Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Communiqué du SNTRS-CGT sur le projet de Budget 2012 de la Recherche (11 (...)

Communiqué du SNTRS-CGT sur le projet de Budget 2012 de la Recherche (11 octobre 2011)

samedi 15 octobre 2011, par Laurence

Un budget en baisse en euros constants, marqué par des économies de gestion pour les organismes de recherche !

Le gouvernement vient d’annoncer le projet de budget pour l’année 2012.
Les moyens alloués à la MIRES (Mission Interministérielle « Recherche et
Enseignement Supérieur ») augmenteront, en 2012, de 256 millions d’euros
(en crédits de paiements), soit seulement 1% de hausse sur l’année 2011.
En euros constants, cela correspond à une baisse d’environ 1% (avec une
inflation attendue pour 2011 d’environ 2%). Pour la partie « Recherche
 », cette baisse est même plus importante (moins 1,6%) puisque ce budget
n’augmente en euros courants que de 0,4% (plus 40 millions d’euros).
Mais là encore le Ministre affiche une hausse de 214 millions d’euros du
budget Recherche en additionnant les crédits de l’Etat et ceux du Crédit
Impôt Recherche (CIR), lequel augmente de 3,4% (plus 174 Millions
d’euros) soit près de 5,3 milliards d’euros. Malgré cette forte
augmentation du CIR, la part de la recherche du secteur privé stagne
voire diminue dans le pourcentage de l’effort Recherche du PIB en
France. Ce qui se traduit par des plans de licenciements qui affectent
les centres de R&D de nombreuses entreprises du secteur public et privé,
Le CIR, sous prétexte d’incitation à la recherche, n’est qu’un cadeau
fiscal parmi de très nombreux autres que l’Etat fait aux entreprises
sans aucune contrepartie, Il doit être supprimé.

Une partie des augmentations du budget de la MIRES concerne le paiement
des pensions qui n’affectent pas directement les crédits des organismes.
Ainsi, le budget 2012 du CNRS augmente de 14 millions d’euros (+0,6%)
hausse ramenée à seulement 0,4% si les crédits des pensions sont pris en
compte. De même le budget 2012 de l’INSERM n’augmente que de 0,4% si on
retire les crédits de l’ANRS, qui sera intégrée à l’INSERM l’année
prochaine. Il en est de même pour l’INRA (+0,5%), l’INED (+0,3%).
Certains organismes voient même leurs crédits 2012 baisser : l’IFREMER
(-1,7%), l’INRIA (-0,5%), le CEMAGREF (-0,25%), l’IRD (-0,2%).
Ce sont tous les organismes de recherche publique qui devront se serrer
la ceinture en 2012, le gouvernement leur demandant de faire des « 
efforts de gestion », soit des économies de 0,9% sur les crédits de
fonctionnement, par la mise en place de la RGPP sur les fonctions
support. Comment les organismes de recherche pourront ils assurer une
qualité de recherche avec une dégradation de l’environnement
administratif et technique indispensable pour accompagner les
laboratoires dans leurs travaux ?

Ce budget 2012 respecte l’engagement du gouvernement du maintien du
nombre de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, à la
suite du fort mouvement de lutte de l’année 2009. Pour autant, cela
n’est pas suffisant : le SNTRS CGT exige des créations d’emplois de
titulaires tant chercheurs qu’ITA afin de répondre aux besoins des
laboratoires et des services et d’assurer l’intégration des nombreux CDD
occupant des postes sur des fonctions permanentes, comme le prévoit le
projet de loi sur les non titulaires de la fonction publique. Il demande
également le transfert des crédits de l’ANR et des autres sources de
financement des contrats CDD dans le budget des organismes pour assurer
le soutien budgétaire de ces intégrations.

Le SNTRS CGT appelle les personnels à se mobiliser pour un
accroissement conséquent des crédits des organismes, condition
indispensable à une recherche libre. Cette lutte doit être menée de pair
avec celles pour l’amélioration des carrières, pour des créations
d’emplois de chercheurs et d’ITA et pour une réelle revalorisation des
salaires.

Villejuif, le 11 octobre 2011