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L’Unef interpelle les candidats à la présidentielle et dicte ses exigences - Le Monde, 3 avril 2012
vendredi 6 avril 2012, par
A quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’Unef a présenté, mardi 3 avril, dix exigences étudiantes organisées en quatre chantiers. Objectif : s’attaquer aux principales causes de la reproduction sociale. Au programme : hausse de 65% des bourses, revalorisation de 20% des aides au logement, avancées vers une allocation d’autonomie, embauches d’enseignants dans les universités, pénalisation des abus de stage... Le syndicat invite chacun des candidats, à l’exception de la candidate du Front national, à venir répondre aux étudiants dans les universités.
Selon Emmanuel Zemmour, président de l’organisation syndicale étudiante, les rigidités qui lestent l’ascenseur social et creusent les inégalités entre les jeunes se situent à deux niveaux. D’une part, l’accès au diplôme est devenu de plus en plus inégalitaire : "la part d’étudiants en licence issus de milieux populaires a diminué de 9 points entre 2006 et 2011". D’autre part, l’amplification du phénomène de déclassement : "Alors que les 18-25 ans sont en moyenne cinq fois plus qualifiés que leurs parents, ils travaillent pour plus de la moitié sous un contrat précaire, quand 80% de la population travaille en CDI", dénonce Emmanuel Zemmour.
Premier chantier : un plan social dès la rentrée. Le nombre d’étudiants contraints de travailler pour financer leurs études est passé de 48% en 2003 à 68% aujourd’hui, selon l’Unef.
Première exigence : une revalorisation de 65% du montant des bourses pour atteindre 760 euros maximum. L’Unef a chiffré très exactement cet investissement à 508 557 600 euros pour les boursiers échelons 6.
Deuxième exigence : la création immédiate de 100 000 allocations d’autonomie aux étudiants financièrement indépendants d’un montant de 760 euros mensuels puis de 50 000 aides par an pour atteindre 350 000 allocations d’autonomie en fin de quinquennat.
Troisième exigence : face à l’explosion des loyers, revaloriser les aides au logement de 20%. Actuellement, 700 000 étudiants bénéficient de l’APL. L’investissement moyen serait de 1,6 milliards d’euros par an.
Deuxième chantier : garantir de nouveaux droits pour les étudiants étrangers.
Quatrième exigence : créer un titre de séjour couvrant l’ensemble d’un diplôme pour sécuriser le parcours des étudiants et éviter ainsi qu’ils soient obligés de justifier chaque année, auprès d’un préfet.
Troisième chantier : remettre les étudiants au cœur de l’université.
Cinquième exigence : donner la priorité aux étudiants de bac techno dans l’inscription en IUT. Aujourd’hui, 68% des étudiants en IUT ont un bac général, 30% un bac techno et 2% un bac pro. Le Plan licence de 2007 prévoient un accès de droit aux IUT des bacheliers technologiques avec mention et l’instauration d’un système de bonus pour les IUT, qui vont au-delà des 32%. François Hollande veut fixer des quotas.
Sixième exigence : recruter 2 500 enseignants et 2 500 personnels pour la licence pour garantir les 1 500 heures d’enseignement. Selon l’Unef, le taux d’encadrement des étudiants par les personnels administratifs s’est écroulé à partir du début de la massification des années 1980. On comptait 23 étudiants par personnel en 1985, dix ans plus tard, ce chiffre est monté à 33.
Septième exigence : référencer les licences en une listes de 30 intitulés pour une meilleure reconnaissance des formations. Aujourd’hui, il existe plus de 9 000 possibilités de formations différentes. L’objectif serait de rendre plus lisible les offres de formations. Cette liste de 30 mentions de licence, étant chacune rattachées à un domaine de formation (droit, économie et gestion ; arts-lettres et langues ; SHS ; mathématiques, physique, sciences de la terre.
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