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Gilles Baillat (président de la CDIUFM) : "Le vivier de candidats au métier d’enseignant risque de diminuer" - Educpros, 10 septembre 2010

dimanche 12 septembre 2010, par Laurence

Suite à la démission de deux directeurs d’IUFM pour protester contre la mastérisation, Gilles Baillat, président de la CDIUFM et directeur de l’IUFM de Reims, revient sur les aspects de la réforme qui restent très difficiles à mettre œuvre.

Deux directeurs d’IUFM ont démissionné en signe de protestation contre la mastérisation, est-ce que d’autres démissions pourraient suivre ?

Il faut relativiser ces deux démissions. L’un des directeurs n’a pas souhaité renouveler son mandat et l’autre, était en poste depuis onze ans. Depuis ces deux départs, un seul directeur m’a informé de sa volonté de partir à la fin de l’année universitaire. Cependant, la question d’une démission collective de tous les directeurs d’IUFM a effectivement été posée à la CDIUFM, au moment où le ministère a refusé de revenir sur deux aspects essentiels de la réforme : la place des concours et le caractère non-obligatoire des stages. Mais cette hypothèse a été rejetée majoritairement.

La place des concours et le caractère non-obligatoire des stages sont-ils aujour’hui les deux points d’achoppement de la réforme ?

Tout à fait. Organiser les concours l’année de préparation du diplôme est un cas sans précédent. C’est un véritable casse-tête. Au moment de l’admission, il n’est pas impossible que certains candidats soient convoqués, le même jour, à la même heure, aux épreuves du concours et à celles de leur master, les convocations étant établies, dans un cas, par le rectorat et dans l’autre cas, par l’université. Quant aux stages, nous savons déjà que dans certaines académies, ils vont être réduits à peau de chagrin. Comment voulez-vous valider un M2 qui ne contiendrait que 3 semaines de stage au lieu de 3 mois ? En outre, d’une académie à l’autre, certains étudiants risquent d’être lésés.

La CPU annonce une forte baisse des inscrits aux préparations aux concours, de l’ordre de 30 à 50 % dans certaines académies. Vous confirmez cette tendance ?

Les inscriptions ne sont pas terminées, il est donc difficile de donner une tendance nationale. Nous constatons cependant un effondrement inquiétant des inscriptions pour préparer les concours de l’enseignement professionnel, et dans une moindre mesure, ceux de l’enseignement technologique. Alors même que le nombre de postes aux concours ne diminue pas dans ces filières. On peut penser que la nécessité d’obtenir désormais un master pour enseigner ces matières décourage peut-être les étudiants. Dans la filière générale, la baisse est plus contenue. Mais le nombre de postes aux concours a considérablement chuté, alors peut-être vaut-il mieux avoir un peu moins d’étudiants...


Pensez-vous que la baisse du nombre de postes a pu aussi dissuader les étudiants de continuer leurs études en master ?

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