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Lorraine : élections annulées à l’Université, Philippe Rivet, L’Est républicain, 22 février 2012
dimanche 26 février 2012
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L’élection du président de l’Université de Lorraine, qui devait se dérouler mardi au sein du conseil d’administration est reportée à fin avril, à la suite de l’invalidation de résultats dans deux conseils centraux.
Sous la houlette du recteur agissant en qualité de chancelier des universités chargé d’assurer le contrôle de légalité, la commission appelée à veiller au bon déroulement des opérations électorales qui se sont déroulées en janvier et février au sein de l’université lorraine a donné droit à deux des cinq recours déposés qui portaient sur des vices de forme.
Une « imprécision » selon le communiqué officiel publié hier en début d’après-midi par l’université, du règlement intérieur, a conduit le rectorat à invalider les résultats des collèges A et B (professeurs et maîtres de conférences) soit deux fois six sièges, au sein du conseil d’administration, et ceux du collège des usagers (les étudiants) de Metz au sein du conseil de la formation.
Les quelque 3 600 enseignants-chercheurs et les 13 000 étudiants messins devront donc retourner aux urnes d’ici les vacances pascales, soit au plus tard le 5 avril (le vendredi saint étant férié en Moselle). L’élection du président de l’université par le conseil d’administration devrait intervenir sans doute avant fin avril.
Les deux recours déposés à titre individuel l’ont été par un membre de la liste conduite par Arnaud Mercier, professeur à Metz, et l’autre par un étudiant de la liste de l’Unef.
Le décret instituant le grand établissement, fruit de la fusion des quatre universités, oblige, à la différence de la loi LRU, à inscrire dans le règlement intérieur les modalités de répartition des quatre grands secteurs de formation (santé, sciences et techniques, droit économie et gestion, sciences humaines et sociales) en vue des élections au conseil d’administration. Ce qui a été omis par l’administrateur provisoire et le conseil d’administration.
« Je prends ma part pour le manque de vigilance, mais je tiens à dire qu’il n’y avait pas d’ambiguïté sur le périmètre des secteurs », réagit Jean-Pierre Finance, administrateur provisoire, qui dénonce le « caractère outrancier » des recours.
Les candidats à la présidence repartent en campagne, et commentent. Pierre Mutzenhardt « ne jette la pierre à personne. J’aurais préféré une lecture plus attentive, mais la technicité du processus fait que personne n’était à l’abri d’une erreur. Repartons sur des bases claires ». « On pouvait passer à côté compte tenu de la complexité de la construction de l’université », confie de son côté Luc Johann, agacé « d’avoir appris par la bande l’annulation des élections ». « Pas un drame, mais on ne donne pas la meilleure image pour démarrer l’université », relève Jean-Louis Morel.
« Divine et heureuse surprise », se réjouit Henry Coudane, doyen de la faculté de médecine, dont la liste au CA avait été invalidée. « Le calendrier était trop précipité » ajoute-t-il. Même remarque d’Arnaud Mercier, qui avait « prédit la boulette ». Et raté d’une voix son entrée au conseil d’administration.
Les élections s’étaient déroulées dans un climat tendu. Et trois urnes avaient été subtilisées par un commando masqué sur le pôle de gestion à Nancy. Les prochaines seront-elles plus sereines ?
Philippe RIVET