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Demande de régularisation collective de lycéens sans papiers à Paris -Le Monde/AFP, 4 juillet 2012
jeudi 5 juillet 2012, par
Une centaine de lycéens parisiens sans papiers, aidés par le Réseau éducation sans frontières (RESF), ont déposé, mercredi 4 juillet, collectivement une demande de régularisation à la préfecture de Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.
Après un rassemblement sur le parvis de l’Hôtel de Ville où 97 dossiers ont été recueillis, une délégation composées de deux militantes de RESF et de trois lycéens en situation irrégulière s’est rendue à la préfecture où elle était attendue par le chef de cabinet. Le dossier comprenait une lettre au préfet, un certificat de scolarité et un acte de naissance. "C’est un tour du monde en quelques dossiers", commente Marc Naelten, responsable RESF à Paris, au sujet de l’origine de ces lycéens venus d’Afrique, d’Asie ou d’Europe de l’Est.
Vivant en famille comme Yin, arrivée de Chine en 2007 alors qu’elle avait 14 ans avec de faux papiers thaïlandais, ou isolés comme Mehdi, marocain, entré avec un visa touristique et pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, ils sont devenus clandestins en fêtant leurs 18 ans. Ils sont depuis exposés à une expulsion qui ne les menaçait pas tant qu’ils étaient mineurs.
"OUBLIÉS DE TOUTES LES LOIS"
Dans le cas d’Abderrezak, lui aussi marocain, qui prépare un CAP en chaudronnerie, "on ne compte plus les OQTF [obligation de quitter le territoire français]", selon RESF. "Les 18 ans, c’est un surplus de souffrance et de précarisation", juge Marc Naelten parce que "le premier réflexe de ces jeunes, c’est de se cacher par crainte d’une arrestation". "Ces jeunes ont été oubliés de toutes les lois, de toutes les circulaires. Une fois de plus, dans les annonces de M. Valls, ils semblent ne pas exister. Ils ne sont que quelques milliers en France, c’est peut-être la raison pour laquelle ils n’intéressent personne", juge RESF qui défend que "pour eux aussi, il faut changer la loi !"
"C’est de la persécution gratuite", estime Richard Moyon en indiquant que sur des dizaines de jeunes placés en rétention "personne n’a été expulsé". Il rappelle aussi le cas de lycéens expulsés mais revenus en France avec un visa à la suite de manifestations pour les soutenir.
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