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Refusons la RGPP au CNRS : 4000 emplois menacés - Communiqué des organisations syndicales du CNRS (8 mars 2011)

vendredi 11 mars 2011, par Laurence

Mardi 8 mars 2011, la direction du CNRS a présenté aux organisations
syndicales l’audit RGPP des fonctions supports du CNRS. Cet audit mené
par l’Inspection Générale de l’Administration de l’Education Nationale
et de la Recherche (IGAENR), à la demande du premier ministre, a pour
objectif la maîtrise de la dépense publique en définissant les pistes
d’économie et préconise l’étude des possibilités d’externalisation et de
mutualisation de ces fonctions entre les organismes et les universités.
Plus généralement, la RGPP s’inspire des pratiques du « nouveau
management public » qui vise à faire baisser le budget de l’Etat, à
diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires, et contraindre le
service public à adopter les pratiques de management des entreprises. En
définissant les fonctions supports comme les compétences qui ne sont pas
dans le cœur de métier du CNRS, la direction du CNRS se réfère
implicitement à des pratiques d’externalisation mises en œuvre dans les
entreprises.

Les événements vont se précipiter. Après les délégations régionales,
l’IGAENR va auditer, en avril, les fonctions support dans 40
laboratoires test. En juin, le rapport provisoire sera rendu et après
débat avec la direction du CNRS, il deviendra définitif. Les décisions
seront prises en octobre par le conseil de modernisation des politiques
publiques. Ces décisions concerneront entre 2658 et 4623 agents
fonctionnaires et CDD. Mais, les fonctions dites de soutien (information
scientifique et technique, valorisation) seront également concernées par
l’audit RGPP à partir de septembre 2011. La direction a déjà chiffré,
pour la fonction support, le nombre des départs en retraite et en
mobilité externe à 370 entre 2011 et 2013. Cela donne une idée sur les
premières possibilités de non remplacement de ces départs qui seront
utilisés pour « moduler la refonte des processus de gestion ». Tout en
affirmant ne pas vouloir procéder à la fermeture de délégations
régionales en province, la direction annonce une réorganisation des
tâches entre les délégations régionales de la région parisienne, (on
parle de 2 suppressions sur les 6 délégations parisiennes). Elle évoque
le développement de services mutualisés de gestion avec les universités
et le développement de services à vocation nationale dans les
délégations de province. La paye, la facturation centralisée des
commandes qui seront dématérialisées, le service des affaires
européennes, tout cela pourrait être redéployé en province. L’opération
RGPP se conjugue avec le Grand Emprunt : dans les grandes universités de
recherche les délégations pourraient se mettre au service de celles-ci
et ailleurs se transformer en simple représentation administrative du CNRS.

La mise en place de la RGPP conduira à la baisse accélérée des effectifs
de titulaires. Elle dégradera profondément les conditions de travail des
collègues administratifs mais aussi de tous les autres personnels des
laboratoires, chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs et
techniciens. Il faut ajouter que cette politique va s’appliquer aux
autres organismes de recherche (EPST et EPIC), puis aux universités ;
c’est donc l’ensemble du service public de recherche et d’enseignement
supérieur qui est menacé et que nous devons défendre en nous opposant
collectivement à la RGPP.

Les organisations syndicales sous signées disent NON à la RGPP et à son
application au CNRS, refusent toute suppression de poste, et demandent
l’abandon immédiat de l’audit de l’IGAENR. Elles appellent les
personnels des laboratoires, du siège et des délégations à exprimer leur
refus du démantèlement progressif du CNRS et de la casse de l’emploi.
Elles demandent à leurs sections locales d’exprimer fermement ce refus
lors des rencontres qui seront organisées en région par les délégués
régionaux.

Pour riposter contre ces attaques qui sont les plus graves que le CNRS
connait depuis plusieurs années, elles appellent les personnels à se
rassembler à partir de 9 heures le jeudi 31 mars, date du prochain
conseil d’administration du CNRS, devant le siège du CNRS et devant les
délégations régionales.

Paris le 8 mars 2011

SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SGEN-CFDT Recherche EPST, UNSA Recherche, Sud Recherche EPST, SNPREES-FO