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100 000 voix disent non à la démolition de la formation des enseignants - Communiqué de la Coordination Formation Des Enseignants, 1er juillet 2010
jeudi 1er juillet 2010
L’appel 100 000 voix pour la formation initié par la Coordination Nationale Formation Des Enseignants (CNFDE) et soutenu par la plupart des syndicats, la FCPE et l’UNEF, les
coordinations, de nombreuses associations et sociétés savantes, les mouvements pédagogiques et
une multitude de personnalités, vient de dépasser les 100 000 signatures. Ce sont 100 000 voix de parents,
d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs, de citoyens qui demandent l’abandon de la réforme de la
formation des enseignants dite de « mastérisation » et qui, tout au contraire, appellent le gouvernement à
un effort en faveur de l’école et de la formation de ses enseignants.
La CNFDE remercie vivement les 100 000 signataires de cet appel. Elle remercie tout particulièrement
celles et ceux qui ont pris une part active dans cette action. Cet événement prend un relief particulier en
cet été 2010 : c’est en effet en juin 2008 que le Président de la République et son ministre de l’éducation
nationale, Xavier Darcos, sûrs de leur fait, avaient annoncé le lancement de cette réforme…
Le gouvernement ne doit pas s’y tromper, cela signifie qu’est intact le refus exprimé l’an dernier par la
communauté universitaire unanime, dans un mouvement sans précédent par son ampleur et sa durée. Cela
signifie aussi que ce refus est désormais partagé bien au-delà de l’université et des IUFM, tout
particulièrement par des dizaines de milliers de parents d’élèves.
Et pourtant, contre la volonté de l’ensemble des acteurs, le gouvernement s’obstine à mettre en place cette
prétendue réforme. Il a commencé par défaire les cadrages des formations. Les débutants seront obligés
d’improviser : pour un million et demi d’élèves dans le 2nd degré, leur année scolaire sera compromise
dans une discipline au moins ; pour 150 000 élèves du 1er degré, c’est l’ensemble de leur année qui sera
menacée. Y a-t-il encore une République quand sont instituées, dans la formation de ses maîtres, des
inégalités géographiques et sociales aussi criantes que celles qui se dessinent ? Où est le sens des
responsabilités quand le gouvernement oblige son administration, depuis plusieurs mois, à improviser la
gestion de l’ingérable ? Où est l’éthique quand il sait que de très nombreux débutants seront mis dès
septembre dans une situation de grande souffrance psychique ? Et où est le sens du bien public quand les
gouvernants voient sans sourciller des officines privées se préparer à prospérer, dès la fin août, sur le
désengagement de la puissance publique ?
La CNFDE appelle tous ceux qui le pourront, là où ils seront, à s’opposer dès la rentrée, avec la plus
grande vigueur, à la démolition de la formation. Elle réitère ses principales demandes : maintien de la
formation des lauréats dans les conditions antérieures, report des concours aux dates habituelles et dans
les formes antérieures, défense des sites IUFM menacés de fermeture, création des postes d’enseignants et
de formateurs nécessaires, ouverture de négociations pour une tout autre réforme.
Elle invite les citoyens, les élus et les organisations attachés à l’école à rejoindre les 100 000 voix et à
faire connaître leur appel.
Secrétariat de la CNFDE, 1er juillet 2010