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Sur le contrôle par la gestion dans les universités britanniques et américaines - Sylvain Piron, blog Evaluation de la recherche en SHS, 28 décembre 2010
mercredi 12 janvier 2011, par
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La New York Review of Books propose un excellent article de Simon Head, The Grim Threat to British Universities (La sinistre menace à l’encontre des universités britanniques), qui est déjà accessible en ligne.
Le texte fournit un vigoureux rappel historique de l’importation des méthodes de contrôle de gestion, par Margaret Thatcher, visant à mettre au pas les universitaires. A l’approche du prochain « Exercice d’évaluation de la recherche », Head souligne la prise de contrôle des « managers » dans la conduite de la recherche et les effets de la gestion par indicateurs de performance sur la production scientifique (réduction du l’innovation et de la prise de risque, déclin des livres ambitieux au profit de monographies bien calibrées). Côté américain, la présentation de deux ouvrages récents [Jack Schuster and Martin Finkelstein, The American Faculty : The Restructuring of Academic Work and Careers, ; Sheila Slaughter and Gary Rhoades, Academic Capitalism and the New Economy, tous les deux à Johns Hopkins University Press] montre que les mêmes tendances s’exercent principalement sur le terrain de l’enseignement. La mise en place d’un contrôle de gestion des bénéfices/coûts des universitaires en fonction des crédits d’enseignements dispensés (et donc des revenus afférents pour l’université) conduit à multiplier le recours à des enseignants précaires, au détriment du modèle classique de la « tenure ». La conclusion n’est guère optimiste :
« With the recession eating away at the budgets of universities on both sides of the Atlantic, the times are not propitious for those hoping to liberate scholarship and teaching from harmful managerial schemes. Such liberation would also require a stronger and better-organized resistance on the part of the academy itself than we have seen so far. »