Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Intervention télévisée de N. Sarkozy : leçon de mystification. Communiqué du (...)
Intervention télévisée de N. Sarkozy : leçon de mystification. Communiqué du SNESUP FSU et du SNCS FSU (13 juillet 2010)
mercredi 14 juillet 2010, par
Pendant plus d’une heure, le président de la république n’a eu de cesse de
nier la réalité
que vit la population. Restant sur le registre de la propagande, multipliant
les contre-vérités
et les déclarations incantatoires, il s’est appliqué à défendre son bilan.
Sans contradicteur,
Nicolas Sarkozy a pu réaffirmer sa volonté de passer en force sur la réforme
des retraites
semblant inflexible face aux mobilisations et soutenant qu’il n’existe
aucune alternative au
projet que son ministre du travail présentera en conseil des ministres : la
prolongation de
60 à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite pour tous, le report de 65
à 67 ans pour ne
pas subir de décote, l’allongement de la durée d’assurance pour une pension
complète
portée à 166 trimestres. N. Sarkozy n’envisage la pénibilité que sous
l’angle réducteur de
l’invalidité et ne prévoit aucune disposition concernant les carrières
structurellement courtes
dont celles de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le président de la République refuse de répondre à la population et
d’aborder la question
d’une autre répartition des richesses, défendant au contraire le bouclier
fiscal. Qu’il s’agisse
de la crise économique et sociale, de la réduction de la dette publique ou
de la réforme des
retraites, il veut faire payer à la population et aux salariés le prix d’une
situation dont ils ne sont
nullement responsables. Vantant le mérite de son plan de rigueur et la
suppression d’un poste
de fonctionnaire sur deux partant à la retraite, enjoignant les
collectivités territoriales d’en faire
autant, avec cynisme, le président de la République fragilise l’ensemble des
fonctions publiques.
Il néglige de dire que sous la pression des manifestations à l’appel des
syndicats, le gouvernement
a dû consentir un court délai pour que les parents de trois enfants
puissent bénéficier des
dispositions propres à la fonction publique.
Qui pourrait attacher du crédit aux arguments faisant du projet
gouvernemental de réforme des
retraites l’unique méthode pour sauvegarder notre système par répartition,
lorsque son instigateur
va jusqu’à oublier et nier la mobilisation dans l’enseignement supérieur et
la recherche de 2009.
Alors que le mépris du discours de N. Sarkozy, lors du lancement de la «
Stratégie Nationale de
Recherche et d’Innovation » le 22 janvier 2009, avait contribué à déclencher
la plus grande mobilisation
de ces cinq dernières décennies dans tous les établissements d’enseignement
supérieur et les
organismes de recherche. De ce point de vue, le Président de la République
se livre ici à une
mystification dont d’ampleur est inégalée. En mettant en avant le soit
disant effort financier en faveur
de la recherche, il escamote la dette publique créée pour abonder en capital
via le grand emprunt
des Fondations aux rendements incertains.
Devant cette arrogance, le SNESUP FSU et le SNCS FSU appellent la communauté
universitaire et
scientifique à se mobiliser largement pour le rejet massif du projet
gouvernemental contre les retraites :
o pendant les initiatives estivales
o dès la rentrée le 7 septembre dans la grève et les manifestations