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"Le mouvement Sauvons la recherche veut bloquer le prochain conseil d’administration du CNRS"
"Le Monde", 9 juin 2008
lundi 9 juin 2008, par
[Chapeau de SLU : comme ce papier du Monde semble douter de la légitimité des inquiétudes de SLR, nous renvoyons au "point d’étape" qui les justifie pleinement.]
Le mouvement Sauvons la recherche (SLR) a appelé, lundi 9 juin, à un blocage du conseil d’administration du CNRS qui doit se tenir le 19 juin. Une "accélération du processus de démantèlement du CNRS amène SLR" à décider de cette "riposte", a déclaré Alain Trautmann, fondateur du mouvement, dans un communiqué.
Le conseil d’administration extraordinaire du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) du 19 juin doit approuver un "point d’étape" de la réforme de l’organisme. Selon SLR, qui affirme avoir pris connaissance du document, ce texte "confirme que la direction du CNRS accepte la demande ministérielle de découper le CNRS en instituts nationaux, en laissant volontairement de côté certains secteurs".
"LE CNRS RESTE ENTIER", ASSURE VALERIE PECRESSE
Les chercheurs ont manifesté à plusieurs reprises contre le "découpage" de l’Inserm et du CNRS en instituts thématiques. Ils craignent à la fois un cloisonnement des thématiques de recherche, un affaiblissement de la recherche fondamentale et un pilotage plus étroit par les pouvoirs publics. Selon le projet de réforme, le CNRS perd la haute main sur les sciences de la vie et sur l’informatique, où les compétences seront partagées avec l’Inserm et l’Inria. Et, selon SLR, les sciences humaines et sociales seraient également menacées. "Le ministère a imposé un recul à la direction du CNRS" qui avait négocié un institut pour les sciences humaines et sociales, indique le communiqué. Sauvons la recherche menace d’entamer une "grève administrative" si la restructuration devait être engagée.
En outre, "la direction de l’organisme accepte que ce soit le ministre de la recherche qui nomme les directeurs d’institut, la direction du CNRS n’ayant que le droit de faire des propositions", indique SLR. Interrogée par l’AFP, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, s’est déclarée "prête à ce que la direction du CNRS me présente un nom". "Mais je veux que le poste soit ouvert à candidature, qu’il y ait une procédure de sélection, que cela se fasse dans des conditions de légitimité totale et de transparence".
Mme Pécresse a reçu les syndicats de chercheurs lundi après-midi et leur a assuré que "le CNRS reste entier" en dépit de la réorganisation envisagée. "Le CNRS a le même périmètre, les personnels gardent le même statut, mais il doit être plus ouvert", a déclaré la ministre à l’issue d’une première série d’entretiens avec les syndicats UNSA, SGEN, CFTC et CGC. Le principal syndicat de chercheurs, la FSU, n’a pas souhaité venir. FO et la CGT seront reçus ultérieurement. La ministre a précisé que les huit instituts nationaux "n’auront pas de personnalité morale, qu’ils n’auront pas de budget propre, mais que le budget sera voté par le Parlement". "Il n’y aura absolument pas de transfert d’un chercheur d’un organisme vers un autre".