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Angleterre : premières conséquences du triplement des frais de scolarité dans les universités - Elisabeth Blanchet, Educpros, 7 juin 2011
mercredi 8 juin 2011, par
Septembre 2011 verra la dernière génération d’étudiants britanniques bénéficiant des frais de scolarité annuels fixés à 3.290 £ (3.770 €) pour entrer à l’université. Les trois quarts des universités britanniques ont en effet annoncé qu’elles feront payer le prix fort, 9.000 £ (10.310 €), la somme maximale autorisée par le gouvernement dès la rentrée 2012, en dépit de la mobilisation lycéenne et étudiante de l’automne 2010. Des annonces qui modifient déjà les choix des futurs étudiants et leur perception des études.
Depuis janvier 2011, on assiste à un effet boule de neige : les universités prestigieuses ont été les premières à annoncer qu’elles appliqueraient le prix fort, suivies de celles moins prestigieuses jusqu’aux moins bien cotées. Or, c’est le gouvernement, via les prêts étudiants, qui va financer les frais de scolarité des futurs étudiants jusqu’à ce que ces derniers puissent rembourser, une fois diplômés et à condition qu’ils gagnent un minimum de 21.000 £ (24.050 €) par an. Selon l’Institute for Fiscal Studies, un étudiant entame aujourd’hui sa vie active avec une dette d’environ 15.000 £ (17.180 €). Avec le triplement des frais de scolarité, c’est aussi l’évaluation de ses dettes qui est multipliée par trois...
En faisant passer cette loi, David Willets, ministre de l’Enseignement supérieur, ne prévoyait pas que la majorité des universités britanniques tripleraient leurs droits de scolarité. Il présumait qu’elles proposeraient des tarifs « proportionnels » à leur rang national et à ce qu’elles pouvaient offrir à leurs étudiants. « En fait, il fallait s’y attendre, explique Beth Evans, responsable du syndicat étudiant de l’université d’Oxford. Si un étudiant voit qu’une université est moins chère, il va penser qu’elle est moins bonne que les autres. »
Ruée sur les colleges
Plus d’une année avant la mise en place de la loi sur l’augmentation des frais de scolarité, ses conséquences sur les futurs étudiants sont déjà palpables. Les entreprises qui organisent des gap-years [pour faire du volontariat ou un stage à l’étranger par exemple, NDLR], traditionnellement populaires chez les jeunes étudiants britanniques, parlent de 2011-2012 comme d’une année noire. Au lieu de prendre une année off, les jeunes bacheliers s’inscrivent déjà massivement à l’université pour échapper aux prix prohibitifs annoncés pour 2012.
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