenu le 24 juin : « Les élus ont dénoncé le manque de vision stratégique de l’établissement qui ne se présente plus que comme un accompagnement de l’autonomie des universités. Ils ont insisté sur le fait que le CNRS se dissolvait, ayant été progressivement dépouillé de ses missions d’évaluation (AERES), de financement (ANR) et d’élaboration de stratégie (Alliances et SNRI). Ils ont également dénoncé l’absence de politique scientifique sur l’interdisciplinarité, réduite pour l’instant à une simple mission sans moyens clairement affichés.
Aucune réponse claire sur l’avenir du CNRS dans le contexte actuel de création d’Alliances aux attributions de plus en plus vastes et de mise en place de la DGG (Délégation Globale de gestion) et du Grand Emprunt n’a été apportée que ce soit par la Direction ou par le représentant du Ministère. La plus grande incertitude pèse sur l’évolution des unités et de leurs personnels en lien avec la création de Laboratoires d’Excellence. Les annonces du ministère sur le recrutement des chercheurs par les Alliances ne sont toujours pas démenties par la ministre. Les relations avec les Universités sont d’autant plus opaques que la seule préoccupation de la CPU représentée au CA, est de récupérer la gestion des unités de recherche par la DGG, et d’avoir un strapontin dans toutes les structures mises en place par le CNRS ou par le Ministère Elle est ainsi intervenue pour exiger un siège au sein du futur Comité de coordination de l’INSMI (Institut des Sciences Mathématiques et de leurs Interactions) qui obtient des missions nationales d’animation et de coordination. »
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