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La licence, selon Valérie Pécresse, par Marie-Sandrine Sgherri, Le Point, 18 décembre 2010
samedi 18 décembre 2010, par
La ministre veut un diplôme "exigeant sur le plan académique et professionnalisant." En bref, l’alliance de la carpe et du lapin.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, tenait une conférence de presse vendredi matin. Au menu, un bilan du plan Réussite en licence suivi de l’annonce d’une grande réforme : celle de la licence. Commençons donc par le hors-d’oeuvre, le plan Réussite en licence, lancé dès l’été 2007 pour faire avaler aux étudiants la pilule de l’autonomie universitaire. Les présidents de Bordeaux I, La Rochelle et Paris-Diderot étaient là pour présenter à la presse un bilan de leurs actions : pré-rentrée pour les primo-arrivants, tutorat des étudiants de première année par les étudiants de master, soutien aux plus fragiles, modules de réorientation... Autant d’initiatives qui, selon eux, ont permis d’améliorer leur taux de réussite et de faire reculer le décrochage. Ainsi à La Rochelle, le taux de poursuite en L2 a augmenté de 6,1 % passant de 55,7 % à 61,8 %, pendant que le redoublement en L1 a baissé de trois points et les sorties de l’université de 2 %.
Selon Valérie Pecresse, désormais, "les étudiants entrants à l’université ne sont plus seuls". Un constat un peu optimiste, car dans les faits, l’aide qu’ils sont susceptibles d’obtenir laisse encore à désirer dans bien des établissements. Ainsi, dans cette université marseillaise, où une étudiante déplorait que les groupes de soutien soient complets dès le mois d’octobre ! En fait, conséquence de l’autonomie des universités, la situation est contrastée : désormais, le même service (ou l’absence de service !) n’est plus uniformément la règle sur l’ensemble du territoire. Le tout pour les étudiants et leur famille est d’être au courant pour exercer leur liberté de choisir. Vaste chantier !
Modèle américain
Pour remédier à ce foisonnement anarchique, Valérie Pécresse compte sur la deuxième étape du plan Réussite en licence : la refonte du diplôme. Il ne s’agira pas seulement de généraliser les dispositifs les plus vertueux expérimentés ici ou là. La grande ambition est de créer, avec les universitaires, mais aussi les partenaires sociaux et représentants du monde du travail, un "référentiel de formation". Il s’agit de répondre à la question : quelles sont les compétences d’un titulaire d’une licence, y compris généraliste, afin que les étudiants soient conscients de tout ce qu’ils savent faire et que les employeurs le sachent. "Il n’y a qu’en France que la licence n’est pas considérée comme un diplôme permettant une insertion professionnelle", constate Valérie Pécresse. Elle souhaite, à l’instar du modèle américain, que des étudiants détenteurs d’un "bachelor" aient une première expérience du monde du travail avant d’éventuellement retourner à l’université pour parfaire leur formation. Un cursus banal outre-Atlantique ou outre-Manche et qui se finance essentiellement par l’emprunt.
Pour y parvenir, Valérie Pécresse appelle de ses voeux une licence à la fois "exigeante sur le plan académique et professionnalisante." En clair, l’alliance de la carpe et du lapin !
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