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 Communiqué de la Présidence de l’Université de Limoges expliquant le déficit des comptes - 14 novembre 2011
 Communiqué de la Présidence de l’Université de Limoges expliquant le déficit des comptes - 14 novembre 2011
				
				mardi 15 novembre 2011, par
Mesdames, Messieurs,
En préparation du prochain Conseil d’Administration qui votera le  
projet de Budget 2012 de l’Université de Limoges, la situation  
financière de l’établissement, après deux années de mise en œuvre des  
RCE, est la suivante.
Notre établissement a présenté un compte financier déficitaire en 2009  
et 2010, années de passage à l’autonomie. Ce déficit résulte de la  
conjonction de différents phénomènes, certains d’ordre technique et  
d’autres reflétant une difficulté réelle à couvrir certaines  
catégories de dépenses.
En ce qui concerne les raisons techniques (application en 2009 du  
décret paru en 2008 et réformant profondément la nomenclature et les  
règles régissant les finances des Universités), des mesures ont été  
prises pour aligner les pratiques de l’Université à ces nouvelles  
normes (rattachement de l’ensemble des charges et des produits à  
l’exercice, amortissement...). Le déficit de 2009 n’est que la  
conséquence de ces changements. En effet, en 2009 le prélèvement sur  
les fonds disponibles de l’Université (les réserves) a été limité à  
moins de 700 000 €, la trésorerie était supérieure à 20 millions d’€  
au 31 décembre 2009, niveau comparable à 2008. Seul le résultat net  
comptable a été déficitaire en 2009. C’est un ind icateur qui prend en  
compte non seulement les mouvements réels mais aussi des mouvements  
dits d’ordre (c’est-à-dire des écritures comptables sans incidence sur  
la trésorerie).
En 2010, les raisons techniques perdurent. En effet, il n’a pas été  
possible d’apporter toutes les corrections en 2009 et notamment en  
matière de gestion des opérations pluriannuelles. L’Université,  
jusqu’en 2010, intégrait les recettes dans ses comptes en une seule  
fois au moment de leur encaissement, et les dépenses, au fur et à  
mesure du paiement des factures, l’ensemble s’équilibrant globalement  
année après année. Mais exceptionnellement, en 2010, les dépenses  
cumulées de recherche, de formation continue et d’immobilier ont été  
supérieures aux recettes encaissées sur l’exercice. En bref, les  
recettes et les dépenses n’étant pas, jusqu’alors, limitées à  
l’intérieur d’une année budgétaire, 2010 a été l’année d’un  
décalage qui a contribué au déficit. La solution réside dans une  
régulation annuelle encadrée, et elle a été mise en œuvre dès 2011.
A ces raisons techniques s’ajoutent en 2010 des raisons de fond. En  
effet, au moment du passage à l’autonomie, deux points n’avaient pas  
été pris en compte dans le calcul de la dotation compensant la masse  
salariale transférée, l’existence d’un GVT [1] positif à l’Université de  
Limoges et l’impact de mesures de reclassement et/ou de remplacement  
de personnels sur postes vacants en 2008, qui avaient été prises avant  
le passage aux RCE, mais qui n’ont fait leur effet qu’après le calcul  
du montant de la masse salariale par le ministère. En effet, l’Etat a  
transféré la masse salariale correspondant aux personnels présents et  
donc payés avant le passage à l’autonomie. Cela a conduit à une sous  
estimation de la dotation initiale de compensation de la masse  
salariale, sous estimation s’accentuant au fil du temps par  
l’existence d’un GVT. Ainsi, en 2010, il a manqué plus d’un million  
d’€ de recettes pour couvrir la masse salariale des personnels  
transférés, et ce manque de recettes a été compensé par les fonds  
propres de l’université.
De plus, si l’on cumule l’ensemble des subventions et dotations de  
l’Etat (subventions pour charge de service public), on s’aperçoit que  
leur montant est stable dans le temps en volume. C’est-à-dire que sous  
l’effet de l’inflation elle perd de sa valeur. Alors que, dans le même  
temps, les dépenses de fonctionnement (énergie, entretien,  
maintenance, déchets…) continuent de croître. Ce phénomène amplifie le  
déficit.
Il en résulte qu’en 2010, la trésorerie de l’Université s’élève à  
environ 14 millions d’€. Cette trésorerie correspond à un peu plus de  
30 jours de fonctionnement.
Face à cette situation, des mesures ont donc été prises dès 2011.  
Elles permettront de présenter un budget 2012 en équilibre. Le travail  
comptable effectué en 2011 se poursuivra en 2012 avec les commissaires  
aux comptes de l’Université pour atteindre une qualité des comptes  
conforme à la nouvelle règlementation, Mais ce sont surtout les  
mesures de fond qui permettent de parvenir à l’équilibre :
 le contrôle de l’évolution de la masse salariale par des non
 le contrôle de l’évolution de la masse salariale par des non  
publications de postes d’enseignants chercheurs pour la campagne  
d’emploi 2011/2012 (10 postes "gelés") et un travail d’ensemble sur  
tous les emplois vacants de la campagne 2012/2013 (choix du type de  
postes, choix du grade et du niveau de recrutement, emplois mis en  
attente, etc.), par l’absence de recrutements de contractuels  
supplémentaires, et par l’étalement sur 5 ans de la revalorisation du  
régime indemnitaire des personnels Biatoss ;
 le contrôle du volume des heures supplémentaires (notamment en
 le contrôle du volume des heures supplémentaires (notamment en  
repoussant d’une année l’ouverture de formations (options ou parcours  
spécialisés) qui n’attirent plus qu’un très petit nombre d’étudiants,  
et auxquels l’université propose des formations alternatives ;
 la responsabilisation des composantes et services communs sur les
 la responsabilisation des composantes et services communs sur les  
différents éléments de leur budget (masse salariale des contractuels  
et des HCE (heures complémentaires d’enseignement), des Primes pour  
responsabilité pédagogique et Primes pour charges administratives,  
fonctionnement et équipement) ;
 la poursuite du travail d’optimisation des contrats de fluides
 la poursuite du travail d’optimisation des contrats de fluides  
(eau, chauffage, électricité…) et des procédures (charges sociales,  
TVA…) ;
 une limitation drastique des programmes de maintenance pour les
 une limitation drastique des programmes de maintenance pour les  
ramener à ce qui correspond à la subvention de l’Etat accordée à  
l’établissement pour ces opérations (600 000 €).
Ces mesures qui, pour certaines, sont déjà effectives en 2011 seront  
approfondies et débattues lors de la présentation du Budget  
prévisionnel 2012, le 9 décembre en Conseil d’Administration.
Enfin, il faut souligner qu’après 2 ans d’âpres négociations, le  
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche vient de  
reconnaître – et après arbitrage interministériel – de compenser  
partiellement le GVT positif constaté en 2011 à l’Université de  
Limoges (ainsi que pour une quarantaine d’autres universités passées  
aux RCE). Ainsi, le versement d’environ 0,53 millions d’€  
supplémentaires en 2011 permettra d’équilibrer la masse salariale  
transférée, et cette somme supplémentaire sera en outre intégrée au  
socle à partir de 2012. Partiellement cependant, parce que le  
Ministère ne revient pas sur 2010, ne couvre qu’au 2/3 le GVT 2011 et  
ne corrige pas la sous-estimation du socle 2008 sur la base duquel la  
photographie de la masse salariale transf&e acute ;rée a été faite.  
L’information obtenue mercredi dernier du Ministère reste cependant à  
confirmer puisqu’il ne s’agit pas à ce stade de la notification  
officielle de la subvention 2012.
L’Université de Limoges continue obstinément à demander la  
compensation du GVT 2009 et 2010, dont elle assure actuellement le  
financement avec ses fonds propres, ainsi que la révision du socle de  
base.
La situation dans laquelle s’est retrouvée l’Université de Limoges en  
2009 et 2010 (deux exercices consécutifs dont le résultat net  
comptable est déficitaire) se traduit, en application de la nouvelle  
réglementation, par le fait qu’après le vote du Conseil  
d’Administration, c’est le Recteur de l’Académie de Limoges qui  
arrêtera le budget 2012, et non le Président de l’Université. Il doit,  
en effet s’assurer, pour le compte de l’Etat, que les mesures ont été  
prises par l’établissement public pour atteindre l’équilibre  
budgétaire. L’Université, le Rectorat et la Direction régionale des  
Finances Publiques (avec qui l’Université a signé un protocole de  
modernisation) travaillent ensemble pour que cette situation puisse  
être gérée dans le respect des intérêts de l’Université et du Service  
Public.
[1] Le GVT correspond, d’une part, à une augmentation de la rémunération  
des agents sous l’effet de l’avancement lié à l’âge (composante  
vieillesse) et de changements de corps ou de grades (composante  
technicité), et, d’autre part, à la différence entre le coût des  
agents sortant (départs à la retraite, mobilités) et des agents  
entrant (recrutement suite à des concours). La somme des deux conduit  
soit à un GVT positif (ce qui est le cas de Limoges et de la grande  
majorité des universités) soit à un GVT négatif (baisse de la masse  
salariale).
 
 
