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Universités : vers une licence bradée ?, Sandra Ktourza, Éducpros, 18 juillet 2011

mardi 19 juillet 2011

Dans un com­mu­ni­qué publié jeudi 14 juillet, Sauvons l’université met en garde contre les consé­quences de la réforme de la licence, votée par le CNESER, le 12 juillet.

La réforme de la licence aura bien lieu : le CNESER [1] le 12 juillet s’est pro­noncé en sa faveur. Cette réforme, d’après le minis­tère de l’Enseignement Supérieur [2], vise à aug­men­ter l’aspect pro­fes­sion­na­li­sant de ce diplôme, afin d’assurer aux étudiants l’ayant obtenu une meilleure entrée sur le mar­ché de l’emploi. La réforme entrera en vigueur dès le début de l’année uni­ver­si­taire 2012.

Sauvons l’université, dans un com­mu­ni­qué, dénonce cette réforme et met en cause ceux qui l’ont sou­te­nue : les syn­di­cats étudiants. A l’inverse des syn­di­cats enseignants.

Pour Sauvons l’université en effet, cette réforme implique que dans "le cadre du contrôle des connais­sances, l’évaluation de plu­sieurs dis­ci­plines puisse se faire par une seule épreuve orien­tée vers la vali­da­tion des com­pé­tences". Plus pré­ci­sé­ment, l’aspect plu­ri­dis­ci­pli­naire ne per­met­tra qu’un "sur­vol" des dis­ci­plines, d’après le SNPREES-FO [3]. Le syn­di­cat cite l’exemple de la licence-modèle pour Valérie Pécresse : celle qui com­pren­drait "une troi­sième année mathématiques-physique-chimie-lettres–droit-langues".

Sauvons l’université cite égale­ment un article publié par L’Humanité le 13 juillet, selon lequel "le déve­lop­pe­ment de la ’pro­fes­sion­na­li­sa­tion’ sub­sti­tuera à des for­ma­tions dis­ci­pli­naires, appro­fon­dies et qua­li­fiantes un ver­nis ’cor­po­rate’ pour les futur-e-s salarié-e-s."

Tout risque d’échec disparaît

Quant à l’évaluation à pro­pre­ment par­ler, elle se fera en outre dans le cadre d’un contrôle continu et sera gran­de­ment faci­li­tée. Ainsi l’UNEF, qui a voté pour cette réforme, explique sur lacroix.com le 14 juillet, que "la sup­pres­sion des notes élimi­na­toires, la garan­tie de la com­pen­sa­tion annuelle des notes et le droit au rat­tra­page" sont des avan­cées décisives.

Selon Sauvons l’université, si les syn­di­cats étudiants sont favo­rables à cette réforme, c’est donc bien que les "nou­velles moda­li­tés de contrôle des ’connais­sances’ [qu’elle contient]" sont "déles­tées de tout risque d’échec". Quant à Pierre Dubois, sur son Blog Histoires d’universités, il juge qu’il s’agit là d’"une réforme ’Pécressette’, déma­go­gique vis-à-vis des syn­di­cats étudiants, prio­ri­tai­re­ment inté­res­sés par des chan­ge­ments dans les moda­li­tés de contrôle des connais­sances, pour per­mettre une obten­tion plus facile de la licence".

Qualité de la Science Française enfin consi­dère que "ce pro­jet de licence n’est pas accep­table pour les uni­ver­si­taires. Il marque une pro­fonde régres­sion de l’idée même d’Université qui cesse de déli­vrer des connais­sances, mais doit cer­ti­fier des ’compétences’."

Pour QSF, "l’enjeu est de taille : ce genre de réforme vise à ins­til­ler l’idée que l’université n’est plus un lieu de savoir".

Pour lire cet article sur le site d’Éducpros


[1Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche

[2Voir entretien avec Laurent Wauquiez le 12 juillet sur leparisien.fr : http://www.leparisien.fr/societe/reforme-de-la-licence-rendre-l-envie-aux-etudiants-12-07-2011-1530301.php

[3Syndicat National des Personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche FO