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Réforme des universités : "Les financements n’ont pas suivi" - Benoît Floc’h et Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 5 mars 2012

mardi 6 mars 2012, par Mariannick

"La politique menée depuis cinq ans a replacé les universités au centre de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais les méthodes ont été traumatisantes", analyse Jean-Marc Broto, professeur de physique à l’université Toulouse-III, membre du Snesup, syndicat majoritaire.

Ces dernières années, l’accumulation de réformes a bousculé une collectivité universitaire habituée à un fonctionnement collégial : l’autonomie en 2007, le "Plan licence" en 2008, la réforme du statut des enseignants-chercheurs en 2009 et, surtout, les multiples appels à projets des "investissements d’avenir". "Nous sommes pris dans un tourbillon permanent de modifications et de charges administratives nouvelles", déplore Étienne Boisserie, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et président du collectif Sauvons l’université !.

"Avec l’autonomie, la direction a été submergée par les problèmes de gestion. Nous étions mal préparés, les mesures d’accompagnement ont été très insuffisantes", raconte Yves Pouzaint, élu au conseil d’administration de l’université de Nantes, membre du SGEN-CFDT. "Le budget global nous a contraints à réorganiser nos services administratifs et à recruter", admet Frédérique Vidal, de l’université de Nice Sophia-Antipolis. Pour compenser les départs des fonctionnaires de l’administration centrale, les universités ont dû embaucher.

"L’AUTONOMIE ? JAMAIS LES ENSEIGNANTS N’EN ONT EU SI PEU !"

"Quelle autonomie ? Jamais les universités et les enseignants-chercheurs n’en ont eu aussi peu !", s’insurge Hervé Lelourec, professeur agrégé de psychologie à l’université de Nantes et syndiqué au Snesup. "On nous a effectivement "vendu" l’adhésion aux "responsabilités et compétences élargies" comme génératrice de marges de manœuvre. Or, les financements n’ont pas suivi, beaucoup d’établissements sont de fait en déséquilibre financier", poursuit M. Lelourec.

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ainsi que l’article Comment le PS veut modifier la réforme de l’université