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Grand emprunt : 52 "équipements d’excellence" pour l’université ont été sélectionnés - Philippe Jacqué, "Le Monde", 20 janvier 2011

jeudi 20 janvier 2011, par Laurence

Pour lire cet article sur le site du Monde

Et pour voir la carte des 52 projets d’avenir (avenir ou excellence – c’est pareil, puisqu’on vous le dit !) financés par le Grand Emprunt.

C’est intéressant :
- 79,4 millions d’euros pour les nanotechnologies
- 72,25 pour la biologie et la santé
- 68,8 pour l’énergie
- 42,5 pour l’informatique
- 21,65 pour les sciences humaines (ouh, les vilaines)

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"On rentre enfin dans le concret." Pour Valérie Pécresse, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, finies les annonces abstraites sur l’importance des 22 milliards d’euros promis dans le cadre des investissements d’avenir. "Les chercheurs vont pouvoir toucher les premiers crédits. Nous prouvons que l’Etat tient ses promesses", insiste la ministre. Ce jeudi 20 janvier, Valérie Pécresse et René Ricol, le commissaire général à l’investissement (CGI), annoncent la sélection des 52 premiers "équipements d’excellence".

Ces lauréats ont été distingués parmi 339 projets déposés par un jury international présidé par Philippe Le Prestre, politologue à l’université de Laval, au Canada. Ces lauréats se répartissent une enveloppe de 340 millions d’euros. Sur cette somme, 260 millions d’euros pourront être dépensés directement pour l’achat des équipements demandés. Les 80 autres millions seront versés pendant dix ans pour assurer le financement du fonctionnement et la maintenance des nouveaux équipements de recherche. "Nous avons voulu mettre en place ce financement de la maintenance, car pendant de nombreuses années, l’Etat a financé des équipements, sans prévoir ces coûts additionnels. Les moyens étaient alors pris sur le budget de fonctionnement des laboratoires...", justifie Mme Pécresse.


"QUALITÉ ET ABONDANCE DES PROJETS"

Les 52 lauréats se répartissent dans six domaines de recherche. Sans grande surprise, les disciplines ayant les plus grands besoins de matériels lourds (puissance de calcul, plateformes techniques, etc.) sont mises en avant. Quinze "équipex" concernent ainsi le domaine de la biologie et de la santé, dix les nanotechnologies, neuf l’énergie et huit les sciences de l’environnement. En sciences informatiques et en sciences humaines et sociales, dix "equipex" ont été sélectionnés.

"Ce qui est le plus impressionnant, c’est la qualité des projets et leur abondance", note René Ricol. Pour en tenir compte, nous avons élargi l’enveloppe de la première vague de 200 à 260 millions d’euros." De plus, ajoute la ministre de l’enseignement supérieur, "tout le territoire va être irrigué. On aurait pu penser que seulement certains laboratoires de certaines régions allaient être concernés, mais ce n’est pas le cas".

Un jugement à nuancer. Si une grande majorité des universités françaises sont concernées par les "équipex", la part la plus importante des moyens qui leur sont dévolus est concentrée sur les deux plus grandes régions de la recherche française : l’Ile-de-France, dont les institutions sont partenaires de 32 "équipex", et Rhône-Alpes, inscrits dans 19 "équipex".

Viennent ensuite : les universités d’Aix-Marseille, de Bordeaux ou de Strasbourg, qui participent chacune à cinq projets "équipex", tandis que Lille ou Toulouse s’inscrivent chacun dans quatre projets. Enfin, certaines "petites" universités sortent leur épingle du jeu comme celles d’Amiens et de Compiègne qui obtiennent 10,5 millions d’euros pour leur programme "Figures", une plate-forme de recherche et de formations chirurgicales appliquées à la tête.

"FAIRE UN SAUT TECHNOLOGIQUE"

Cependant, la majorité des petits pôles universitaires sont concernés par un équipement d’excellence, car ils sont intégrés à un réseau national, notamment en sciences de l’informatique ou sur les questions d’énergie et de sciences de l’environnement. Par exemple, le projet Robotex, financé à hauteur de 10,5 millions d’euros, permet de fédérer via une plate-forme commune quinze laboratoires spécialisés en robotique installés dans onze régions différentes.

"Le souci des jurys avec cet appel d’offres, conclut Valérie Pécresse, était de choisir des projets qui allaient permettre à la France de faire un saut technologique important. Cela sera par exemple le cas avec le projet "Figures" d’Amiens, mais aussi le projet "Union" de Strasbourg, qui va permettre grâce aux nanosciences d’améliorer à long terme le stockage d’informations".

Philippe Jacqué