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Les cadavres dans le placard en héritage. 2- Le Plan Campus - H. Audier, Educpros, 7 juin 2012
jeudi 7 juin 2012, par
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D’entrée : 1,3 milliards perdus, mais pas pour tout le monde
Dès 2008, le Plan Campus a fait la une. Pensez donc, 5 milliards d’actions EDF vendues pour les constructions nécessaires à l’enseignement supérieur, quel symbole ! Mais ça commence mal : ayant mis le même jour pour 5 milliards d’actions en vente, le cours a chuté et l’Etat n’en a tiré que 3,7 milliards. Ce 1,3 milliard perdu (pas été perdu pour tout le monde), a été remis dans la corbeille par le Grand emprunt, ce qui donne l’impression qu’on a fait vraiment beaucoup pour les étudiants.
Comment le plan campus a contribué à alimenter des cadeaux fiscaux
Ces 3,7 milliards, qui ont été placés (du moins on le suppose), rapportent des intérêts : environ 150 millions par an, soit 750 millions en 5 ans. Mais cela fait longtemps que nous montrons, sur la base de la Cour des comptes, qu’hormis quelques broutilles dépensées pour des maquettes - que Sarkozy a parcourues devant toutes les télés - rien n’a été dépensé. C’est ce que vient de confirmer au Monde Geneviève Fioraso : « Aucune convention n’a été signée, pas un centime d’euro de l’Etat n’a été versé à part les frais d’ingénierie. Les seules qui ont débloqué l’argent, ce sont les collectivités territoriales ».
Alors où sont passés ces 750 millions (qui représentent le coût annuel de 10 à 12000 postes ou encore sur 5 ans de 2500 à 3000 postes) ? Ont-ils servi à diminuer un peu la dette créée notamment par les cadeaux fiscaux depuis 2007 ? Ce sera à la gauche de les financer. Mais que de temps et d’énergie perdus !
Un montage financier se prêtant à la folie publicitaire de Mme Pécresse
Le principe du Plan Campus sorti des cartons de Mme Pécresse : les constructions universitaires sélectionnées doivent être réalisées par des « partenariats public-privée » (PPP), le principe consistant à affecter les intérêts des 5 (3,7) milliards (qui, eux, sont non consommables c’est-à-dire qu’on ne peut pas les dépenser) au remboursement des partenaires/maîtres d’œuvre privés qui financent l’investissement, avec pour contrepartie un contrat de très long terme incluant, outre un loyer, l’attribution de marchés pour des prestations, de la logistique etc…. D’un autre côté ce remboursement annuel est censé être compensé par les intérêts des 5 milliards (3,7 en fait) des actions EDF, environ 150 millions/an.
A supposer que des opérations aient été financées, tout individu, même modérément malhonnête, décompterait pour chacune d’elles soit le revenu touché provenant des intérêts des actions EDF, soit le remboursement du leasing. Eh bien non ! Dans les diaporamas de ses conférences de presse budgétaires annuelles, la sinistre Mme Pécresse décomptait 150 millions DE PLUS chaque année pour les intérêts EDF et 200 millions DE PLUS comme autorisation à signer des PPP. S’il y avait eu 350 million de plus chaque année, sur 4 ans et en « cumulé » cela aurait fait (350 + 2 x 350 + 3 x 350 + 4 x 350) = 3,5 milliards. Chiffre qui a été bénis par les médias et que la plupart des parlementaires ont sans doute cru. Très fort pour un bilan nul !!!
À suivre…