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A propos de l’utilité des "humanités" (septembre 2011)

vendredi 2 septembre 2011, par Laurence

Encore deux comptes rendus d’ouvrages portant sur l’utilité des humanités :
- Yves Citton, L’Avenir des humanités : Économie de la connaissance ou cultures de l’interprétation ?, Paris, La Découverte, 2010.
- Martha Nussbaum, Les Émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIe siècle ? [Not for Profit - Why Democracy Needs the Humanities, 2010], Paris, Stock, 2011.

Faites des lettres : à propos de Martha Nussbaum, Les Émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIe siècle ?, Paris, Stock, 2011

Seuls quelques modèles théoriques anciens donnent à l’Etat la fonction unique d’assurer la croissance économique. A les suivre, on pouvait ainsi assigner à l’Afrique du Sud d’excellents indices de développement alors que le pays vivait sous le régime de l’apartheid, ou attribuer à la Chine un « succès étonnant » en dépit du manque de libertés politiques. C’est que la « croissance » n’est pas une fin en soi, mais un moyen au service de fins humaines. Connaîtrait-elle la prospérité, une société ne serait pas « vivable » si elle n’était pas démocratique, ou si elle sacrifiait tout ce dont les hommes ont besoin (ressources, santé, liberté, absence de sentiment d’injustice, estime de soi, connaissances, réseaux d’amitié, amour, etc.) pour se donner les conditions d’une existence décente et, sans nuire à celle des autres, se construire une vie selon leurs capacités, leurs mérites, leurs idéaux ou leurs souhaits.

Marché. Cependant, lorsque la « crise » s’installe et devient mondiale, l’ancien modèle se ravive, et la politique, cédant à la finance, se concentre exclusivement sur les moyens de relance de l’économie et des profits. Elle efface de son agenda tout autre programme concernant la protection des postes de travail, les libertés publiques, la répartition moins inégalitaire des biens, l’essor de la culture, la promotion de valeurs aptes à faire « reconnaître ses concitoyens comme des personnes dotées de droits égaux, aussi différents qu’ils puissent être par la race, la religion, le genre ou la sexualité ». Et, surtout, laisse se développer une « crise silencieuse » bien plus grave : celle du système d’éducation. Pliés aux impératifs de la croissance économique et des lois du marché, les Etats pensent aussitôt à réduire les budgets de la culture et de l’éducation et font des coupes sombres dans les enseignements littéraires ou artistiques, les « humanités » - tenues pour des « fioritures futiles » -, mais, myopes, ils ne réalisent pas qu’ainsi ils se privent des « atouts indispensables à la survie des démocraties » et produisent « des générations de machines efficaces » au lieu de « citoyens complets capables de critiquer la tradition et de comprendre ce que signifient les souffrances et les succès d’autrui ».

Telle est le « manifeste » qu’expose Martha Nussbaum dans les Emotions démocratiques (dont le titre original est plus explicite : Not for Profit - Why Democracy Needs the Humanities). Professeur à la Law School de l’université de Chicago, Nussbaum est considérée comme l’une des figues majeures de la philosophie américaine contemporaine. D’abord spécialiste de la pensée antique et d’Aristote, sensible aux théories psychanalytiques de Donald Winnicott, elle s’est peu à peu orientée vers la philosophie politique et morale, discutant les thèses de John Rawls et élaborant, en étroite collaboration avec le Prix Nobel d’économie Amartya Sen, la notion de « capabilités », capacités fondamentales qui devraient être garanties à chaque être humain, pour enfin se concentrer sur la « fragilité du bien » et l’« intelligence des émotions ». Son dernier livre n’est pas l’expression nostalgique du « bon vieux temps » où régnaient culture humaniste, grec et latin. Nussbaum, à partir d’une confrontation entre les pratiques éducatives aux Etats-Unis, en Inde et en Europe, critique la dérive utilitariste que la crise a accentuée ces dernières années, et qui dépotentialise l’école par assèchement des enseignements littéraires, limitant ainsi leur capacité à former des individus dotés d’esprit critique et capables de faire vivre la démocratie - limitation qui contrecarre l’essor social d’un pays mais aussi sa croissance économique.

Rappelant l’esprit des réformes éducatives voulues jadis par John Dewey ou Rabindranath Tagore (mais aussi de pédagogues tels que Friedrich Froeben, Johann Pestalozzi ou Maria Montessori), Nussbaum montre qu’un monde de plus en plus complexe,« interconnecté », et une société multiculturelle exigent non des individus uniquement armés de compétences techniques, mais des citoyens auxquels ont été transmises des valeurs « socratiques », comme l’aptitude au raisonnement, la capacité d’argumentation, la prise de responsabilités, le dialogue, la confrontation avec des points de vue opposés - que l’activité artistique, la fréquentation des grands textes littéraires et philosophiques peuvent justement apporter. La culture publique d’une démocratie ne peut-être que délibérative, et elle n’est délibérative que si chacun, d’abord, a été habitué par l’éducation à « se connaître soi-même », à s’analyser, à éclaircir réflexivement ses positions, de façon à moins subir l’influence des préjugés ou des pensées préformatées par les pouvoirs, les organes d’informations, les idéologies dominantes et, ensuite, parvient à se saisir, par la connaissance des autres cultures, de l’histoire des autres pays, des religions des autres, comme « citoyen du monde ».

Le thème de la « compréhension des autres », Nussbaum le situe au centre de sa réflexion - non de façon abstraite, mais en citant certaines expériences concrètes (touchant l’enseignement musical, par exemple, avec le chœur de Hyde Park ou le Chicago Children’s Choir) et en montrant comment arts et lettres peuvent cultiver cette « empathie » ou cette faculté de se déporter de ses propres localismes pour se mettre à la place d’autrui que les enfants possèdent d’emblée - mais perdent vite quand dans la société triomphent l’individualisme et le quant-à-soi. Très intéressante, à cet égard, est la façon dont Nussbaum hisse les émotions au rang d’outils de connaissance aussi féconds que ceux de la raison. La littérature, les arts, la philosophie, l’histoire sont, dit-elle, des contributions majeures à l’éducation, au sens où elles facilitent le « travail » auquel l’amour, la peur, la honte, l’anxiété, le dégoût, la compassion doivent être soumis afin qu’ils « tournent » dans le bon sens, deviennent non des facteurs d’inhibition, de retrait sur soi, d’envie, de violence, mais des vertus civiques, qui rendent sensible au sort des autres, favorisent l’entraide, le sens de la justice, l’action responsable, l’éthique de la politique.

Vitalité. Il ne s’agit évidemment pas, pour Martha Nussbaum, d’attester une quelconque supériorité de la culture humaniste sur la scientifique, mais de montrer que si l’on tient à la seconde, il est essentiel de valoriser la première, laquelle nourrit l’imagination, l’autonomie du jugement, la liberté de pensée et le respect des autres - préconditions de la vitalité d’une démocratie. On a certes besoin de techniciens qui fassent fonctionner le monde, même si, jusqu’ici, il ne semble pas qu’ils l’aient fait à la perfection, mais on ne peut se passer de ceux qui, philosophes, historiens, artistes et écrivains, l’interprètent et en imaginent un meilleur.

Robert Maggiori, Libération, 1er septembre 2011

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L’utopie des humanités : à propos d’Y. Citton, L’Avenir des humanités : Économie de la connaissance ou cultures de l’interprétation ?, Paris, La Découverte, 2010.

Dans un essai qui est aussi un manifeste, Yves Citton vise à rétablir le lien entre la recherche en sciences humaines et la vie de la cité. Il propose d’ériger l’interprétation – distincte de l’information et de la connaissance – en modèle, non seulement pour la recherche, mais encore pour un projet de société.

Entre essai et manifeste, l’ouvrage d’Yves Citton vise à relégitimer les études littéraires. En temps de crise économique, les sciences humaines sont souvent présentées comme un luxe [1]. Si l’ensemble de la communauté universitaire française a pu se sentir attaquée lors de la réforme de 2009, les sciences humaines ont eu le douteux avantage de n’être pas même mentionnées dans le discours injurieux qui mit le feu aux poudres. L’enjeu dépasse cependant le cadre national : des restrictions budgétaires catastrophiques, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, menacent d’un étranglement complet le marché du travail dans la recherche en sciences humaines.

Si le mouvement de 2009 a montré une certaine impuissance des chercheurs à investir l’espace médiatique pour faire entendre leurs arguments, en 2010 ont paru plusieurs défenses et illustrations des humanités – de Martha Nussbaum [2] à Vincent Jouve [3] et plus récemment Jean Marie Schaeffer [4]. Mais c’est dans l’essai d’Yves Citton que la valeur politique de cette défense est la plus affirmée : il semble opportun d’y revenir alors que nous entrons dans un moment de débat politique, qui pourrait offrir l’opportunité de renverser la logique de sape à l’œuvre ces dernières années.

L’argumentation d’Yves Citton vise à rétablir le lien entre la recherche en sciences humaines et la vie de la cité : cette crise des humanités reflète une crise de société (p. 9). D’où le choix d’une écriture engagée, qui vise à prendre le contrepied d’une doxa économique et politique [5]. Citton commence par définir l’interprétation en l’opposant à l’information et la connaissance, afin de la constituer en modèle de pensée. Il décrit alors les conditions qui permettraient à l’interprétation de se déployer, et aux interprètes de se former, en suggérant une politique de la recherche et des sciences humaines qui procurerait aux chercheurs la liberté de se consacrer à l’interprétation. Mais l’enjeu dépasse le monde de la recherche : Citton fonde un modèle utopique de société sur les « cultures de l’interprétation ».

L’interprétation comme méthode de pensée

Le critique littéraire est la première incarnation de l’interprète. L’interprétation se définit par opposition à la connaissance, conçue comme pure assimilation d’information. Là où une lecture « passive » se contente d’assimiler un contenu, une interprétation permet au lecteur de résoudre les problèmes qu’il décèle dans la formulation, l’exactitude ou la pertinence du texte. Là où la connaissance scientifique cherche à progresser de manière logique et irréfutable, les sciences humaines peuvent être attaquées pour leur caractère «  infalsifiable », autrement dit invérifiable. C’est que l’interprétation se fie à l’intuition : par opposition à la connaissance, elle peut progresser par « sauts » en anticipant sur la rigueur d’un raisonnement complet. Elle fait feu de tout bois, entre interdisciplinarité et indiscipline. C’est d’ailleurs une démarche à laquelle les sciences exactes ont aussi recours : l’interprétation des données sur le réchauffement climatique par exemple, sans être encore au-dessus de toute objection, peut néanmoins dicter une action urgente sur nos pratiques écologiques.

En somme, l’adhésion à l’interprétation relève de la croyance. Ce mode de réflexion « à sauts et à gambades » établit des hypothèses plus qu’elle ne fournit de preuves. L’interprétation s’accompagne d’une prudence et d’un scepticisme nécessaires : sa force ne réside que dans sa capacité à être validée ou reconnue comme pertinente par un nombre critique d’interprètes, « alors qu’une connaissance peut prétendre se soutenir de sa seule vérité » (p. 67).

L’interprète, en définitive, ressemble au pianiste de jazz qui improvise, dans la mesure où « la “création artistique” représente dans sa forme la plus pure la situation dans laquelle on cherche sans savoir ce que l’on cherche, et dans laquelle on s’efforce d’interpréter de façon inventive une réalité déjà donnée (une mélodie, un thème, un objet, un sentiment, une pratique, le monde, sa propre vie), pour laquelle les significations proposées par la culture héritée sont perçues comme insatisfaisantes. » (p. 141). Le rapprochement entre interprétation et pratique artistique permet ainsi de rétablir la part de créativité inhérente à toute recherche, mais peut-être plus manifeste dans les humanités.

La distinction entre sciences humaines comme paradigme de l’interprétation et sciences exactes comme paradigme de la connaissance est à dépasser, puisque toute recherche, que ce soit en sciences humaines ou en sciences exactes, consiste à construire des paradigmes et à les soumettre à l’épreuve des faits. Le but n’est pas de confirmer une différence essentielle de fonctionnement entre sciences humaines et sciences exactes (qui pourrait justifier l’évacuation par le politique des humanités), mais d’assumer qu’interprétation et connaissance soient indissociables dans les deux domaines. Il s’agit de se prémunir contre l’instrumentalisation politique des sciences exactes, en s’appuyant sur l’étude des sciences humaines.
Pour un citoyen-interprète

Yves Citton met en évidence la vacuité du modèle productiviste, fondé sur le capitalisme industriel appliqué à la gestion de la recherche (p. 101-115) – mais élargit ses contre-propositions à l’ensemble de la société. Il montre que le conflit entre les gouvernements actuels et l’université peut être pensé en termes d’opposition entre droite et gauche, et énonce des propositions pour une nouvelle politique de gauche, favorisant l’interprétation. Il compare les citoyens que la droite cherche à former à des lecteurs passifs, inaptes à remettre les cadres existants en question. À l’inverse, la « gauche » devrait tenter de favoriser l’émergence de citoyens interprètes, capables d’inventer de nouveaux modes de vie commune. Le troisième chapitre et la conclusion proposent des directions parallèles pour favoriser la formation et l’émergence de chercheurs et de citoyens interprètes.

Le chercheur doit tout d’abord disposer de temps et d’un espace personnel, libérés des pressions extérieures. Cela implique aussi d’être libéré des contraintes matérielles par une sécurité financière. De même, une politique de gauche ménagerait pour ses citoyens des « vacuoles protectrices ». Le corollaire de cette première condition est la possibilité d’un otium indispensable à la réflexion (p. 76) – et, à l’échelle de la société, une revalorisation de l’improductivisme. Grâce à ces espaces favorisant le recul, il deviendrait possible d’instaurer un questionnement sur l’importance ou la pertinence des connaissances – ce qui implique pour le chercheur de remettre en question non seulement les cadres de pensée collectifs, mais aussi sa propre démarche et ses propres motivations (p. 83). La société ne doit pas non plus considérer ses priorités comme imposées, mais les mettre en question.

Enfin, la critique littéraire et l’exercice de la démocratie pourraient se rejoindre en ce que l’interprète parle rarement en son nom propre, préférant faire dialoguer plusieurs sources et plusieurs cadres de compréhension, qu’il rassemble sur le terrain commun de la réflexion. Il y a une polyphonie fondamentale, ainsi qu’une mise en scène du propos de l’interprète, que Citton souhaiterait transposer dans le débat politique. Accueillir d’autres voix et d’autres points de vue permettrait, dès la salle de classe, d’apprendre l’ambivalence et d’avancer prudemment, grâce au truchement de l’« énonciation indirecte » (p. 88).

Que peuvent apporter les sciences humaines à la société ?

À l’âge d’Internet, l’enjeu d’une éducation humaniste n’est plus tant l’accumulation de connaissances que la capacité à les sélectionner, les hiérarchiser et les interpréter. Loin d’être « gratuites », les humanités doivent tout d’abord être « appliquées » à l’actualité, propose Yves Citton, en aidant à décrypter représentations médiatiques et discours officiels, de manière à produire du sens face à l’événement (p. 128-129). Le développement de l’analyse du discours en critique littéraire assimile effectivement tous les types de texte comme objets d’étude potentiels. Citton l’affirme en ces termes : « c’est par sa capacité à faire sentir l’agencement des multiples couches de discours (et de silences) qui se superposent et parfois se heurtent au sein de toute parole d’expertise que l’interprétation littéraire peut jouer le rôle de plate-forme interdisciplinaire où se rencontrent les différents discours du savoir que développe chaque époque. » (p. 95). Les humanités doivent également jouer un rôle critique ou démystificateur, interroger la pertinence des discours que nous entendons – et ce même si elles occupent une position institutionnelle. Selon Citton, « déplacer le questionnement du terrain des “connaissances” vers celui des “interprétations” pourrait à juste titre passer pour le geste politique par excellence, celui par lequel on questionne non pas la “vérité” d’une connaissance mais son “importance”, non pas son contenu mais le cadrage des pratiques qui conditionnent son statut et ses utilisations possibles. » (p. 30).

Enfin, de façon plus surprenante, Citton appelle de ses vœux des humanités « postcritiques », qui assumeraient de faire émerger de nouvelles croyances : « Le plus important n’est plus d’éviter l’illusion ou l’erreur, ni même de dire “le vrai”, mais de solliciter nos capacités de fabulation pour contribuer à fabriquer de nouvelles croyances, qui tireront le donné vers une fiction présente, traduisible en réalité future » (p. 133). La pensée de Citton comporte en effet un élément utopique : la fiction est conçue comme un moyen d’inventer une nouvelle société, en frayant de nouvelles voies de communication entre des citoyens créateurs et interprètes. Il s’agit de casser les clichés « pour permettre l’émergence d’autres images, qui ne correspondent à rien d’existant, mais dont la force d’aspiration et d’inspiration pourra nous amener à reconfigurer le donné » (p. 134). Comme dans son précédent essai, Mythocratie [6], se dégage une foi en l’usage social des récits, en la place centrale des études littéraires dans l’apprentissage politique de la collectivité.

Pour lire la fin

Aude Leblond, La Vie des idées, septembre 2011


[1Le précédent ouvrage de Yves Citton, Lire, interpréter, actualiser : pourquoi les études littéraires ? (Amsterdam, 2007), venait déjà en réponse aux doutes présidentiels sur La Princesse de Clèves et sur le financement public des études de « littérature ancienne », considéré comme un caprice d’héritiers. Voir le compte rendu sur Fabula.

[2Not for Profit. Why Democracy Needs the Humanities, Princeton & Oxford, Princeton University Press, 2010. Traduction française : Les émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIe siècle ? Climats, août 2011. Voir le compte rendu sur la Vie des Idées.

[3Vincent Jouve, Pourquoi étudier la littérature ? Armand Colin 2010. Voir le compte rendu sur Fabula.

[4Jean-Marie Schaeffer, Petite écologie des études littéraires. Pourquoi et comment étudier la littérature ?, Thierry Marchaisse éditeur, 2011. Voir le compte rendu sur la Vie des idées.

[5« Il se trouve simplement que si la négligence de la culture des Humanités a été un lot assez largement partagé par tous les gouvernements récents, les politiques culturelles menées par la droite au cours de la dernière décennie paraissent s’ingénier à multiplier les attaques explicites ainsi que les étranglements souterrains. Et il se trouve que prendre la mesure de ces négligences, de ces attaques et de ces étranglements nous conduit rapidement à devoir appeler de nos vœux une reconfiguration drastique du champ politique, corollaire nécessaire d’une revalorisation des cultures de l’interprétation. » (p. 178)