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En visite en Finlande, Chatel prépare la rentrée et 2012 - Isabelle Ficek, "Les Échos", 19 juillet 2011
samedi 20 août 2011, par
Le ministre de l’Education, en visite en Finlande, a dit vouloir s’inspirer de son système éducatif, classé parmi les premiers aux tests Pisa de l’OCDE. L’occasion de remettre sur le devant de la scène des thèmes qui font débat dans l’éducation et pour 2012.
C’est, pour beaucoup, le Graal en matière de système éducatif. Qui accueille régulièrement nombre de délégations étrangères venues observer les « recettes » qui l’ont placé au sommet de la réussite scolaire évaluée depuis 2000 par les tests Pisa de l’OCDE. Après, entre autres, la socialiste Ségolène Royal, ou encore son prédécesseur, Xavier Darcos, en visite en novembre 2007 pour travailler -déjà -sur les rythmes scolaires, c’est aussi en Finlande que le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a décidé de se rendre, à l’approche de la rentrée, hier et avant-hier. Au programme, une rencontre avec son homologue finlandais, Jukka Gustafsson, puis des échanges avec des responsables d’un système « assez décentralisé », avait insisté le ministère avant sa visite, alors qu’en France, tout en restant très centralisé, il est en train de réorganiser en profondeur les services académiques autour des recteurs. Luc Chatel a également visité des « écoles fondamentales », issues de profondes réformes lancées dans les années 1970. Ecole unique, l’école fondamentale finlandaise accueille tous les enfants en âge de suivre la scolarité obligatoire, de sept à seize ans, sans redoublement ni classe de niveau, avec des rythmes d’apprentissage différents selon les âges, des cours en petits groupes très fréquents, et pas seulement pour les élèves en difficulté, etc.
« Il y a un certain nombre de recettes, que j’ai vu fonctionner ici, qui sont transposables, a déclaré Luc Chatel à Helsinki. C’est utile, parce que nous n’avons pas de très bons résultats, de s’inspirer des bonnes recettes », a-t-il ajouté, alors que la France est une élève très moyenne de Pisa, contrairement à la Finlande. Même si les deux pays ne sont guère comparables, la Finlande comptant 5,3 millions d’habitants et -relève l’OCDE -un taux d’immigration très faible.
Luc Chatel a notamment souligné « la grande autonomie donnée aux établissements », « le continuum entre le collège et l’école, qui permet d’avoir un enseignement progressif », « la personnalisation de l’enseignement [qui] prépare aux difficultés très en avance et on y remédie immédiatement ». Il a aussi trouvé « très intéressante l’adaptation des rôles et des missions des enseignants à un système d’éducation moderne », ces missions n’englobant pas « uniquement l’instruction, mais aussi le soutien scolaire et le travail en équipe pédagogique ».
Vers plus d’autonomie
Autant de thèmes que le ministère développe petit à petit et qui seront encore au coeur de la rentrée. Via, par exemple, les deux heures d’aide personnalisée pour les élèves en difficulté à l’école élémentaire de la réforme de Xavier Darcos. Ou encore, la réforme du lycée, qui donne une certaine autonomie aux établissements pour la répartition d’une partie de leurs heures de cours et prévoit deux heures hebdomadaires d’accompagnement personnalisé. Les expérimentations vers plus d’autonomie vont aussi prendre en septembre une autre ampleur avec le dispositif Eclair, qui fait grincer bien des dents, notamment chez les syndicats et à gauche, où l’on dénonce la fin de l’éducation prioritaire. Il permet notamment, dans plus de 200 collèges et lycées et plus de 1.700 écoles « difficiles », de recruter des enseignants volontaires, le chef d’établissement ayant voix au chapitre.
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En voici un, prélevé par un lecteur : « Quand on est assez con pour supprimer la formation des enseignants inutile de courir en Finlande chercher des "trucs". Je pratique la chirurgie, s’il veut que j’apprenne sur le tas de nouvelles techniques sera-t-il volontaire ? L’enseignement, la formation et la recherche sont les clefs d’avenir des pays de petite taille. Les abandonner c’est abandonner notre jeunesse, notre avenir, notre République. Notre classe politique n’est pas malhonnête, elle est plus gravement incompétente, quand on lit les écrits historiques on se croirait dans l’entre deux guerres ; un magma politique qui débouchât sur une déroute. »