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Encore moins de postes ouverts aux concours de profs, Libération, 16 juillet 2010
vendredi 16 juillet 2010, par
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11.600 postes seront offerts aux concours enseignants en 2011, soit quasiment moitié moins qu’en 2007, avec une « chute brutale » des postes en primaire, dénoncée par les syndicats à l’heure où se met en place la réforme de la formation et du recrutement des enseignants.
En 2011, comme ces cinq dernières années, les postes offerts aux concours externes de recrutement d’enseignants dans le secteur public continuent de baisser. Ils seront, à la prochaine session de 11.600, a annoncé le ministère de l’Education nationale, contre 15.125 l’an dernier.
Ce chiffre était de 15.600 en 2009, 18.600 en 2008 et environ 22.000 postes en 2007. En cinq ans, le nombre de postes offerts aura été réduit de près de moitié.
Surtout en primaire
C’est le premier degré (professeurs des écoles) qui enregistre la plus forte baisse avec 3.000 postes offerts (dont langues régionales), contre 6.577 l’an dernier.
Dans le second degré (collèges, lycées), 8.600 postes sont offerts (tous concours confondus : agrégation, Capes, Capet, Capeps, CPE, COP, etc.), soit sensiblement comme l’an dernier (8.548).
Selon le ministère 81.000 candidats se sont présentés aux concours du primaire en 2010 et 87.500 candidats dans le second degré.
La baisse du recrutement dans le primaire est justifiée, explique le ministère, par le fait que 8.300 enseignants y sont actuellement en « surnombre ». Ce surnombre résulte de l’anticipation, les années précédentes, d’un nombre de départs en retraite supérieur aux départs réels.
« Résorber ce surnombre n’est pas de nature à modifier la qualité de l’encadrement (des élèves par les enseignants, ndlr) », a affirmé le ministère à l’AFP.
« Le nombre de postes offerts tient compte des prévisions de départs à la retraite, des besoins démographiques par académie et anticipe les opérations de mutations », a-t-on ajouté.
« Une année blanche en matière de recrutement »
« Dans la réalité, le ministère profite de la réforme de la formation des enseignants pour réaliser une année blanche en matière de recrutement », a réagi dans un communiqué le SNUIpp-FSU, premier syndicat enseignant du primaire.
« Il envoie un mauvais signal pour la première session de cette réforme ! Les étudiants vont devoir obtenir un master et au bout, on restreint les débouchés », a commenté son secrétaire général, Sébastien Sihr.
La réforme du recrutement et de la formation des enseignants, qui entre en vigueur à la rentrée, prévoit que les futurs professeurs soient recrutés après l’obtention d’un master (bac+5, obtenu dans une université) au lieu d’une licence actuellement.
Christian Chevalier, son homologue du SE-Unsa, a souligné : « ces 8.000 enseignants sont utiles, ils ne restent pas chez eux ! Ce sont des instituteurs qui sont affectés dans le vivier de remplaçants, ou qui prennent en charge certains élèves en difficulté dans une école. Ils apportent un appel d’air dans le système », selon lui.
Jean-Baptiste Prévost, président de l’Unef, a affirmé qu’il s’agissait d’un « coup de poignard dans le dos des étudiants : le cursus est de plus en plus long alors que les chances d’obtenir le concours, dans le premier degré, est divisé par deux ! », a-t-il dit, regrettant « une gestion à courte vue des emplois enseignants ».
Dans un rapport en mai, la Cour des Comptes avait souligné que la France se situait à un niveau de dépenses annuelles par élève inférieur de 15% à la moyenne de l’OCDE pour l’école primaire, a rappelé Sébastien Sihr.
(Source AFP)