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Les personnels ne veulent pas de la RGPP dans les organismes de recherche ! - Communiqué du SNPREES-FO, 13 avril 2013
jeudi 14 avril 2011
Le 31 mars 2011, jour de la réunion du Conseil d’Administration du CNRS, le SNPREES-FO et les autres syndicats du CNRS ont appelé en commun tous les personnels à manifester au siège et dans les délégations régionales pour exprimer leur refus de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et pour demander l’abandon de l’audit RGPP en cours au CNRS. Par centaines, les chercheurs, les ingénieurs et techniciens se sont rassemblés dans toute la France, ils ont dit non à la RGPP !
La RGPP, de nombreuses administrations l’ont déjà subie. La Confédération Force Ouvrière en a établi un livre noir qui permet de comprendre que la RGPP est loin d’être « un outil complètement neutre qu’il ne faut pas diaboliser » comme a osé l’affirmer le DGD-R du CNRS lors de ses visites aux personnels des délégations régionales ! (cf. lien sur le site du SNPREES-FO : Conférence FO du 16 nov. 2010, Livre noir de la RGPP dans la Fonction Publique)
Contrairement aux affirmations de la direction du CNRS, le CNRS est en danger
Synonyme de suppressions massives de postes, la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) doit maintenant s’appliquer aux organismes de recherche comme à tous les établissements publics de l’État. Le SNPREES-FO a rappelé le 16 décembre 2010 au conseiller de la ministre la promesse de Valérie Pécresse de « sanctuarisation » de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Les personnels ont appris que le Premier Ministre avait confié un audit RGPP à l’Inspection Générale de l’Administration de l’Éducation Nationale et de la Recherche (IGAENR) dans cinq établissements : l’INRA, le CNRS, l’INSERM, l’INRIA et le CIRAD.
Il concerne en premier les fonctions SUPPORT (finances, achats, GRH, patrimoine, système d’information, services généraux, communication, juridique, secrétariat, restauration), puis les fonctions SOUTIEN (information scientifique et technique, formation, valorisation). La “lettre de mission” pour cet audit ne laisse aucun doute : il s’agit de faire des économies, c’est une saignée brutale sur les postes. Il y aura le non remplacement de départs à la retraite, mais c’est surtout l’externalisation des services et la mutualisation avec les universités qui sont mises en avant dans les directives du Premier Ministre.
La RGPP : une arme de destruction des services publics
Le SNPREES-FO a analysé point par point les directives du Conseil de Modernisation des Politiques Publiques (CMPP) qui pilote la RGPP. Les EPST ont déjà commencé leur mise en œuvre : Position de la direction face aux obligations RGPP et aux revendications FO.
Le 5ème conseil (9 mars 2011) s’est ainsi félicité des résultats de l’audit à l’INRA qui “a permis de dégager des scénarios d’optimisation pour améliorer l’efficience et de l’efficacité des fonctions support de cet organisme, ainsi que des économies possibles, par rationalisation ou mutualisation.” Il s’agit en fait de la disparition programmée de 10 à 30% des postes et du regroupement de plusieurs centres régionaux de l’INRA !
Ce 5ème CMPP a aussi introduit une nouvelle mesure : “Mettre en place un pilotage stratégique des opérateurs de recherche” : il s’agit d’accélérer la restructuration centrée sur des “alliances”, des PRES, et autour des 5 ou 6 universités sélectionnées dans les “Initiatives d’Excellence” (IDEX).
Les audits : une opération de camouflage !
Le CNRS a chiffré les fonctions SUPPORT : à ce jour, 2 658 postes, avec 370 départs à la retraite prévus, cela signifie le non remplacement de la plupart des départs à la retraite et 2 288 postes de titulaires et de non-titulaires menacés par l’externalisation ou la mutualisation, sans parler des personnels sur fonctions SOUTIEN...
Le CNRS avance déjà des scénarios avec fermeture de 2 délégations en région parisienne et spécialisation des missions des délégations régionales. Les missions du siège seront réorganisées et certaines tâches informatiques seraient externalisées. Dans les laboratoires, il s’agit d’accélérer la Délégation Globale de Gestion (DGG) et les expériences de plateformes de gestion mutualisées comme à Strasbourg (campus de Cronenbourg).
Dans le cadre de la RGPP, il y aura toujours trop de postes, trop de services, il faudra toujours amputer, fusionner, mutualiser, externaliser. Les audits sont une opération de camouflage qui a pour but d’éviter la mobilisation des personnels et d’impliquer les syndicats dans les choix de mise en œuvre de ce saccage (méthode des diagnostics partagés).
Les objectifs du gouvernement sont clairs ; FO demande leur retrait pur et simple
Pour FO, il n’est pas question de participer à la définition des postes à supprimer, de la meilleure façon de mutualiser ou d’externaliser. Le rôle de FO n’est pas de faire le tri parmi les collègues à garder et ceux à pousser à partir !
Contre la RGPP, le SNPREES-FO revendique :
Abandon des audits RGPP dans les organismes de recherche !
Abandon de la Délégation Globale de Gestion et des plateformes mutualisées !
Non aux externalisations, non aux réorganisations !
Aucune suppression de postes ou de services !
Non aux recommandations du rapport d’audit à l’INRA,
arrêt de leur application !
Titularisation dans leur EPST de tous les CDD sur fonctions permanentes !
Le SNPREES-FO, vu la forte mobilisation des personnels le 31 mars, vu les dangers que courent le CNRS et les autres EPST, propose dès aujourd’hui aux autres syndicats de prolonger la journée du 31 mars par toute action manifestant ou soutenant le refus de la mise en œuvre de la Révision générale des politiques publiques au CNRS et dans tous les EPST.
Montreuil, le 13 avril 2011