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Lille : les syndicats contre la fusion à marches forcées - 1-8 juillet 2011
lundi 11 juillet 2011, par
Entre le 1er et le 8 juillet, le syndicat Ferc-Sup CGT de Lille 3 a diffusé auprès des personnels de l’université trois articles concernant la tentative du "Club des 3 présidents de Lille" d’acter en catimini la fusion programmée des universités.
Cette fusion a été mise en échec par les listes CGT, UNIvers.Cité, SNESup, UNEF et SUD étudiant.
Pour lire la note d’orientation stratégique commune aux trois universités de Lille : reconstituer l’université de Lille.
ARTICLE DU 1er JUILLET 2011 / FERC-SUP CGT DE LILLE 3 Publié sur la messagerie des personnels de l’université de Lille 3
SOLDES D’ETE A LILLE 3, TOUT DOIT DISPARAITRE !
Après les garanties statutaires des personnels jetées dans la corbeille des RCE lors du CA du 29 juin, les instances de Lille 3 s’apprêtent à se dessaisir de leurs prérogatives au profit de la Fédération de Lille, dans la plus parfaite discrétion.
La note d’orientation stratégique, préparée par le club des 3 présidents des universités lilloises sous la dictée du ministre et qu’ils s’apprêtent à soumettre aux CA de nos établissements avant l’été, est un piège de plus dans lequel on veut nous faire tomber, comme d’habitude, sans le dire !
Sous couvert d’un modèle fédéral, il s’agit ni plus, ni moins de FUSIONNER les trois universités lilloises sans l’annoncer clairement !
Constatez vous-même les principes posés, il suffit de lire (tout est sur le papier) :
renforcement du PRES
création de l’université de Lille
transfert de compétences,
unification de la politique scientifique,
modèle commun de formation tout au long de la vie,
mutualisation de fonctions support (BAIP, OFIVE, Formation continue...),
politique unique des relations internationales,
systèmes d’information partagés (Harpège, Apogée, Sifac),
gestion commune des ressources humaines (formations des personnels, concours, gestion de la paie, accidents du travail, prestations sociales, retraites),
structure de gouvernance commune (Conseil d’administration commun, suffrage indirect),
un comité d’orientation stratégique international,
un conseil scientifique commun,
un conseil de gestion de l’IDEX avec un directoire et un délégué général...
En annexe, le document revient point par point sur les travaux à mettre en œuvre une fois les principes admis :
structuration de l’université,
organisation des conseils,
structuration de la recherche,
politique commune d’allocation de moyens,
harmonisation des règles de compensation et de capitalisation,
labellisation de formations type +,
service universitaire pédagogique,
accueil, scolarité et orientation,
systèmes d’information partagés,
gestion partagée de la paie,
réflexion et mise en perspectives communes des régimes indemnitaires et des obligations de service (RTT notamment),
mise en commun des principes de gestion des carrières des enseignants-chercheurs,
définition des critères partagés (PES...),
évaluation commune pour le référentiel des tâches, etc.
Chacun des termes ci-dessus y est… prenez le temps de vérifier (pages 5 à 8 et annexe)…
Autrement dit, le CA, le CS, le CEVU, le Comité Technique et toutes autres instances locales n’auraient plus aucun pouvoir, et les protocoles d’accord (RCE et RTT) de Lille 3, plus aucun sens, si le conseil d’administration valide les orientations qui lui sont soumises dans l’urgence et à la veille des vacances !
Cette fusion masquée, revient à renoncer à tout pouvoir de décision au niveau de notre établissement !
La manœuvre employée consiste revendiquer une autonomie (RCE) puis à brader toute prérogative des instances de Lille 3 (« fédération-fusion ») au profit d’une entité métropolitaine par le jeu des transferts de compétences !
Cette décision politique, anodine en apparence (un simple accord de principe collaboratif), engage clairement Lille 3 dans le processus de fédération-fusion en se dessaisissant de la maîtrise de son avenir !
Vous souvenez-vous des fusions d’UFR ?
1- COMMANDE : vote de principe sur le repérimétrage
2- PREPARATION : groupes de travail
3- LIVRAISON : de nouvelles UFR
La méthode est strictement la même. A chaque étape on vous rappellera qu’on ne peut plus revenir en arrière ou changer de cap : « Cela a été validé le 8 juillet 2011, cela nous engage vis à vis des autres universités, le train est en marche, on ne peut ni en descendre ni changer de direction après le départ, etc. ».
Si on connaît la chanson, on ne sait jamais clairement où va le fameux train ni quel est le prix du billet car le chef de gare se garde bien de nous le dire !
On peut pourtant se douter de ce qui nous attend car la mise en place combinée des RCE et des fusions/fédérations dans d’autres universités s’est traduite pour les personnels par :
les restructurations de services à la hussarde, économies d’échelle, suppressions de postes de contractuels, redéploiements forcés, application de la loi sur la mobilité, etc.,
la tenue d’un grand oral pour les chefs de services supports des anciennes universités fusionnées : jury des 3 présidents d’Aix-Marseille qui choisissent 1 chef de service sur les 3 en concurrence, et déclinaison de cette procédure aux échelons inférieurs pour trier sur le volet les « bons » et les « moins bons » éléments,
la création d’une cellule de soutien psychologique aux personnels victimes de la fusion des universités de Strasbourg suite à plusieurs tentatives de suicides !
Après la fin des garanties statutaires, fêtée par certains en votant les RCE, c’est l’Université France Télécom qu’on nous propose maintenant !
Pour notre syndicat, un tel vote ne peut avoir lieu dans ces conditions d’urgence.
Il faut bien que les membres du CA comprennent tous les enjeux de cette délibération avant de se prononcer.
Si les administrateurs adoptaient ces orientations dès la semaine prochaine, ils signeraient purement et simplement le suicide de l’entité « Lille 3 » !
Ils pourraient partir en vacances et n’auraient plus à revenir puisque les décisions seraient désormais prises ailleurs (Club des 3 présidents)... Confier les clés de la maison pour les vacances et ne plus pouvoir rentrer chez soi…
Les membres du CA de Lille 3 ont-ils été mandatés par leurs électeurs pour brader leur université ?
La président, soutenu par sa majorité au CA, veut-il absolument tout détruire avant son départ ? Après lui le déluge ? Quels intérêts défend-il vraiment ?
Et les élus du CA veulent-ils vraiment solder les comptes de Lille 3 avant la fin de leur mandat ?
Si c’est ce qu’ils veulent, qu’ils le disent clairement et qu’ils l’assument devant la communauté universitaire !
Après leur départ, pour certains à la retraite, l’université devra porter le lourd héritage qu’ils lui auront laissé : autonomie en trompe l’œil, restructurations-fusions, perte totale de pouvoir de décision, suppressions de postes… L’université de demain est la nôtre, pas la leur !
Pour notre syndicat, TROP C’EST TROP !
CE VOTE NE DOIT PAS AVOIR LIEU DANS LA PRÉCIPITATION AVANT L’ÉTÉ !