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Politique de recherche : des candidats à la présidentielle répondent - S. Huet, Blog {Sciensces2}, 12 avril 2012
dimanche 15 avril 2012, par
L’AJSPI (Association des journalistes scientifiques de la presse d’information) a interrogé les principaux candidats à l’élection présidentielle sur la politique de recherche et d’innovation qu’ils préconisent. Avec une série de questions précises.
Plusieurs d’entre eux - François Hollande, Eva Joly, François Bayrou, Marine Le Pen - ont déjà répondu à ce questionnaire, d’autres candidats (Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon) ont promis une réponse, mais elle se fait attendre malgré des relances de la part de l’AJSPI. Aussi, l’AJSPI a décidé de rendre publiques sans plus tarder les réponses parvenues car elles méritent lecture par les citoyens comme par les journalistes.
La lecture des réponses peut se faire ici sur le site de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information. Elle est fort instructive quant à l’attention que les candidats portent à ce sujet et aux différences souvent très vives entre les propositions des uns et des autres. Les réponses dilatoires des candidats sont également fort intéressantes, par exemple dès que les questions comportent des chiffres précis comme sur le nombre de docteurs es-sciences à former et le montant des salaires qu’ils doivent toucher.
Pour ce qui concerne les propositions de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche, en attendant sa réponse au questionnaire de l’AJSPI, il est possible de lire la réponse de Pierre Chantelot (Parti de Gauche), Olivier Gebuhrer (PCF) et Bernard Jusserand (République et Socialisme) à l’Appel du 23 février, lancé par des animateurs du mouvement universitaire de 2009 dont certains thèmes recoupent une partie des questions posées par l’AJSPI. Il est à noter que parmi les soutiens affichés au Front de Gauche figure celui de Bruno Chaudret, chimiste, directeur de recherche au Cnrs. On trouvera sur le blog une interview de ce dernier sur le bilan de la politique de Nicolas Sarkozy.
Voici les questions posées par l’AJSPI :
1. Depuis plus de 20 ans, tous les gouvernements ont affiché l’objectif d’un effort de R&D de 3% du PIB. Ils ont tous échoué, cet effort dépasse de très peu les 2%. Quel objectif vous fixez-vous, et en quelles proportions pour la recherche publique en part de réalisation d’ici 2017 ?
2. Le gouvernement sortant a réorganisé l’Enseignement supérieur et la recherche, et modifié son mode de financement (LRU, ANR, AERES, IDEX...). Allez-vous conserver, changer ou abroger ces dispositifs ?
3. La France produit actuellement un peu moins de 10.000 docteurs es-sciences par an, dont environ un quart d’étudiants étrangers, un chiffre stagnant depuis près de 20 ans. Voulez-vous, durant votre quinquennat, maintenir ou augmenter ce chiffre ? A combien doivent se chiffrer le nombre et le montant des contrats de doctorants financés par l’État ?
4. C’est la croissance des PME qui crée l’emploi, et non les grands groupes. Mais cette croissance est difficile en France. Allez-vous contraindre les marchés publics à recourir pour une part aux PME et défendre au niveau européen une telle mesure ?
5. Le Crédit d’impôt recherche a été présenté comme un outil majeur de l’État pour développer la recherche privée, et son montant a été augmenté jusqu’à près de 5 milliards par an. Allez-vous le conserver dans son principe (toute recherche privée est à soutenir) ? Allez-vous garder ou modifier son mode de calcul actuel qui favorise les grandes entreprises ?
6. Allez-vous poursuivre les recherches sur des réacteurs nucléaires de Génération IV, maintiendrez-vous ou stopperez-vous le programme Astrid (réacteur de démonstration à neutrons rapides du CEA) ?
7. Comment rendre plus efficace le soutien public dont l’innovation a besoin ? Considérez-vous qu’il faille réorienter la recherche publique vers les besoins de l’économie et des Entreprises ?
8. L’innovation doit aussi être sociale et d’organisation, comment la favoriser par une politique publique l’accompagnant jusqu’à son déploiement ?
9. La société s’est interrogée sur la pertinence de la mise en œuvre d’innovations comportant des risques controversés. Quelle sera votre politique concernant les domaines controversés des OGM, des nanotechnologies, de la biologie de synthèse ? Comment la France pourra-t-elle garder l’expertise scientifique et le poids nécessaire pour défendre ses points de vue ?
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